« Le rail que nous allons souder, il est là pour au moins 30 ans, et peut-être plus, parce que ici, nous soudons pour l'avenir du territoire »

Michaël Delafosse à l’occasion de la soudure du premier rail qui permettra de relier la ligne 1 de tramway à la Gare Sud-de-France

Discours prononcé par Michaël Delafosse, maire de Montpellier, Président de Montpellier Méditerranée Métropole à l’occasion de la soudure du premier rail qui permettra de relier la ligne 1 de tramway à la Gare Sud-de-France.

Montpellier, Quartier Cambacérès, Chantier de l’extension de la Ligne 1, le 17 octobre 2024

« Madame la Vice-Présidente à la Métropole, Monsieur le conseiller départemental du canton, mesdames, messieurs, merci de nous faire l'honneur de votre présence et permettez-moi de rendre hommage à toutes les équipes qui ont réalisé cet exploit, parce que Madame Frêche l'a très bien dit, ce sont les symboles de toutes les mobilités que nous cherchons à promouvoir sur ce territoire. Merci à Monsieur le conseiller départemental du canton, Jérôme Moynier, d'être là.

Hier, nous étions ensemble pour la passerelle cyclable sur le canal du Rhône à Sète, qui enfin préfigure la continuité cyclable vers la mer, et merci au Président du Conseil départemental de l’Hérault, Monsieur Mesquida d'avoir apporté 1,5 million d'euros pour financer ce projet. Il m'avait toujours dit que j'étais son élu aux finances. Moi, j'ai besoin de projets à Montpellier pour mettre des financements. Merci pour le voyage et merci d'être présent.

Je voudrais saluer évidemment Mme Cabello, adjointe du quartier, Monsieur Seblin, qui est élu à nos côtés. Évidemment, tout le travail de Mme Frêche, avec les équipes mobilités, dans la grande transformation que nous sommes en train d'opérer de Montpellier.

La TAM, qui à la fois assure la maîtrise d'ouvrage et demain l'exploitation, et toutes les équipes qui sont présentes ici. C'est vrai, chère Julie, que nous avons été beaucoup moqués parce que nous avions une gare qui n'était pas desservie en transport en commun. Comme nous avons entendu les habitants d'Ovalie en disant « mais on nous a menti, on nous avait fait la promesse qu'il y aurait le tramway quand nous avons acheté nos appartements ». Moqués, les anecdotes ne manquent pas, hélas.

Une fois, à l'époque où on s'affrontait avec Nîmes, maintenant ils sont très bas, mais ils s'étaient moqués de nous sur cette affaire de gare. Eh bien, il est temps de réparer l'affront, ou plutôt de faire la politique telle qu'elle doit se concevoir.

Tenir ses promesses. Tenir et respecter sa parole. Je l'avais dit comme candidat, nous le faisons avec l'exécutif de développer l'oeuvre de transport en commun tramway, ligne 5, extension de la ligne 1. Tenir ses engagements, c'est le fondement de l'action publique.

Commenter, c'est facile. Ah, ça, vous trouverez du monde. Mais faire, affronter les différentes procédures qui peuvent gréver les projets, faire les choix financiers qui sont évidemment toujours contraints et a fortiori avec les décisions du Gouvernement Barnier vont l'être encore plus.

Je ne dis pas qu'il ne faut pas contribuer à l'effort de redressement des comptes publics, mais quand même, attention à l'emploi local, Monsieur le Président de la CCI. On s'en parlait en aparté.

Donc, ce qui devait être livré en 2014, le sera au second semestre 2025. Nous donnerons la date d'ici quelques jours, mais il faut être au rendez-vous.

C'est un projet de mobilité, madame Frêche. C'est vrai, et vous le portez avec passion, assurément. Mais c'est aussi un grand projet d'aménagement. Car si bien sûr, mobilité en 2034, la LGV ira vers Béziers et en 2040, à Barcelone, à Perpignan, donc assurant la connexion, projet de mobilité. Mais c'est un projet d'aménagement. Ici, vous avez les chantiers.

Il y a la Halle de l'Innovation. Je veux en saluer les équipes présentes, Isabelle Prevot notamment, qui est quand même parmi les trois plus grands incubateurs au niveau mondial, qui aide à la création d'entreprises.

Ici, les grues qui font leur apparition, ce sont celles de la Halle Nova, portée par Alexandre Tessier. Vous avez déjà des immeubles et des activités qui sont en cours. La future MBS qui va s'implanter et nous permettre de faire du logement à Alco et donc de répondre aux besoins de logement.

Ici, les chantiers qui sont là, ils sont dédiés à une chose, à l'activité économique du territoire et à son attractivité. Aider les entreprises qui se développent au BIC, de trouver des locaux à proximité. Aider les entreprises à profiter de l'effet gare, pour que quand elles nous disent « Mais à Paris, la vie est compliquée, le coût est cher », qu'elles se localisent ici.

Ici, les équipes du développement économique de la métropole et les équipes d’altémed que je salue également, elles ont une mission, aller chasser les entreprises pour leur dire « Ici, vous êtes à trois heures de Paris, à vingt minutes de la gare Saint-Roch. Vous êtes dans un quartier, vous êtes à côté de l'innovation pour favoriser le développement économique ». Ici, les futurs diplômés de MBS créeront leur entreprise.

Et donc ici, au-delà des 50 millions d'euros d'investissement liés au tramway, ce qui se joue, c'est l'attractivité du territoire pour son développement économique, en termes d'emploi, en termes de recettes fiscales. Parce que, moi je n'en parle pas souvent, mais la métropole de Montpellier n'est pas la métropole la plus riche de France. Elle a encore beaucoup de travail pour pouvoir réussir à contribuer à la croissance économique de notre pays.

Nous, on n'a pas hérité de la vallée de la chimie dans le Rhône. On n'a pas hérité de grandes familles entrepreneuriales comme le Nord de la France. On ne nous a pas positionné l'aéronautique comme on l'a fait en 1924 à Toulouse pour mettre l'aéronautique français loin des craintes de l'Allemagne.

Non, nous il faut qu'on se batte, matin, midi et soir pour accueillir des entreprises, pour aider les entrepreneurs à se développer. Et donc, ici, à travers cet investissement pour les mobilités, nous préfigurons un quartier principalement tourné vers le développement économique. Je veux le dire avec beaucoup de force.

Ici, il y a l'une des plus grandes legaltechs d'Europe, ils ont le droit à une offre de transports en commun. La Nova est en train d'accueillir de nombreuses entreprises qui disent, nous on veut être à Montpellier.

Vous savez, ces gens-là, qui sont dans les énergies renouvelables, qui ne cessent de se développer. Et lors de EnerGaïa, nous présenterons la stratégie ENR. Les boîtes de la French Tech, qui dans le domaine de la cybersécurité et dans d'autres domaines, se développent.

Les entreprises autour de l'écosystème MédVallée, c'est moins ici, c'est plus au Nord. Mais quand même, nous avons tenu les assises avant-hier. 1000 emplois qui se développent en deux ans, pour que les entreprises, elles se développent, elles ont besoin de sentir que le territoire, il a une vision, et qu’il y a des hommes et des femmes capables de la porter. Et le fait que le Président de la CCI soit aujourd'hui à nos côtés, c'est le signe que nous sommes ensemble autour de cette vision.

Le fait que Madame Frêche, vous n'arrêtez pas de suivre ce chantier, qu'est-ce que ça dit ? Ça dit aux entrepreneurs que pour leur RSE, leurs collaborateurs pourront venir en transports en commun gratuitement, pouvoir venir en vélo. C'est dire que demain, avec le projet de CERN et le projet d'intermobilité, ils vont pouvoir se déplacer à l'échelle de la grande aire urbaine. Leur dire que quand ils viennent dans ce quartier, ils ont accès à l'innovation de la métropole, grâce à la Halle de l'Innovation, aux compétences qui vont se déployer à MBS.

Un grand parc aménagé par Jacqueline Osty à cet endroit, et puis, une usine de géothermie qui permet d'assurer la production d'énergie renouvelable. La plus grande usine de géothermie de France est à Montpellier.

500 000 m². Alors que vous êtes un chef d'entreprise, ou une chef d'entreprise, et que vous êtes là, en France, et que vous dites, mais où m'implanter ? Eh bien, le territoire, il doit avoir sa dynamique, la culture, le sport, la qualité de vie, mais aussi des facteurs de localisation efficaces. Eh bien, quand vous dites, il y a la gratuité des transports, eh bien, ça veut donc dire que vous aidez vos collaborateurs et collaboratrices.

Quand votre prix de l'énergie va être encadré grâce à Altémed et sa filiale Énergie du Sud, eh bien, vous mettez à l'abri des chocs énergétiques récents et futurs. Cela est remarquable. Et donc, quand vous êtes à proximité d'une gare qui vous connecte à l'ensemble de l'Europe, 3 heures de Paris, 4 heures de Bruxelles, et demain Amsterdam,

Et je veux remercier ici le représentant de Gare et Connexions, mais surtout lui dire qu'il transmette mes amitiés à Jean-Pierre Farandou, qui est grand patron de la SNCF, très grand patron de la SNCF. Monsieur Barnier devrait le garder, lui. Très grand patron, eh bien, il prépare la connexion au réseau européen. Et donc, pour nous, ici, l'enjeu, vous voyez, il est bien sûr, Madame Frêche, un enjeu de mobilité, mais il est un enjeu pour le territoire.

Ici, ce quartier, il s'appelle Cambacérès. Ce n'est pas moi qui ai choisi, c'est mon prédécesseur. Ça, je trouve que c'est bien.

Cambacérès, c'était le grand légiste qui a accompagné la France dans sa modernité juridique. Eh bien, ici, on écrit la modernité du territoire. On écrit son avenir.

Et donc, maintenant, les erreurs du passé, qu'on paye cher, c'est vrai, retards, des moqueries, des difficultés pour tous les voyageurs, nous les corrigeons. Et ici, il y a de nombreux chantiers à venir après la livraison de la ligne 5 de tramway et d'inaugurations, Monsieur le Président de la CCI, de toutes les entreprises qui vont dire « Il faut venir à Montpellier, on veut en être ». C'est ce que je demande à nos équipes du développement économique. Il faut qu'on aille vendre notre territoire.

Et pourquoi ? Parce qu'il y a encore trop de taux de chômage sur ce territoire. Parce que ce territoire, il a besoin d'un dynamisme sur le plan fiscal, parce que les entreprises, elles contribuent à la dynamique des politiques publiques du territoire.

Alors oui, Madame Frêche, vous avez été, comme on vous connaît, vous avez envoyé quelques petites piques, vous avez bien eu raison. Mais nous, on est keynésiens. Vous savez, Keynes, c'était celui qui disait « Quand on investit, ça soutient l'activité économique au présent et ça prépare l'avenir ».

Et là, le rail que nous allons souder, il est là pour au moins 30 ans, et peut-être plus, parce que ici, nous soudons pour l'avenir du territoire. Pour sa durée, nous investissons pour l'avenir.

Et si vous me demandez si j'ai des regrets des choix d'investissements que nous avons faits, je vous demande d'aller sonder les habitants qui fréquentent l'Esplanade et qui voient le centre-ville de Montpellier retrouver son écrin. Je vous demande d'aller demander à tous les passagers du Ouigo ou les lycéens, s'ils veulent qu'on arrête l'extension de la ligne 1, ou les habitants d'Ovalie qui espèrent que, enfin, la promesse qui leur a été faite soit honorée.

Je veux vous le dire avec beaucoup de force, si on n'investit pas pour l'avenir, il y a un moment donné, la patrouille vous rattrapera. Et là, on n'est pas passé loin de la catastrophe, Monsieur le Président. Parce que quand même, des entreprises qui disent que ce n'est pas très sérieux un territoire qui n'a pas connecté sa gare, nous l'avons beaucoup entendu récemment dans des salons où nous allions à Paris ensemble.

Pour l'attractivité du territoire, c'est chose faite. Donc merci beaucoup aux équipes Mobilités, pleinement mobilisées, à tous les ouvriers que nous retrouvons avec plaisir. On fera une grande fête, sobrement, le jour de l'inauguration, parce qu'on fait quand même très attention.

Et puis, merci à toutes les équipes de la métropole d’altémed qui portent la responsabilité de l'aménagement de ce quartier, qui, demain, doit ressembler à ces grands quartiers d'attractivité tournés vers l'avenir et parfaitement connectés à la métropole de Montpellier dans son écosystème qui doit être l'un des plus dynamiques de France.

Il faut soutenir ceux qui ont des projets, pas ceux qui veulent arrêter les projets. Nous, nous allons continuer à réaliser et à mettre en œuvre des projets pour ce territoire. Je vous remercie. »

Seul le prononcé fait foi.