Territoire d'Innovation: Montpellier s'engage pour une démoustication durable

Terratis : action pour la démoustication à Montpellier

Madame, vous êtes diplômée de l'IRD, vous avez donc un doctorat, vous avez fait de la recherche fondamentale et de la recherche appliquée. La recherche scientifique est indispensable pour une Nation et plus largement notre monde et comme elle crée de l'innovation et nous permet de trouver des adaptations économiques utiles, et bien c'est une très belle promesse qui devient réalité.

Vous avez évoqué tous les processus d'accompagnement efficaces du territoire : le pôle universitaire d'innovation, le BIC, la mobilisation de la SATxLR, des financeurs, du fond Créavia. Ça fonctionne. C'est un message d'exemple pour le reste du territoire, et donc ici c'est possible.

Le deuxième point que je voudrais souligner, c'est me joindre à vos remerciements des équipes pour votre implantation. Il faut que nous soyons au rendez-vous face aux enjeux de foncier et aux enjeux de réponse aux besoins de développement des entreprises.

Ici, les équipes de développement économique de la Métropole et d'Altemed, ont trouvé ces lieux avec d'emblée la perspective de votre développement, et donc de passer à une phase industrielle.

Voilà un mot qu'on aime aussi entendre sur le territoire, car les questions industrielles sont encore trop petites du point de vue de notre développement économique.

Mais si j'ose, j'ai visité récemment une entreprise très importante qui a, je vous le souhaite, la même trajectoire, dans un autre domaine qui est Microfit. Elle est située à l'est de la Métropole, à Baillargues. Elle est partie aussi d'une idée de R&D, et maintenant elle possède son propre process industriel. Prochainement, nous serons ensemble pour saluer son développement.

Il faut que nous ayons plein d'exemples comme celui-là.

Alors, là je parle dans ma fonction de Président de la Métropole. Je vais prendre l’autre casquette qui est celle de Maire de Montpellier pour saluer les équipes de l'EID, parce qu’ici, l'affaire des moustiques, ce n’est pas une petite affaire.

Il existe des photos à l'EID qui montrent ce que vivaient les hommes du Languedoc, à côté d'Aigues-Mortes, quand ils s'aventuraient dans le système lagunaire. En l'espace d'une heure, leur dos était recouvert de piqûres de moustiques.

La question de l'habitabilité de notre littoral était donc posée. La constitution de l'EID, Entente Interdépartementale pour la Démoustication, a été faite pour que des politiques publiques soient conduites, pour notamment accompagner la mission Racine, et participer au développement touristique du Languedoc-Roussillon, qui n'avait que le tourisme et la vigne pour s'en sortir. Ce travail a donc été mené.

Et disons-le, nous n'avons pas utilisé, par méconnaissance à l'époque, les techniques les plus heureuses de démoustication. Mais ces techniques-là (pesticides etc.), il ne faut plus les utiliser, il faut les combattre, et tout ce qui permettra le recul des produits chimiques dans notre agriculture, dans les espaces où nous respirons, seront une bonne chose.

Je souhaite, j'espère, et je le crois, qu'on va entrer dans une nouvelle phase de la démoustication dans notre territoire. Vous en êtes la promesse. C’est pourquoi on va vous suivre de près.

Comme Maire de Montpellier, j'ai souhaité qu'on soit fidèle à une de nos promesses : que les entreprises puissent se tester sur le territoire. Ce qu'on appelle le bac à sable.

Tout fonctionne bien, il n'y a pas de problème, tout a été bien testé. Et alors, nous sommes allés vers le Domaine d'Ô qui est « the place to be » de la culture, avec Arabesque, etc.

Nous nous sommes dit que nous allions lancer un test là-bas. J'espère qu'on aura ces stats.

Et si ça marche, on va accompagner.

Il faut que je vous raconte une histoire. Vous savez, en étant Maire, on vient vous voir pour tous les sujets. Quand vous baladez dans la rue, les gens, vous parlent du feu tricolore, de la voirie, des déchets, de l'école. Et chaque année, on tient des réunions publiques dans tous les quartiers de la ville pour que les citoyens puissent s’exprimer. C’est souvent un exercice exigeant mais important de proximité.

Depuis deux ans, une question vient très régulièrement : « Monsieur le Maire, que faites-vous pour les moustiques ? » Et alors moi, je prends la parole, et je dis, attention, dès qu'il y a un peu d'eau, il ne faut pas laisser le seau, ne laissez pas la petite coupe de café dans votre jardin... Je suis très spécialiste de la prévention.

En plus, comme notre ville, on la végétalise de plus en plus, évidemment, ça génère des endroits qui sont moins sous surveillance de l'homme. Donc, on explique que le département, l’EID, travaille sur les techniques de confusion sexuelle.

Et donc, je suis très heureux qu'il y ait une technique qui vienne de la recherche d'un des meilleurs organismes de notre pays, de renommée mondiale, qui est l'IRD, devienne une application.

J'espère, le test que nous allons donner dans le secteur du domaine d'eau va commencer à faire ses preuves, et que nous allons pouvoir ensuite aller vers une généralisation, parce que le fléau des nuisibles, que sont les moustiques, revient en force. Les cartographies qui nous sont données sont très préoccupantes. Le témoignage dans les réunions publiques, ça dit cela : « je ne peux plus aller dans mon jardin ou sur ma terrasse ». C'est donc la question de l'habitabilité de notre ville qui est posée.

Je ne veux pas être catastrophiste, ce n'est pas mon genre, mais je pense que là, il y a un chemin. D'autant plus que votre collègue, Monsieur le Préfet du Var, a vécu des moments difficiles sur son territoire à cause du chikungunya. Mes collègues Maires ont dû être appelés par le directeur de l'ARS pour prendre des mesures de protection. Voilà ce qui se joue.

Alors, moi, je souhaite plein de succès à Terratis. Je crois que vos solutions sont vraiment très prometteuses notamment parce que vous mettez à distance les variants chimiques nocifs.

J'espère que cela va marcher. J’ai reçu une lettre qui me montrait des extraits de catalogue de certaines sociétés, avec des dispositifs à 1 500 euros, 2 000 euros, et qui me disait : « Monsieur le Maire, vous devriez en acheter partout ». Aujourd'hui, l'argent public est rare. Nous le savons.

S'embarquer sur ce type de promesses ne me semble pas rigoureux du point de vue de la bonne gestion de l'argent public. Je préfère aujourd'hui engager avec vous un bon de commande pour tester au grand Domaine d'Ô, qui est un parc très important pour tous les Montpelliérains et sa vie culturelle.

J’espère que nous pourrons ensuite aller vers une généralisation qui montrera qu'à Montpellier, nous devenons le premier territoire à avoir reconquis nos parcs, nos jardins, nos terrasses, pour partager un petit rosé et des grillades entre amis, comme nous l'aimons sans ces nuisibles qui souvent nous poussent à acheter des citronnelles et à essayer de trouver des solutions qui sont ne sont pas très concluantes et bénéfiques pour l’environnement.

Donc bravo à vous, et nous espérons surtout un plein succès. Vous êtes une très belle démonstration entrepreneuriale de l'innovation.

Merci beaucoup.