"Prendre la mesure de ce que pouvait être la révolution technologique de l'Intelligence Artificielle"

Michaël Delafosse lors de son discours d’ouverture de la 8e édition de Futurapolis.

Discours prononcé par Michaël Delafosse, maire de Montpellier, Président de Montpellier Méditerranée Métropole à l’occasion de l’ouverture de la 8e édition de Futurapolis Santé.

Montpellier, Opéra Comédie, le 11 octobre 2024

« Merci beaucoup, cher Étienne Gernelle, Directeur du Point, cher Étienne, à toi, à toutes les équipes du Point, vous savez qu'à Montpellier, c'est une longue histoire entre la Ville et le Point, et j'en profite pour saluer Hélène Mandroux, Maire honoraire de la ville de Montpellier, parce qu'à nos côtés, on a la culture, on a la comédie du livre, et il y a une culture autour de la santé.

Et oui, nous entrons dans la 804ème année de la plus ancienne faculté de médecine hippocratique au Monde, qui vient d'il y a dix jours recevoir sa nouvelle promotion. Et d'ailleurs, on forme de plus en plus de médecins, heureusement, pour régler un des sujets majeurs de notre système de santé.

Très heureux de vous saluer tous et toutes dans cet écrin qui est l'Opéra Comédie. Et, chère Anne, vous dire que ça y est, il faut qu'on parle déjà du programme de l'année prochaine, parce que je viens d'inaugurer un équipement absolument incroyable, qui est Audio Campus, sur la lutte contre les pertes auditives, et avec des espoirs extraordinaires pour les enfants.

Et alors, je vous parle de l’après, et vous vous dites, « mais qu'est-ce qui lui prend au Maire ? » Je parle comme un enfant avec un rêve éveillé, parce qu'on a une chance dans notre ville, c'est tous ces labos de recherche qui sont en train de préfigurer l'avenir et de donner des réponses au défi de santé que l'Humanité attend. L'Humanité, oui, rien que ça. Essayer d'accroître l'espérance de vie, de pouvoir être en bonne santé le plus possible.

Et donc, ce labo, tout comme, cher Manu Reynaud, qui est élu au numérique, à mes côtés, il y a trois semaines, nous étions dans un lieu, un acronyme, le CINES, pour inaugurer Adastra 2, le onzième grand supercalculateur au Monde. Et donc, vous avez les armoires qui sont là, et là, Michel Robert, le Directeur du CINES me dit : « Monsieur le Maire, c'est là que va se jouer toute la bataille entre la France et l'Europe en matière de données de santé ». Et c'est ce qu'on va montrer avec David Morquin, avec toutes les équipes qui sont très portées là-dessus.

Et moi, je leur ai dit, au nom des habitants de la métropole, nous serons là. Nous serons là pour vous accompagner dans les projets de recherche, parce qu'ils sont des projets d'espoir en matière de santé. Et puis, ils sont des propos forts pour notre pays, qui doit continuer à défendre sa souveraineté sanitaire.

C'est effectivement la 8e édition, mais c'est aussi et surtout l'avenir, tout simplement. Parce qu'aujourd'hui, les questions de santé sont un enjeu mondial. La Chine, naturellement, les États-Unis d’Amérique, Israël, les pays anglais, l'Allemagne et tant d'autres sont aujourd'hui à la pointe de la recherche.

Et nous, à Montpellier, nous entendons contribuer à ce que la France réussisse et c'est tout l'enjeu. Et merci, Étienne pour MedVallée, qui est un alignement entre la puissance publique territoriale avec le soutien précieux de la région. Cher Vincent, merci.

Et de soutenir l'excellence académique pour favoriser l'innovation en matière de santé. Et les promesses de développement autour de l'IA et de la santé, il faut que le point le dise, c'est à Montpellier que ça se joue.

Et d'ailleurs, chaque fois que Futurapolis invite, et bien trois ans plus tard, on est lauréat de quelque chose. À la cinquième édition, c'était Christian Juergensen.

Et il y a quinze jours, j'étais avec Carole Delga et nous étions en train d'installer notre IHU. C'est un IHU de plein exercice. C'est 20 millions d'euros de soutien grâce à France 2030. Et là, c'est aussi une très grande promesse sur l'immunothérapie. Voilà, je ne veux pas être plus long, je le suis déjà trop.

Le Point, Futurapolis, ça joue à domicile, et quand on parle santé, on est à Montpellier. Merci. »

 

Échanges à la suite du discours lors d’une table ronde

 

« Question : J'ai une question qui est très simple. Pour la collectivité territoriale, pour la puissance publique, d'une manière globale, qu'est-ce que ça veut dire, investir dans l’IA ? On a l'habitude de la puissance publique qui investi dans les infrastructures, parce que c'est l'investissement de long terme. Et donc, souvent, c'est mieux fait, ou en tout cas, c'est plus pratique de faire ça par la puissance publique plutôt que par le privé. Mais en matière de savoir et d'IA, pourquoi ça vous concerne, vous, vous, les collectivités ? Alors, il y a la métropole, la mairie, mais pourquoi c'est un enjeu important ?

Réponse de Michaël Delafosse : L'IA, le jour où c'est apparu, où Chat GPT a été présenté, on a pris mondialement la mesure de ce que pouvait être potentiellement cette révolution technologique.

Nous, on a fait quelque chose qui s'appelle un pas de côté. On a tenu à Montpellier la première Convention citoyenne sur l’IA. On s'est dit, il faut quand même qu'on se questionne, qu'on embarque. On a fait une Convention citoyenne sur le modèle, tirage au sort, on a fait travailler une centaine de personnes et on a fait introduire et suivre des travaux par un grand chercheur, vraiment, qui est Cédric Villani.

Mettre l'IA, donc, dans le débat démocratique, pour ensuite pouvoir se tourner vers les citoyens, les citoyennes, et leur dire, voilà, nous, nos chercheurs qui ont des projets autour de l'IA, il y a une légitimité à les aider, d'où les crédits qu'il faut mettre.

Mais il y a aussi un enjeu de former des gens qui vont être capables de manier, de comprendre l'IA et de développer des algorithmes. Parce que si ce n'est pas ici, ce sera ailleurs. Donc, là aussi, un enjeu.

C'est donc être capable d'avoir le dialogue, et il a lieu sur le territoire, on le disait, en aparté, avec les organismes de recherche et surtout la formation dans l'enseignement supérieur et même dans l'enseignement secondaire, pour dire, mais là, on a des boîtes qui sont en train de s'approprier l'IA, et donc, il va falloir préparer ceux et celles qui seront qualifiés pour les accompagner.

Et là, que peut faire une collectivité pour répondre à la question ? Elle peut faire deux choses. Elle peut s'en désintéresser complètement, ou elle peut essayer de prendre, son rôle d'agenceur et de faire parler pour que l'écosystème soit le plus dynamique là-dessus.

Et donc, à Polytech, qui forme nos ingénieurs, on fait dialoguer avec les organismes de recherche, on dit que c'est là que ça se joue, on dit à Polytech, venez parler dans les collèges, venez parler dans les lycées, pour sensibiliser à l'IA. Mais avant de faire tout ça, on a voulu collectivement s'interroger, et le travail dont on tient à disposition le document de la Convention citoyenne est absolument remarquable, parce qu'il permet de saisir les enjeux, opportunités et aussi les points de vigilance auxquels nous devons faire face. »