"Le SERM sera un accélérateur pour Montpellier"

SERM

Discours de Michaël Delafosse aux premières rencontres des mobilités urbaines des territoires à Montpellier.

Je voudrais saluer monsieur le préfet qui est un acteur extrêmement important dans la démarche que nous engageons. Je voudrais saluer les parlementaires présents, députés et sénateurs qui ont adopté le texte permettant d'ouvrir la démarche des SERM. Je voudrais saluer monsieur le vice-président de la région avec qui nous coorganisons cette matinée.


A ce titre, je voudrais saluer très chaleureusement les différents représentants d'intercommunalité. 


Je voudrais saluer Jean-François Soto, , je voudrais saluer Philippe Vidal qui représente le département, Stéphane Rossignol ici maire et président de l’intercommunalité du Pays de l’Or,. Et enfin, saluer les voisins, les intercommunalités voisines autour de la métropole de Montpellier. C'est peut-être cette liste-là qui est importante dans notre sujet des développements des transports. Vous tous, mesdames et messieurs, qui souhaitez ardemment participer à un défi immense qui est celui des mobilités qui est posé à l'échelle de notre grand territoire.


Je disais l'importance des intercommunalités voisines, amies, avec lesquelles nous travaillons dans différents domaines, parce que les mobilités ne se réflechissent pas en fonction des frontières administratives, mais bien des périmètres de vie de nos habitants et de nos habitantes. Nous savons les difficultés de se déplacer, impactées par le coût de l'essence d'une part, mais aussi l'impact carbone des mobilités automobiles d’autre part. Ce sont des enjeux majeurs.


Cette démarche est une première pour le territoire, parce que nous n'avons pas parlé ensemble des questions de mobilité depuis un bon moment. Même si nous échangeons depuis 20 mois environ. Il y a eu la première démarche initiée par l'État, sur ce qu'on appelle les études multimodales.


Nous avons commencé à dire qu'il faut travailler ensemble. Nous échangeons sur les enjeux de connexion cyclable. 


Il y a une volonté de partager et traiter ces sujets. Si je n'évoquais pas le dossier du rail, je ne serais pas adroit, parce que nous avons aussi été ensemble pour débloquer le dossier de la LGV sur la partie ouest du département de l'Hérault, qui va nous permettre d'offrir, à terme, un cadencement par le TER. C'est la LGV vers l'Espagne, bien sûr, mais c'est une offre de services améliorée.


Cher Jean-Luc, je veux ici remercier publiquement Carole Delga pour l'action décisive qui a été la sienne, aux côtés de Jean Castex, et concomitante à notre élection ici en 2020, pour débloquer ce dossier. Même si la mise en service est espérée pour 2034. Cela nous dit combien les échelles de temps sont difficiles. Alors, Mesdames et Messieurs, je voudrais terminer cette introduction par dire qu'il ne faut avoir aucun tabou sur les enjeux de mobilité.


À Montpellier, vous avez peut-être rencontré des difficultés pour venir, parce que la ville est en travaux. Nous posons des rails de tramway comme jamais. Des tramways qui avaient disparu de la place de la Comédie en 1900.


Nous développons massivement une politique de partage de la voirie pour les mobilités dites actives comme notamment le vélo. Vous êtes actuellement dans les travaux juste à l'extérieur pour étendre la centralité piétonne et redonner une habitude de mobilité qui est la marche. Nous libérons les bus des embouteillages et nous avons recours à des opérations de partage de voirie dans certains endroits de la ville. Parce qu'au fond, les 50 personnes qui font le choix d'emprunter le bus, ils doivent être davantage valorisés que ceux qui font la pratique de l'autosolisme.


Donc la métropole de Montpellier, dans sa dynamique qui est bien consciente, il faut agir sur les mobilités et donner une alternative aux déplacements. Elle développe des coopérations sur l'autosolisme en faveur du covoiturage. L'accord que nous avons passé est de ce point de vue inédit et monsieur le préfet, je remercie l'Etat de nous aider à financer ce dispositif.


Ce n’est pas que la métropole de Montpellier, c'est le dispositif que nous avons signé ensemble qui fait que nous sommes le premier territoire en faveur du covoiturage devant Rouen pour la lutte contre l'autosolisme, la protection du pouvoir d'achat et la réduction du bilan câble. Donc aujourd'hui, cette démarche de SERM, moi je veux le dire avec ferveur, comme président de la métropole, nous on le fait notre travail dans le périmètre de la métropole.

 
Mes autres voisins font eux-mêmes leur travail dans leur périmètre, dans le cadre de leurs compétences. Mais il nous faut évidemment penser au périmètre large du bassin. 


Tout comme le Lodévois et Gignac sont des espaces de respiration des habitants de la métropole les week-ends, inversement, la métropole est un espace de travail. Et donc pour nous, la démarche SERM et le fait que l'ensemble des intercommunalités qui ont des compétences en matière de transport, que la région et le département soient présents, est déjà une première étape réussie dans notre dossier.


Nous posons les bases d'une gouvernance qui va nous permettre de travailler. Et ensuite, je veux être très clair, de définir les projets, sur lesquels nous pouvons avancer, et d'essayer d'y affecter les moyens qui sont nécessaires. Et donc c'est cette méthode-là qui doit être la bonne, parce qu'il n'est pas acquis que les dépôts de dossiers donnent la labellisation.


Le ministre des Transports le dit clairement, la question de la gouvernance est une question décisive. Aujourd'hui, la présence des représentants des intercommunalités, de l'alignement avec la région et le département est un point majeur. Ensuite, il nous faut un SERM efficace.


Efficace, dans quel sens ? C'est aller vite. Je disais 2034 pour la LGV Montpellier-Béziers, 2034, la moitié des gens qui seront là n'auront plus les mêmes responsabilités. Ils feront sans doute autre chose, peut-être les trois quarts ou peut-être toute la salle.


Il faut être sérieux. Donc il faut qu'on aille vite, parce que nos administrés, sur ces sujets, ils nous attendent. Et donc il faut que nous puissions trouver les moyens efficaces, puisque nous proclamons des urgences sociales, des urgences écologiques.


Et donc notre SERM doit être capable de dérouler un calendrier qui est lisible pour nos concitoyens, parce que moi qui suis Maire de Montpellier et Président de la Métropole depuis 2020, je lis des projets qui sont inscrits sur des plans depuis 1990. Et ça, ça participe au discrédit de l'action publique. L'efficacité de l'action publique, c'est dire et c'est faire.


Et à ce sujet-là, je crois que l'enquête de M. Dhabi le démontre que l'on ne peut pas être juste sur un plan. Donc il faut que nous ayons des gains de progression rapides, lisibles, et c'est pour ça, M. le Vice-Président du département, M. le Vice-Président de la région, que par exemple, les cars à haut de service peuvent être un atout maître dans notre candidature et dans l'efficacité du SERM. Tout comme le travail en commun peut permettre de déployer davantage nos véloslignes en faveur de cette mobilité active.


Voilà, donc merci à tous d'être présents. Merci à la Région qui a impulsé cette démarche, de son engagement. Elle a une compétence majeure, à la fois d'aide à la planification, mais aussi de financement du fonctionnement.


Et ce sera aussi un de nos sujets, il ne faut rien mettre sous le tapis, je me tourne vers les parlementaires qui votent la loi de finances. Il va falloir travailler, taxer les péages ou que les concessions autoroutières payent. Parce que les collectivités ne pourront pas se retrouver dans certaines situations. Elles font les frais de mobilité fragilisés.


Et donc cette question de financement se posera. Je fais part de nos grandes disponibilités, comme tous les partenaires. Mais nous savons qu’il faut prendre la mesure des prix.


1 km de tramway, c'est 30 millions d'euros. 1 km de bus à haut niveau de service, c'est 4 millions d'euros. Ensuite, nous avons les frais de fonctionnement.


Donc il faudra aussi que nous posions ces équations financières pour être efficaces. Et de ce point de vue, ce sera important. Alors je sais que les parlementaires soutiennent, parce qu'on a beaucoup parlé de ces sujets.


Et malheureusement, ils ont tous déposé des amendements. Et voilà, ce ne sont pas des choses simples.


La région d'Île-de-France ne peut pas avoir son VM déplafonné comme c'est le cas. Et nous, être là et être traités en seconde division. 
Il faut qu'on le dise aussi. Mais M. les députés, M. les sénateurs, il faut appuyer cela. La Métropole de Montpellier est le territoire et le bassin de vie de Montpellier et est celui qui a connu la plus forte dynamique démographique de notre nation, la plus forte. Et qui est d'ailleurs un des secteurs où on était ensemble.


C'est l'économie du tourisme. Aujourd'hui, avec la labellisation UNESCO à Nîmes, c'est un des leviers même s’il n’y a pas que cela.
Mais cependant, les investissements, eux, ils ont été très en retard. Nous sommes le seul territoire qui ne possède pas d'étoiles ferroviaires. Nous sommes le seul territoire où nous n'avons pas encore réglé la question de nos contournements.


Je l'ai dit à M. le ministre et je veux aussi le dire à la région. Je veux le dire avec beaucoup de franchise.
Toulouse a un héritage exceptionnel, parce qu'il y a eu un Airbus, l'État y investit. D'ailleurs, on voit bien que le dossier LGV avance et qu'aujourd'hui, le bassin de vie de Montpellier, il faut l'accompagner, eu égard au retard historique, sans doute lié aussi au problème de gouvernance territoriale. Il est temps que nous nous rattrapions.


Je voulais poser ça en introduction, parce que je pense que ce sont les enjeux de notre débat. Nous sommes dans le feu Languedoc-Roussillon, qui est le territoire qui est l'un des plus fragiles socialement de notre pays.


Donc il faut absolument que nous ayons cet accélérateur qui est le SERM. Je prends comme une excellente nouvelle que tout le monde ait répondu présent pour essayer de relever le défi des mobilités à l'échelle du bassin de vie, qui est démographiquement, économiquement l'un des plus dynamiques de notre pays. 


Je vous remercie.