Discours prononcé à l'occasion de la soirée "Politique et convivialité" le 9 octobre 2024 au Parc Rimbaud.
"Je voudrais vraiment vous remercier tous et toutes d'être si nombreux ce soir dans le Parc Rimbaud. Franchement, c'est une image très agréable, très forte, très soutenante. Soutenante, j'y reviendrai, de vous voir si nombreux.
Et alors, comme en arrivant j'ai pu saluer déjà plein de gens, il y a plein de gens que je n'ai pas pu saluer, alors je veux tous vous remercier d'être là. L'intitulé c'est « Politique et convivialité ». Ce sera le temps politique, et puis après il y a le temps de la convivialité. Et d'ailleurs la politique ça doit être quelque chose de convivial.
Ça doit être nourrir le débat démocratique, faire vivre des idées, les défendre avec passion, avec des tracts, des prises de position, des discussions animées, en famille, avec des copains. Et puis pour les gens comme moi, comme nous, l'équipe municipale, qui avons l'immense honneur, je dis bien l'immense honneur de conduire à la destinée de Montpellier, c'est de ne pas le penser seul dans nos bureaux, seul dans nos représentations. C'est toujours de garder le lien avec vous, qui depuis toujours, pour certains, très longtemps, me soutiennent, nous soutiennent.
D'autres sont venus à nos côtés, sentant que le projet que nous commencions à défendre, puis à mettre en œuvre pour Montpellier, méritait de prendre la parole, de venir apporter sa pierre à l'édifice, pour quelque chose d'extraordinaire, notre ville, Montpellier. Et je veux vraiment vous le dire, dans les moments difficiles, d'adversité, de doute, chaque fois qu'il faut prendre une décision, il y a bien sûr la collégialité de l'équipe municipale, mais il y a souvent les rencontres, les échanges que je peux avoir avec les uns et les autres. Et souvent, les rares moments où je suis malheureux dans ma fonction de maire, c'est quand je suis loin de vous, loin de ces moments, de ces temps, de ces petits moments, où on peut partager, se dire un mot, prendre un conseil.
Et je veux, à cet instant, remercier toute l'équipe qui a rendu possible cette soirée. C'est un très beau cadeau, et si vous pouviez les applaudir, ils se reconnaîtront. Ce serait formidable.
C'est vrai que, d'habitude, on se réunit sous le cèdre de Gramont. La bonne nouvelle, c'est qu'il y a eu des élections, donc on a annulé. C'est qu'on a perdu la première adjointe qui est devenue députée, Fanny Dombre coste.
Grâce à vous, elle est devenue députée. Et puis, on est même plus nombreux, parce qu'on a eu plus de temps pour inviter, organiser. Et ça, c'est chouette.
Alors, Fanny, merci d'avoir quitté le Parlement, compliqué, très compliqué, pour venir à nous, mais c'est une bonne nouvelle, je te le dis, parce que je dois te mettre un peu de pression, puisque moi, pendant 4 ans, tu es mon amie. Merci, parce que tu vas pouvoir porter les dossiers de Montpellier. Tous les sujets, j'ai vu ici plein d'acteurs de la culture, du sport, du monde économique, dans plein de domaines.
Nous, on défend tout ça. Mais c'est vrai qu'on a besoin d'une voix forte à Paris. Et tous les sujets, ceux de l'éducation aussi, tous, j'en ai évidemment oublié.
Et ta victoire, c'est très bien pour toi, c'est juste, c'est bien pour nous, mais c'est une chance pour Montpellier. Et souvent, dans les temps difficiles, des fois, moi, je croise des acteurs qui me disent « Ah, il faut faire attention sur la loi de finances sur ci, sur ça. » Et je dis maintenant, il y a madame la députée.
C'est essentiel. Non, non, mais, si, si, parce que comme il n'y a plus le cumul des mandats, j'apercevais, je suis très touché de sa présence, Claude Cognac, avec qui j'ai pu échanger quelques instants. Aujourd'hui, pour défendre Montpellier, moi, toutes les semaines, quasiment, je vais à Paris.
Je vais voir les ministres, je vais voir les chefs d'entreprise, je vais voir toutes les forces qui peuvent aider notre territoire. Parce que je ne me résinerai jamais à ce qu'on place Montpellier en disant « c'est en province ». Non, Montpellier, c'est la 7e ville de France, et la capitale doit respecter la 7e ville de France. Et aujourd'hui, avec toi, Fanny, eh bien, on a une voie pour aller enfoncer les portes des ministères, défendre les dossiers, et qu'il y en a, et qu'il y en a, l'ANRU, les mobilités, tous ces enjeux-là.
Donc, ta victoire, pour nous, c'est une très bonne nouvelle, et on va pouvoir travailler ensemble. Je voudrais, à cet instant du mandat, vous dire d'abord ce que nous avons fait, ce que nous avons promis. Le respect de la parole publique est quelque chose de fondamental dans une démocratie.
Même plus que ça, c'est un code de l'honneur. Tenir sa parole, promettre, dire que nous allons faire, et honorer cet engagement est essentiel. C'est essentiel.
Et avec l'équipe municipale qui est là, nous avons tenu nos engagements. Nous avons tenu, et si vous en voulez une preuve emblématique, c'est ce moment où nous étions 15 000 sur la place de la comédie, le 21 décembre, à 19h. On en a même fait un poster.
15 000 pour décompter ensemble. 5, 4, 3, 2, 1. La métropole de Montpellier est le plus grand territoire d'Europe à appliquer la gratuité des transports en commun. Nous l'avions promis, nous l'avons fait ensemble.
Nous avions promis de rééquilibrer la ville, de ne laisser personne sur le côté, que chaque quartier serait traité à égale dignité. Il y a 15 jours, avec Clara, avec Véronique Brunet, Nouvelle Première Adjointe et d'autres collègues, nous étions ensemble pour monter dans ce qui était devenu la tour du malheur, et pour détruire la tour d'Assas, pour montrer la transformation de ce quartier qui est cher à tous les Montpellierains et les Montpellieraines habitants de la métropole, la paillade. Nous ne voulions pas la laisser tomber.
Et aujourd'hui, nous menons l'une des plus emblématiques rénovations urbaines de France. Cette transformation-là, elle est une réponse à ceux qui pensent que les quartiers populaires, il faut les stigmatiser pour jouer sur les peurs des gens. Elle est une réponse aussi à ceux qui veulent s'appuyer sur l'assignation identitaire.
Nous, ici, nous croyons à la République sociale, celle qui va au bout des droits, de la dignité. Ce projet, nous le portons avec force pour les habitants des quartiers, mais pour Montpellier. Car quand dans un quartier ça va mal, c'est Montpellier qui va mal.
Mais je voudrais vous dire la chance qui est la mienne, c'est de savoir que dans cette ville, il y a des forces immenses, prêtes à accompagner les projets de l'équipe municipale. Et permettez-moi de prendre un exemple emblématique. Je ne sais pas s'ils sont là.
Parlez d'une famille qui a tant fait pour la médecine à Montpellier. La famille Ponseiller, qui un jour est venue me voir et m'a dit, Monsieur le Maire, nous souhaiterions relocaliser notre clinique. Je leur ai dit, rassurez-moi, vous n'allez pas quitter la métropole.
Il me dit non. Nous leur avons proposé plein de terrains pour accompagner ce projet. Et je leur ai dit, est-ce que vous seriez prêt à aller à la Mosson ? Et Max Ponseiller, qui est un très grand monsieur, m'a dit, Monsieur le Maire, quand Georges Frêche a souhaité que nous accompagnions le projet vers la mer, nous avons été là.
Aujourd'hui, vous avez un projet ambitieux. Nous serons à vos côtés. Mesurez, Mesdames et Messieurs, chers amis, ce que signifie de remplacer la tour d'Assas, tour du malheur, par un grand établissement de santé, mille emplois qui vont permettre de conforter l'offre de soins à l'ouest de la métropole.
La méthode qui est la nôtre de travailler ensemble, de ne pas regarder les uns et les autres avec défiance, mais d'essayer de nous unir, de nous unir pour faire réussir notre territoire. C'était aussi notre promesse, Montpellier unis, ensemble, pour essayer d'aller de l'avant pour Montpellier. Respect des promesses, c'est aussi des engagements, qui parfois dépotent, et c'est le moment corporate.
J'ai un peu dédicacé un livre, je ne l'ai pas écrit, mais je voudrais remercier François Délétraze et Christine Ducrot, qui sont des plumes de la presse française, je voudrais leur dire mon amitié, et qui ont écrit un livre sur l'atypique maire de Montpellier. Parce qu'il serait atypique pour un maire de gauche de considérer, cher Sébastien, les questions de sécurité comme pas un sujet essentiel. Et je me souviens, chère Christine et cher François, de nos discussions.
Quand vous me découvriez, c'est vrai que j'ai eu de beaux articles dans le Figaro, mais c'est ainsi, sous votre plume, exigeante et aguerrie, parce que nous considérions que la sécurité est une question essentielle. Et dans la campagne électorale, on avait fait un trac, le maire qui protège, le maire qui fait de son mieux pour protéger. Oui, nous portons de manière très volontariste une politique de sécurité, pour deux raisons.
La première, c'est que l'insécurité, ce sont toujours les plus vulnérables qui en souffrent. Ceux qui n'ont rien, ou ceux qui ont peu, ceux qui essayent de vivre de leur travail, mais pour qui ils ont besoin de la voiture et quand on la casse, c'est dur. Protéger les plus vulnérables.
Trois raisons. Une deuxième, parce que nous croyons à la règle, à la loi. La règle, c'est sacrifier une partie de sa liberté pour garantir le vivre ensemble.
Et le respect de la règle, c'est ce qui fonde la vie en société. Une société où la loi du plus fort l'emporte, c'est la jungle. Une société où on respecte les règles, nous vivons ensemble.
Et avec Sébastien Cotte, nous avons tenu nos engagements. Il existe aujourd'hui une police des transports, 24 agents, 42 l'année prochaine. Nous avons créé la brigade du logement social, avec Michel Calvo, pour être aux côtés des bailleurs sociaux, pour accompagner les locataires.
Cinq ans de policiers municipaux supplémentaires. Nous faisons ce travail. Nous travaillons avec les services de l'État, de manière résolue, pour essayer d'affronter les problèmes.
Dans une société de plus en plus violente, il y en a. Et nous le faisons pour une troisième raison. C'est parce que nous voyons bien que dans notre pays, et y compris dans notre ville, il y a des forces qui s'amusent à instrumentaliser la détresse des victimes. Ce sont les populistes.
Nous nous cherchons à apporter des réponses et des solutions aux victimes. Nos engagements sur la sécurité, nous les avons tenus. Et notre résolution sera totale tant que je serai maire.
Engagements tenus. Celui de bâtir ce bouclier social que nous avions promis, pour montrer que sur un territoire, nous pouvions porter un modèle de solidarité. Beaucoup de choses peuvent être appelées et énumérées.
Mais au prochain conseil municipal, nous délibérons pour mettre en œuvre la mutuelle communale. Et nous aurons tenu tous nos engagements. Une mutuelle communale parce que quand on est la ville de la médecine, de la plus ancienne faculté de médecine, quand on est une ville qui a la chance d'avoir autant de professionnels de santé, il faut veiller à ce que chacun de ses habitants ait une couverture santé, pour que jamais il ne renonce à ses soins.
La tradition de Montpellier, parce que c'est la médecine montpelliéraine, c'est l'humanisme. Et nous ne pouvons pas accepter que des retraités avec petites pensions, des travailleurs qui n'ont pas de contrat collectif, n'aient pas de couverture santé. Nous tiendrons aussi cet engagement.
Je pourrais ici faire une longue liste des engagements que nous tenons. Mais je vais quand même faire la liste, qui ne sera pas trop longue. Je vais faire la liste, mais je vais essayer de vous faire un peu rire.
Ces engagements, ils me valent beaucoup d'impopularité. Vous savez, le maire, il nous fatigue avec ses travaux. Oui, vous aussi.
Et je vous rassure, moi aussi. Enfin, moi, dans les querelles que je peux avoir avec Anne-Lise, que je veux remercier de son soutien. Les travaux.
Qu'est-ce que c'est que les travaux ? Les travaux, c'est aussi nos engagements. Et là, ma chère Julie, merci de ton opiniâtreté. On commence à voir les rails du tramway.
On commence à voir les rails du tramway apparaître. On commence à entendre ces paroles incroyables d'étudiants d'il y a 20 ans qui reviennent à Montpellier qui disent « Mais je ne reconnais plus Paul-Valéry, mais qu'est-ce que vous avez fait ? C'est magnifique ! » Et oui, le Parvis-Marc-Bloc qui sera bientôt inauguré. Je commence quand je joggle dimanche matin, pour le malheur de Clément, le long du boulevard Kléber.
Les gens qui commencent à me dire, alors qu'avant il fallait que je coure très vite pour fuir les critiques, qui commencent à me faire « Monsieur le maire, c'est super ! » Oui, la ville est en train de se transformer. Et fin 2025, ce sera une grande fête pour enfin mettre en œuvre en service la cinquième ligne de tramway. Ce sera pas bien, ce sera extraordinaire ! Cette ligne de tramway, mesdames et messieurs, qui est designée, alors je vous le confesse parce que ça a été un secret que j'ai porté, je n'ai pas dormi pendant 48 heures quand on a dévoilé le design de la cinquième ligne.
C'est tellement pesant de se dire, quand on choisit un artiste pour les 30 prochaines années, je sais que mon prédécesseur avait vécu à peu près la même chose. Et je voudrais vous dire l'immense fierté que d'être le maire d'une ville où celui qui fait le design est un artiste du Cameroun, Barthélémy Togo. C'est une réponse à tous ceux qui disent-ils de la haine de l'autre.
Ici à Montpellier, on ne se pose pas la question de la couleur de peau de l'artiste, on se dit c'est juste beau, c'est juste magnifique. C'est pour ça que nous avons une ville incroyable. Nos engagements, alors là c'est beaucoup de boulot, et dites-le, il faut nous aider un peu.
On rattrape tous les erreurs du passé. Vous savez, cette ville qui a 300 jours de soleil par an, 2019 c'était la seule ville où les gens avaient utilisé leur vélo pour faire une manif, pour dire qu'il faut des pistes cyclables. Regardez la ville se transformer.
Ces vélos où derrière on voit des parents qui transportent leurs enfants. Regardez tout un tas de personnes qui ont changé leurs habitudes, vous l'entendez ? Qui disent mais moi avant, je m'y suis mis, c'est super. C'est formidable d'avoir une narration par la transformation de la ville.
Rattrapage encore. Enfin, on va arrêter de se faire shamer quand on prend le train à la gare Sud de France. Quand vous êtes le maire, c'est comme ça.
Et oui, les gens vous disent, monsieur le maire, c'est quand le tramway ? Dans quelques semaines, on va souder le rail, et au deuxième semestre 2025, on aura réglé un des problèmes du territoire. Parce que notre mandat, ça a commandé de rattraper beaucoup de problèmes. Parce que nous avons été élus après 6 ans d'inertie.
Je ne veux pas polémiquer. C'est d'ailleurs pour ça qu'on a promis un nouveau souffle pour Montpellier. Et je crois, mesdames et messieurs, que vous n'êtes pas déçus du voyage sur le souffle.
Respect à nos engagements. Ils y sont. Ah oui, quand même.
Aussi. Les trois grâces sur la comédie. Les trois grâces qui sont cette statue emblématique, iconique, qui sont cette figure de Montpellier.
Les trois grâces, il faut en prendre soin. Elles sont là, sur le rendez-vous des amoureux. Dans ce mandat, on a dit qu'on s'occuperait du centre-ville de Montpellier, de l'écusson, du commerce, cher Alban, cher Roger Yannick, cher tous.
Les trois grâces, on s'occupe des trois places. On s'occupe de la place de la comédie et de l'esplanade, la place des martyrs de la résistance, et de la place Max Rouquette. Trois places, pourquoi ? Trois places, parce qu'il faut réembellir Montpellier.
Montpellier est une ville magnifique et il faut qu'on en prenne soin. Et donc, oui, on change les carreaux du damier de la comédie. On a métamorphosé l'esplanade avec ses formidables fontaines.
Je vais y revenir. Le parking de Max Rouquette, où il jouait au tambourin, eh bien, va redevenir un lieu de tambourin, un lieu du commun, un lieu d'être ensemble. La place des martyrs de la résistance, si bien nommée après les 80 ans de la libération de notre ville, eh bien, ne pouvait pas être un rond-point.
Ça doit redevenir un grand et bel espace public. Et donc, nous prenons soin du cœur de ville. Nous prenons soin du cœur de ville parce qu'il faut prendre soin de cet héritage millénaire qui est Montpellier.
Vous savez, ce Pérou, ce tas de pierres qui a été si fertile, si fécond et qui a donné la force à cette ville. Et donc, on s'en occupe de ces trois places. Elles sont aussi en chantier.
Mais regardez, avec beaucoup d'ambition et d'exigence sur ces espaces publics, et je veux remercier toutes les équipes qui travaillent sur tous ces sujets que j'ai énumérés, regardez ce que nous avons fait. Regardez ce chemin de possible, puisque j'ai utilisé le P de poésie. Entrons par l'anecdote.
Moi, j'étais tellement fier quand les arbres sont arrivés, plantés avec les enfants. Ces enfants qui vont grandir avec ces arbres qu'on va planter au mois de novembre, d'ailleurs. J'étais fier, et à un moment, je m'étais dit tout le monde va me parler des arbres, et moi non.
Tout le monde m'a parlé d'un autre objet. Le banc. Et alors, le banc, c'est un truc incroyable.
Tout le monde était contre l'idée qu'on fasse ce banc. Tout le monde me disait, ne fais pas le banc. Moi, j'ai dit, on va faire le banc.
Chère Clara, on va faire le banc. Et alors, le banc, je ne suis pas déçu du voyage. Quand je m'assois sur le banc, d'abord, c'est la permanence du maire.
Mais surtout, il y a un jour, une personne âgée qui s'est assise et qui s'est mise à côté de moi, qui a dit, monsieur le maire, c'est génial. Je peux m'asseoir sur la place de la comédie que je connais depuis que je suis toute petite, sans être obligé de payer. J'ai entendu une personne âgée au parc de Gramont qui m'a dit, monsieur le maire, le banc, c'est génial.
J'adore. Nous adorons.
Et regardez-le, ce banc, toutes les générations. Ça dit une chose, ce banc. Ça dit que la valeur de fraternité, de convivialité, elle est là, elle existe.
Et on lui a donné toute sa place. Regardez les bancs que nous avons posés devant la porte d'eau et cette ligne d'eau, et ce n'est pas fini, sur l'esplanade. Cette personne âgée, qui tous les jours, quand je traverse, parce que pendant deux mois, je l'ai fait en long, en large et en travers, je voulais contempler, et qui venait me voir, qui dit, moi, je viens tous les jours, mais qu'est-ce que vous faites, madame ? Je regarde le spectacle.
Mais quel spectacle ? Les enfants qui jouent. Et nous avons là transformé cet espace qui parfois, cher Sébastien, était un espace hostile, dur à tenir en espace de rencontre, de partage. Et aujourd'hui, l'esplanade, c'est un lieu agréable.
Et même, certains disent que le soir, non. Le soir, c'est hyper agréable. Et grâce aux équipes d'Altemed, de la ville, on a fait un truc extraordinaire sur le toit du Corum.
On est obligés, cher Vincent, de le refaire l'année prochaine. On venait ensemble. C'est le nouveau spot où les gens se retrouvent pour regarder le coucher du soleil.
Je vous parle de choses qui paraissent tellement banales. Mais moi, je crois qu'il faut aussi défendre ça. Et en fait, c'est un vrai projet politique, qu'au sens noble de la cité, que d'essayer de rassembler les gens, d'essayer qu'on se retrouve, qu'on partage des émotions dans sa ville.
Et c'est ce que nous voulons faire sur la place Max Rouquette, où le Pérou tourne le dos aux arceaux. Eh bien, en construisant le futur escalier de la rue Elère Ricard, cher Boris, eh bien, qu'on puisse s'asseoir. Et que finalement, la seule place d'armes surélevées ne tourne pas le dos à une partie de la ville, mais invite la ville à venir, à venir à partager.
Ce que nous voulons faire, sur la place des martyrs de la résistance, c'est là aussi une fontaine pour les enfants, parce que moi, je suis le meilleur ami des enfants. Il faut qu'ils jouent, qu'ils s'amusent dans la ville. Et qu'est-ce que nous voulons faire ? Nous voulons retrouver la percée haussmannienne, pour que les gens viennent et regardent le coucher du soleil dans l'alignement de l'Arc de Triomphe, autrefois obstrué par ce monticule fontainier.
Je n'en critique pas François Delmas, qui fit le choix de cet aménagement. Ce n'est pas le sujet. Mais retrouver cette perspective, pour essayer de contempler la ville, pour aller dans les restos, pour partager, pour vous amener vos amis, vos proches, en disant, viens à Montpellier, c'est beau, c'est chouette, etc.
C'est ça que nous essayons de faire. Et nous voulons beaucoup pour le cœur de ville, parce que plus le cœur est battant, plus le cœur est grand, plus nous sommes généreux les uns pour les autres. Je crois que le rôle des maires, c'est d'essayer, avec les équipes et tous, d'être des artisans de cela.
Essayer de créer des imaginaires qui sont bien loin des haines que l'on voit sur les réseaux sociaux, des tensions qui traversent le monde, devant lesquelles parfois nous nous sentons impuissants. Mais avec l'art, on essaye de travailler. C'est d'essayer de se dire que, ici, nous pouvons porter une valeur qui est si importante qu'est celle d'hospitalité.
Voilà, et donc, fin 2025, vous l'avez compris, il y aura politique et convivialité, mais il y aura surtout plein d'inaugurations où on ira partager ensemble ça. Je m'achemine vers la conclusion, car j'abuse de votre temps. Respect des engagements aussi.
Et je voudrais le dire pour bien vous l'expliquer, pour bien que vous le partagiez, avant de parler de votre rôle et des espoirs que je fonde en vous. C'est aussi la méthode. La démocratie, elle n'est jamais acquise.
Je suis professeur d'histoire, pas forcément bien payé, le sont mes collègues, pour enseigner cela. La démocratie, c'est une conquête et elle est très fragile. Et on voit que dans notre continent européen, les populistes gagnent, les forces d'extrême droite l'emportent.
A cela, il faut répondre par le volontarisme des projets, le respect de la parole, mais je crois aussi à une certaine idée de la démocratie, une forme d'éthique de la démocratie. Quand j'ai été lue maire, j'ai cité, j'ai des références inspirantes, mais j'en ai une, que je dois à ma famille et à Georges Frêche. A ma famille, parce que mon arrière-grand-père, c'était le seul qui a fait un chouïa de politique, était président de son comité de soutien.
Et à Georges Frêche, quand j'avais 17 ans, j'avais assisté à une séance du conseil municipal, et Georges Frêche avait fait un vœu unanime pour que Pierre Mendès France entre au Panthéon. Pierre Mendès France disait que la démocratie, c'est d'abord un état d'esprit. Et je crois que l'exercice démocratique, c'est un état d'esprit.
Et nous, nous avons fait campagne sur ce thème. Alors certains disent, l'expression est galvaudée, une gouvernance apaisée. Être capable de travailler ensemble, de fédérer les énergies pour le territoire.
Elle est évidemment fédérée, et je veux lui dire mon amitié, mon respect, avec notre formidable présidente de région, mon ami Carole Delga, on travaille ensemble. Vous pouvez l'applaudir, elle est vraiment extra. On bosse ensemble, sur tous les dossiers.
Moi, je l'adore, sur tous les projets, même si les finances c'est dur pour tout le monde public, elle est là, elle soutient, elle accompagne. On a réussi ensemble, l'IHU, Medvallée, le lycée international, les acteurs économiques, mon ami François Pierrot, il n'en croyait pas à ses yeux, mais on y est arrivé. Plein de dossiers ont été débloqués.
La LGV, enfin, on va la faire vers l'Espagne, et on va odorer la promesse du président Mitterrand et de Felipe González. Ensemble, on déroule. Avec Kléber Mesquida, on travaille sur les stratégies de mixité sociale, et les copains qui sont élus au département, merci à vous.
Parce que quand on construit le collège à Juvignac, on travaille sur la mixité sociale pour les enfants de la Mosson. Merci, je sais que je n'ai pas le droit de le dire, mais je vais le dire, l'engagement. Merci Kléber, de rénover le collège des garrigues, pour tenir les enjeux de mixité.
Merci, chère Kléber, de faire le troisième poste de secours des pompiers dans le quartier de près d'Arène, pour réaffirmer, protéger l'autorité de nos pompiers. Gouvernance apaisée avec les collectivités. Gouvernance apaisée pour régler tous les dossiers qui ont été bloqués.
Avec toutes les autres EPCI, et il y a des amis de MIO, il y a le directeur de cabinet de mon ami Emmanuel Gazel. Quand il fallait avoir la flamme olympique à Montpellier, et j'ai dit à Hervé Martin et Christian Assaf, démerdez-vous, ils m'ont dit, il fait chier. Démerdez-vous.
Oui, la ville la plus sportive ne pouvait pas passer à côté de la flamme. Qu'est-ce qu'on a fait ? On s'est mis avec Sète, on s'est mis avec Millau, on a uni nos forces. Et alors on nous a annoncé qu'elle arriverait le 13 mai à 17h.
On s'est dit, oh là là, il n'y aura personne. Et ben non, il y a eu la ferveur d'une ville, autour des valeurs du sport. Il y a eu tous les dirigeants sportifs qui ont mobilisé.
Ça a été un grand moment de joie. Et en le faisant ensemble, la flamme a traversé le viaduc de MIO, les étangs à Sète et le canal de Sète, et puis à Montpellier. Ensemble, nous avons mis en place l'agence des transitions du territoire, chère Hind, où 200 communes sont ensemble pour accompagner les forces économiques.
Très puissante en termes de mobilité. Aujourd'hui, il est une évidence que nous travaillons avec tous nos voisins gouvernance apaisée pour relever les défis du futur pour notre territoire. Et puis, gouvernance apaisée, ça a peut-être échappé à certains, mais hier nous avons mis au vote du conseil de métropole un document que nous réclamions, chère Julie, chère Hervé, chère Claire, en 2014, quand nous avons été jetés dans l'opposition à mon prédécesseur, un nouveau plan local d'urbanisme pour mettre fin à l'urbanisation à la parcelle qui a tant préoccupé ici les habitants des Aubes ou les habitants du quartier de la Martel, du quartier de la Chamberte, de ce que tu as nommé, cher Sébastien, le Far-Ouest.
Et bien, après neuf ans, nous avons réussi à faire adopter un PLI intercommunal où nous avons réussi à ce que les 30 autres maires, et je veux les en remercier publiquement, de toute sensibilité politique, posent un vote positif. Unanimement, nous avons dessiné la stratégie pour la métropole. Gouvernance apaisée avec les collectivités locales, gouvernance apaisée avec les autres intercommunalités, gouvernance apaisée au sein de la métropole, gouvernance apaisée avec l'ensemble des forces de Montpellier, acteurs économiques, dialogues féconds, cher Séverine, avec les comités de quartier, les conseils citoyens.
Essayez de se dire, ne reniez jamais nos convictions, mais essayez de trouver ensemble le chemin le plus juste pour servir le bien commun et l'intérêt général. Cette méthode-là me semble essentielle et inutile de nous perdre en polémique. Les détresses des gens, les enjeux de développement de territoire commandent que l'essentiel de notre temps soit consacré à essayer de trouver des solutions plutôt qu'à attiser des tensions.
Ceux qui dans notre démocratie attisent les tensions portent une lourde responsabilité. Et là, j'ai besoin de vous pour que vous expliquiez ce que nous cherchons à faire ensemble pour Montpellier. Car il y en a qui préfèrent critiquer.
On peut entendre naturellement les oppositions en leur rôle, mais il faut que vous portiez cette parole parce que les mots populistes sont puissants et travaillent en profondeur dans la société. Je voudrais ici, avant de m'acheminer vers ma conclusion, vous dire que j'ai été profondément ému, touché, et je vous le dis bouleversé, des innombrables marques de soutien que j'ai reçues après la publication d'un article par le journal L'Opinion face à une campagne odieuse, blessante, qui m'a stigmatisé, considérant que je pouvais être intolérant sur le plan religieux, raciste ou illégitime parce que je pense qu'au Proche-Orient, la paix passera par la solution à deux États, la sécurité d'Israël et l'État palestinien. Cette campagne odieuse parce que je porte un combat que je crois nécessaire en fidélité à Voltaire, à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, au programme de Belleville de 1869 des Républicains qui, dans l'adversité face à Napoléon III, et dans la loi de séparation des Églises et de l'État, défendent la grande et belle valeur de concorde et d'émancipation, qui est la laïcité.
Depuis quand défendre la laïcité, c'est mettre en cause des concitoyens parce qu'ils ont une foi ? Même bien au contraire, défendre la laïcité, c'est garantir la liberté de conscience. Cette campagne a été haineuse. Je ne vous cache pas que j'ai souffert des silences parce que je me suis dit que si les silences prospèrent, c'est dans le clair-obscur que les fous, que la folie religieuse que Voltaire décrit dans son article fanatisme, peuvent prospérer.
Alors merci chacun à votre manière d'avoir pris la parole, ici sur les réseaux sociaux, là dans des prises de positions publiques. Je vous le dis avec force, je ne cèderai rien, jamais, sur ces questions-là. Qu'à six mois, je recule d'un pas.
Eh bien alors, les forces obscurantistes, celles de l'intolérance, l'emporteront. Ce combat, il est essentiel. Les valeurs républicaines, les valeurs de la laïcité, de l'universalisme, sont les meilleurs boucliers pour protéger chaque citoyen et chaque citoyenne dans ses libertés.
Et je vous le dis avec force, je porte cette idée que cette ville qui depuis toujours a défendu, a lié sa prospérité à la tolérance, eh bien continue au 21e siècle à le porter. Guillaume VIII était ce seigneur tolérant, accueillant les savants arabo-musulmans, juifs. Ça a donné la prospérité de la médecine.
Montpellier, fille du commerce qui venait de l'Orient et qui rencontrait les commerçants de l'Occident. Et fille de cette rencontre-là, donnant à Montpellier sa prospérité. Le jour où le roi de France est venu mettre la canonnade sur la ville du haut du domaine d'Amérique.
Oui, oui, oui, on a le boulet, cher Fabrice Bertrand. Eh bien, à ce moment-là, la ville a décliné. Moi, je porte pour Montpellier, avec vous tous, cette idée-là d'une ville ouverte, accueillante, où jamais nous ne laisserons prospérer le repli communautaire.
Je veux dire à chacun, pour ce qu'il est, que Montpellier est sienne, à condition qu'il accepte de partager ici le mort de l'amitié, là une terrasse de café, ici une programmation culturelle qui accueille des artistes du monde entier, ici la ferveur de nos clubs sportifs. Tous ceux qui construisent des discours de haine n'ont pas ici leur place à Montpellier. Je veux le dire et je vous demande de le porter.
On ne peut pas aimer la comédie et s'y rencontrer et accepter que des gens rejettent d'autres pour ceux qui sont sur cette place. Alors, mesdames et messieurs, politique, c'est fini dans quelques instants. Convivialité, c'est dans quelques secondes.
Mais je voudrais arriver au terme de ce discours pour vous dire, parce que ce soir, il y a des compagnons de route de ma famille politique, les socialistes. Ici, il y a des représentants de la formidable pluralité de notre majorité. Cher Hervé, communiste.
Cher Manu, excusez, mais représentez Fatma et d'autres que je n'ai pas eu le temps de saluer. Ecologiste. Des gens de la société civile.
Vous qui êtes là, d'horizons divers. Mais qui êtes là parce qu'à la fois vous vous reconnaissez dans le chemin que nous cherchons à donner à Montpellier. Merci de votre présence.
Merci de votre soutien. Mais merci de votre engagement. Votre engagement, c'est pas que de nous soutenir.
C'est d'incarner Montpellier. C'est de l'incarner par les projets que vous portez, par les solidarités que vous exercez, par porter cette idée que Montpellier, c'est une ville qui invente l'avenir. C'est une ville qui a une fierté incroyable, que moi j'ai reçu en héritage de mon prédécesseur, qui me racontait comme ça, vous vous rendez compte, avec sa grosse voix inimitable, qui disait, vous vous rendez compte de la force Montpellier, c'est pas sur la carte de la météo y a Nimes et Perpignan, c'est nous le Sud, c'est nous.
Et qui porte cette fierté. Cette ville, elle a son identité, à la fois à travers la force de son histoire, par l'apport que chacun y met avec sa pierre à l'édifice. Mais elle a cette identité, qui est un peu de se disputer sur le territoire de la commune, mais chaque fois qu'on va à l'extérieur, on dit, on est quand même une ville assez incroyable.
Une ville vers laquelle les regards se tournent, comme le voulait Julie, c'est le cas. Toute la France devient le the place to be des politiques publiques, mais surtout vous. Portez cette fierté, tout n'est pas parfait, mais quand même, d'une ville qui a une envie farouche d'écrire l'avenir, de maîtriser son destin, de montrer à la génération qui est préoccupée par la question écologique que nous traçons un chemin.
Qui croit dans les forces de la solidarité et qui montre qu'on peut toujours tenir la main. Bref, portons cette idée incroyable que Montpellier est un petit bout de la terre pour faire une ville plus solidaire, plus écologique et plus fraternelle. Vive Montpellier ! Merci à vous !"
Seul le prononcé fait foi.