
Merci beaucoup pour ces applaudissements qui vont à ceux et celles qui s’efforcent d’améliorer cette ville, de la transformer cette ville de Montpellier que nous aimons.
Je suis très heureux en ce 21 juin, jour de célébration de l’été, jour de la fête de la musique, de m’adresser à vous en ma qualité de Maire avec l’ensemble des élus du conseil municipal pour la rénovation du Kiosque Bosc et plus largement pour saluer la nouvelle étape de transformation de l’esplanade Charles de Gaulle avec l’ouverture des nouveaux kiosques, de la porte d’eau.
Je constate avec joie et bonheur que les bancs sont déjà pleins et qu’il va falloir en rajouter. Ici nous sommes sur un des lieux du patrimoine de notre ville. Le patrimoine c’est la mémoire, c’est ce qui fixe notre imaginaire, qui dit notre passé.
Il existe beaucoup d’expressions dans le vocabulaire des Montpelliérains et des Montpellieraines : sur la place de la Comédie « on fait l’œuf », « on va en ville »…
Le patrimoine il est de notre responsabilité d’en prendre soin. Nous l’avons fait il y a 10 jours en réouvrant le Carré Saint-Anne, cette église néogothique du XIXème siècle édifiée sous la municipalité Alexandre Laissac et Jules Pagezy où il était dit : « il faut que ce lieu soit vu en tout lieu et en tout point ».
En novembre 2025, nous aurons rendez-vous devant le plus ancien jardin des plantes de France fondé par le roi Henri IV pour entrer en majesté par ce portail qui depuis trop longtemps est fermé. Je veux ici en remercier d'ailleurs le Président de l’Université de Montpellier, Philippe Augé.
Nous sommes ici sous le Kiosque Bosc, du nom d'un grand musicien qui a financé ce projet car il participait à la vie musicale de notre ville dans l'Opéra-Comédie.
Ce Kiosque Bosc est familier des lycéens de Joffre, des visiteurs qui viennent de loin et qui se promènent sur l'esplanade, de nous Montpellierains qui sortons de la limite du tramway pour rejoindre le centre-ville.
Il est là depuis toujours, depuis plus d'un siècle. Il est un ouvrage qui raconte l'architecture de Montpellier à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.
Les noms de Carlier, de Leenhardt, de Marcel Bernard, ce sont ces architectes qui ont bâti notre ville. Leenhardt, ce sont les villas de l'avenue de Lodève, Carlier en d'autres endroits, et Marcel Bernard réalisa le premier ouvrage en béton armé dans les années 20.
Depuis un siècle, le Kiosque Bosc existe. La végétation s'en était emparée, les lumières avaient disparu et il était là, menaçant de s'effondrer car la corrosion était à l’œuvre.
Chère Agnès Saurat, je veux te remercier. Nous avons décidé de lancer le projet de rénovation patrimoniale du Kiosque Bosc, qui fut patrimoine remarquable du XXe siècle, comme cela est inscrit à cet endroit.
Cette rénovation, nous la devons à vous Madame Marylin Gobin, architecte du patrimoine, qui avait très largement travaillé avec passion, sur les moindres détails, pour révéler chacune des traces de ce siècle passé sur le Kiosque Bosc.
C'est avec émotion qu'il y a deux jours, nous avons vu la fontaine, dont les enfants s'emparent et c'est très bien, se remettre en eau.
De mémoire de Montpellierain, en tout cas de la mienne, je ne me souviens pas quand je suis allé passer le baccalauréat au lycée Joffre, il y a donc plus de 30 ans de cela, ne m’appelez plus le jeune Maire, je ne savais pas qu'il y avait une fontaine. Nous avons fait le choix de la remettre en eau, pour qu'elle continue à dialoguer avec les autres fontaines.
Vous pouvez observer des céramiques en contrebas, qui ont été réalisées en forme de dauphins, et reconstituées, inspirées de l'œuvre d'origine de Josep Llorens Artigas, qui était un céramiste proche d'un des plus grands artistes du XXe siècle, Pablo Picasso.
Merci aux ouvriers, aux techniciens, aux bureaux d'études, qui ont travaillé à vos côtés.
Je ne doute pas pour vous Madame, que cette réhabilitation fera partie de vos références, en tout cas, nous aurons à cœur de mettre tous les noms des hommes et des femmes qui ont travaillé sur ce chantier, pour les mettre à l'honneur, les remercier, et qu'ils puissent en être fiers.
La rénovation du Kiosque Bosc, Mesdames et Messieurs, s'inscrit dans le projet que je porte avec l'équipe municipale depuis 2020. Il faut réembellir le centre-ville de Montpellier.
C'est ce que nous avons fait en trois lieux. Le premier, sur la place Max Rouquette aux Arceaux, où vous aurez rendez-vous, ensemble, pour célébrer les 20 ans de l'auteur occitan de Vert Paradis, le 20 septembre.
C'est ce que nous avons voulu faire, pour les 80 ans de la libération de Montpellier, d'une place qui porte le nom des Martyrs de la Résistance, auxquels ma génération doit tant, celle de la liberté. Cette place ne pouvait pas rester un rond-point devant la préfecture. Elle aussi, nous devons la végétaliser, mais surtout la rafraîchir avec 140 jets d'eau où figurera à chacun de leur pied, le nom de Montpellierains et de Montpellieraines qui se sont engagés pour le combat, en faveur de la liberté.
Ce sont aussi ces travaux longs et difficiles, mais qui nous réjouissent, de l'esplanade et de la Comédie. Une Comédie qui retrouve son éclat : nous avons changé les dalles, travaillé avec les commerçants pour unifier le mobilier des terrasses, agit pour que la végétalisation soit présente… Je salue Laurent Nison et Alban Zanchiello pour leur travail.
Nous avons aussi installé un banc, comme sur l’esplanade. Un banc, bien sûr, pour aider les personnes âgées, pour que les amoureux, comme le chantait si bien Brassens, sur les bancs publics, se bécotent. Les bancs sont des lieux importants où l'on se rencontre, on discute, on regarde la vie. C’est l’image d’une ville fraternelle.
C'est cette esplanade dont l'allée centrale a été repensée. Et sans vouloir offenser ceux qui aiment l'occitan et le français, je crois que l'esplanade Charles de Gaulle est devenue the place to be des enfants de Montpellier, vos enfants, vos petits-enfants qui aiment jouer et se rafraîchir sous le regard attendri des plus grands.
L'esplanade vient de se terminer dans son allée centrale. Il nous reste tous les travaux vers le Monument aux Morts, vers le Pavillon Populaire, et ils seront achevés le 11 novembre pour les cérémonies patriotiques d'hommage aux soldats morts dans la Grande Guerre.
Sur cette esplanade s'ouvrent aussi, cher Gilles Cusy, votre homologue architecte, les nouveaux kiosques avec le Chef Jean, les Trois Gaufres et le Bistrot. Ce sont des lieux où l'on pourra savourer la convivialité, les plats bien préparés, où les fleuristes ouvriront...
Vous verrez également dans quelques jours, cher Bruno, la nouvelle ambiance lumineuse sur la place de la Comédie ; de la même manière que sur l'esplanade, où les rythmes de la vie durant la nuit, se retrouvent dans les couleurs changeantes de la fontaine. Je rassure tout le monde, le 14 juillet, ce sera bleu, blanc, rouge, évidemment pour la fête nationale, mais cela change parce que ça rime au rythme des saisons.
Comme nous avons travaillé sur l'ambiance lumineuse de l'esplanade, sur la Comédie, ce sera un peu théâtre, mais je vous laisserai découvrir.
Cette esplanade si vivante, c'est le lieu de dialogue entre tous les lieux qui font le cœur battant de la ville : le musée Fabre, le Pavillon Populaire, le Corum, l'Opéra-Comédie. C'est le lieu de la culture, qu'il me soit permis d'en prendre quelques instants pour vous en parler. La semaine prochaine, Montpellier rendra hommage à l'une de ses figures les plus illustres, le peintre Pierre Soulages, avec une très grande rétrospective au musée Fabre.
Et je vous le donne comme scoop : vous aurez évidemment de nombreuses œuvres de ce noir qui l'habitait autant, mais nous découvrirons le seul tableau blanc peint par Pierre Soulages, protégé de la destruction de l'artiste par cette femme extraordinaire, Colette Soulages.
Par ailleurs, le festival de Montpellier Danse commence demain. Et à cet instant, Mesdames et Messieurs, je voudrais saluer la mémoire de Jean-Paul Montanari, qui, pour la première fois en 45 ans, ne vivra pas Montpellier Danse, où devant ce Kiosque Bosc, il avait programmé Merce Cunningham, l'un des plus grands chorégraphes du monde, nous laissant une photo magnifique que vous pouvez retrouver, parfois donnée par Jean-Michel Marre, grand photographe du Midi-Libre à l'Agora de la Danse, mais aussi dans d'autres endroits. Montpellier Danse, qui d'ailleurs le 5 juillet, se clôturera par un grand spectacle d'une œuvre chorégraphique de Mourad Merzouki, qui nous invitera à danser.
Nous allons continuer. Le Festival Radio France sera présent et lui aussi s'ouvrira avec un grand concert de l'Orchestre National de Montpellier Esplanade de l'Europe. Je vous parle beaucoup de culture et je pourrais être intarissable tant la culture est indispensable.
Je voudrais faire cette phrase mienne de Dostoïevski, qui dit que : « c'est par la beauté qu'on sauvera le monde ». Nous avons besoin du beau par les artistes pour nos espaces publics.
Et ce Kiosque, à quoi va-t-il bien pouvoir servir ? Je vous le donne dans le mille. Ça va être aussi un lieu de la culture, de l'expression des artistes. Et ce n'est pas un hasard si le 21 juin, jour de la fête de la musique, nous l'inaugurons.
Je veux vous le dire, cher Henri Pérez, la chorale du club de l'âge d’or, qui prennent tant soin de nos anciens. J'ai voulu que ce soit vous qui donniez le « La », parce qu'il faut que dans ce lieu, la ville chante. Il n'y a rien de plus beau que ces chorales qui s'accordent et qui montrent une harmonie, comme s'il nous fallait envoyer un message face à tous ceux et celles qui cherchent la discorde.
Ensuite, nous aurons la joie d'entendre ceux qui sont l'amour du monde, les élèves de CM1 et de CM2, inscrits dans notre magnifique cité des arts.
Et puis, la programmation continuera tout au long de la soirée, mais surtout tout au long de l'année. La semaine prochaine, c'est la jeunesse, avec Radio Campus qui viendra programmer. Ensuite, c'est le Festival Radio France, cher Éric Penso, qui donnera quatre dates, jazz, funk, swing, néo-soul, et aussi classique, sur le Kiosque Bosc.
L'Orchestre National de Montpellier, le 19 septembre, et tout au long de l'année, des rendez-vous seront programmés pour qu'ici le samedi, le dimanche, à midi, à minuit, à 17h, nous puissions venir écouter la musique et partager un moment ensemble.
Je voudrais, au moment de clôturer ce discours, renouer tous mes remerciements à vous, Madame Marylin Gobin, à toi, chère Agnès Saurat, aux équipes du Pôle Patrimoine, à tous les ouvriers, à tous ceux qui ont travaillé d’arrache-pied pour nous accompagner dans la transformation de Montpellier.
Aujourd'hui, c'est une réhabilitation, mais elle s'inscrit dans cette transformation.
Cher Montpelliérain, cher Montpelliéraine, je sais que souvent, vous avez maudit votre Maire tant les travaux étaient longs et nombreux, mais je vous invite collectivement à regarder notre œuvre. C'est la vôtre.
C'est celle du choix d'une ville qui se transforme pour être une ville plus solidaire, à l'image de ces bancs, pour être plus écologique, pour s'adapter au réchauffement climatique, ou, à l'image de nos tramways qui vont commencer à entrer en service, le 18 octobre pour l'extension de ligne une vers la gare Sud de France, le 20 décembre à 11 heures pour la ligne 5 de nos tramways qui desservira le campus et le sud de la ville.
Le réseau cyclable est davantage sécurisé, nos places sont embellies. C’est une ville qui essaie d'aller mieux, qui essaie de prendre soin les uns des autres.
Et c'est dans ce lieu, dans ce Kiosque, dans la profondeur de l'histoire de notre ville que nous voulons ici inscrire notre action.
Oui, il y a encore des choses à améliorer à Montpellier. J'en suis le premier conscient. Mais quand je regarde ailleurs les désordres, je me rassure sur les choix que nous faisons.
À l'heure où tant de gens disent qu'il ne faut plus s'occuper de l'écologie, je dis que raisonnablement nous devons le faire. À l'heure où les forces du dénigrement et du repli sur soi sont à l'œuvre, je crois qu'il nous faut continuer à défendre les forces de la fraternité. À l'heure où il y a des endroits où, dans notre propre pays, on dit qu'il ne faut que des endroits sans enfants, je veux le dire, nous, nous voulons une ville où les enfants jouent, s'amusent, dans les fontaines, dans les parcs, dans les jardins, pour que chacun puisse regarder ceux qui incarne l'avenir.
Voilà l'idée qui est la nôtre. Et alors sous ce Kiosque Bosc, faisons le rêve secret d'une ville qui chante, d'une ville qui danse, d'une ville qui célèbre la culture, l'art.
Les artistes nous invitent à grandir et à nous élever. Et bien, avec eux, continuons à grandir et à faire grandir les enfants de notre ville de Montpellier.
Merci à tous, vive la culture, vive Montpellier. Merci à vous, chers Montpelliérains, chers Montpelliéraines, pour votre engagement.