La Sécurité dans les transports est une priorité : présentation de l'arrêt à la demande et du bouton SOS

Michaël Delafosse avec le Procureur de la République Fabrice Bélargent

Dans ces locaux, je veux saluer le Président de TaM, Renaud Calvat, Fatma Nakib qui est élu à mes côtés, en charge des droits des femmes, Julie Frêche, vice-Présidente en charge des mobilités, et Sébastien Cote qui porte les sujets de tranquillité publique en sa qualité d'adjoint au maire. Je voudrais saluer Monsieur Giraudou de la police municipale et Monsieur Ader, que j'ai aperçu et qui représentent la nouvelle force de sécurité dans les transports en commun. Et j'interviens ici en tant que Président de la Métropole avec la police métropolitaine des transports.

Je suis très heureux et honoré d'être aux côtés de Monsieur le Procureur de la République, Monsieur Bélargent, pour présenter des dispositifs qui visent à mieux protéger les femmes dans les transports en commun. Monsieur le Procureur, quand j'ai été élu Maire, nous avons eu un entretien protocolaire, mais aussi d'échange sur comment nous pouvions agir ensemble. Et vous m'avez fait une proposition très importante à laquelle nous avons tous adhéré, c'est de venir vous exprimer devant le conseil municipal nouvellement élu de la ville de Montpellier.

Vous êtes venu le 30 juillet 2020, et on était dans le contexte Covid, pour nous présenter à la fois le rôle du parquet et vos priorités d'action, et vous aviez posé la question de la lutte contre le harcèlement de rue et l'outrage sexiste comme une priorité majeure, à laquelle ça a débouché immédiatement, sous votre autorité, sur la formation de nos forces de police, à identifier les situations d'outrage sexiste et de harcèlement. Et je veux vraiment vous remercier pour ça, parce que ça a fait beaucoup bouger les lignes. Et puis, les rumeurs sont ce qu'elles sont, mais vous devriez prochainement quitter Montpellier, et c'est aussi pour moi l'occasion de saluer votre travail, le travail qui existe avec Sébastien Cote très régulièrement, sur tout un certain nombre de sujets, pour essayer de faire respecter la règle, rappel à la loi, etc.

Mais ce moment était prévu de longue date entre nous, sur comment mieux protéger les femmes dans leur liberté d'aller et venir, dans leur usage des transports en commun.

Nous faisions ensemble un GLTD, vous adressiez souvent, Monsieur le Procureur de la Républiqueen disant « je vous demande de bien travailler sur la lutte contre le harcèlement de rue et l'outrage sexiste », nous rappelant ainsi cette priorité. Et le signal est très clair. On se souvient, en 2018, une cartographie avait été faite des lieux à éviter pour les femmes à Montpellier.

Donc votre parole, elle compte. L'action de l'autorité judiciaire, ce sont des chiffres, mais c'est une mobilisation de tous.

Aujourd'hui, on souhaite présenter deux dispositifs qui s'adressent directement aux femmes, dont souvent la fonction d'élu local, Monsieur le Procureur, c'est parfois justement d'être interpellé sur des sujets. « Monsieur le Maire, voilà, le soir, parfois, on ne se sent pas en sécurité ». Et bien, nous allons y répondre, puisque les équipes de TaM, après 21 heures, dans le réseau de bus, pourront s'emparer de l'arrêt à la demande.

Il peut y avoir kilomètre entre deux arrêts. Et bien, une femme pourra indiquer au conducteur ou à la conductrice l'arrêt à la demande pour être au plus près de son domicile.

Donc, après 21 heures, et là, évidemment, quand vous sortez à Montpellier et que vous profitez de la vie culturelle, de la vie nocturne, de ce qui fait l'identité de notre ville, , il y a quelque chose d'extrêmement rassurant d'être déposé au plus près de chez soi. Cette mesure s'appliquera aussi pour les femmes qui travaillent tôt le matin, où il y a peu de présence, la ville n'a pas encore pris pleinement ses droits, avant 7 heures du matin.

Pour les gens, et là, nous pensons évidemment au personnel soignant, des EHPAD, du CHU, des établissements de santé, qui sont des métiers très féminisés : cela s'appliquera pour elles. Cette mesure, M. le Procureur, le 1er juillet, elle se met en œuvre, et j'en remercie les équipes de la TaM.

Et Monsieur le Président de TaM me tapotait dans le dos en me disant que, bien sûr, on le pense pour les femmes, mais évidemment, vous êtes un adolescent de 16 ans, et vous sortez, vous êtes aussi éligible au dispositif. Deuxième point très important, Monsieur le Procureur, vous évoquiez les sujets de signalement.

Alors, c'est un petit peu plus tard, mais, comme vous le savez, nous, le titre de transport, c'est le M-Ticket, qui donne droit pour les habitants de la Métropole de pouvoir bénéficier de la gratuité des transports. Et cette application va évoluer. Et à partir du 25 novembre 2025, date anniversaire de la ville, accessoirement, on pourra signaler si on se sent en situation de harcèlement.

Vous l'avez évoqué, Monsieur le Procureur, un regard, une façon, des mots, des sifflets, ce que certains, parfois, osent présenter comme de la grivoiserie ou de l'identité méditerranéenne ou je ne sais quoi. Là, j'énonce des lieux communs absolument insupportables. Là, le M-Ticket aura une application anti-harcèlement.

Donc, sur son smartphone, on pourra signaler et immédiatement, les équipes de TAM, en lien avec la police métropolitaine des transports, pourront intervenir, se projeter, déployer une présence, contribuer éventuellement à un message du conducteur dans la rame en question, en signalant.

Vous savez, parfois, dans les concerts, il y a des artistes, ils arrêtent le concert parce qu'ils voient des gens qui se livrent à des situations de harcèlement. Donc, cette application, 25 novembre, là aussi, pour contribuer à l'effort de rassurer et pour pouvoir agir s'il y a des comportements qui sont ressentis comme des outrages sexistes et du harcèlement. Ça, c'est possible grâce à la digitalisation de M-Ticket, d'une part, et je veux le dire aussi, grâce au déploiement par la métropole de la police métropolitaine des transports et par l'évolution des métiers de contrôle dans les transports collectifs, qui certes, contrôlent les types de transports, mais aussi veillent au respect du règlement, les chaussures sur les banquettes, la question de l'outrage sexiste, du harcèlement et qui permettent donc de pouvoir travailler dessus.

Et puis, Monsieur le Procureur, ce sont donc deux dispositifs, mais sous votre autorité, un travail très important a été fait sur les transports en commun, de coordination dans la zone gendarmerie avec la police des transports, dans la zone police, police des transports, police nationale. Et nous avons, je veux vous le dire, des résultats, puisque lors du CLSPD, nous avons pu relever une baisse de 30% des faits de délinquance dans les transports collectifs, et puis, je veux vous le dire parce qu'on en parle souvent, moi je veux saluer, les moyens de la justice sont notoirement insuffisants dans le débat démocratique.

Notoirement. Mais nous avons une efficacité de l'action judiciaire. Et je voudrais évoquer ici un épisode qui a été difficile à Montpellier l'été dernier, suite à l'agression antisémite d'un usager du tramway.

Grâce aux caméras de la TaM, grâce au travail de l'autorité judiciaire, celui qui avait tenu des propos antisémites réprimés par la loi avait été interpellé 72 heures plus tard. Aujourd'hui, les caméras, la présence humaine, la coordination qu'est la nôtre et le dialogue dans le respect des prérogatives permettent à l'autorité judiciaire d'apporter les réponses pénales. Et je veux ici le relever parce que c'est un élément important.

Et c'est pour ça, et je terminerai là-dessus Monsieur le Procureur, je vous ai demandé et vous m'avez confirmé que dans le tramway de Montpellier, nous diffuserons aussi les peines qui ont été prononcées quand il y aura eu outrage à un agent, outrage sexiste et nous rappellerons tout simplement que la loi, elle s'applique. Et donc le tramway deviendra aussi un lieu de la pédagogie, s'adressant à qui ? Evidemment à tout un chacun, mais peut-être à nos jeunes usagers pour leur rappeler que la société elle se fonde sur le respect des règles,  on va rendre ça public et quand je vous ai indiqué ça, vous m'avez répondu favorablement. Et donc ça c'est aussi un élément très important et je le dis devant nos agents qui parfois sont victimes d'outrages alors qu'ils accomplissent une mission de service public et il ne faut pas laisser passer une forme de populisme qui dit que la justice ne fait rien, que la justice n'agit pas

30 infractions relevées sur l'outrage sexiste, ce n’est pas un petit chiffre, ça dit très clairement qu'aujourd'hui l'autorité judiciaire et que la société est mobilisée pour ne plus tolérer ce type de comportement.

Le transport en commun est un endroit qui doit devenir de plus en plus sûr. Ce n'est pas l'endroit où on est en danger, c'est l'endroit où on est en sûreté à l'intérieur du transport.

On souhaite travailler à l'horizon mi-2026, fin-2026 là aussi sur des boutons qui pourraient être reliés directement à la police municipale, lui permettant de se projeter le plus vite possible.

Et là précisément pour les jeunes femmes dans leur circulation dans l'espace public, encore une fois renforcer le 25 novembre l'application et puis à l'horizon de l'été 2026 on souhaite déployer ce type de borne. Voilà, merci. Je remercie publiquement M. le Procureur de la République.

On a commencé sur ce sujet et nous nous exprimons ensemble sur ce sujet qui est fondamental. La liberté d'aller venir est une liberté fondamentale et nous devons indiquer de manière très claire aux jeunes femmes qu'elles sont en sécurité, en tout cas que tous les moyens sont mis en œuvre sous l'autorité judiciaire pour agir dans cette direction et le dispositif que nous avions initié sur la prise de conscience du harcèlement de rue mérite sans doute d'être reconduit à Montpellier à la fois comme peine mais aussi comme sensibilisation auprès des jeunes pour que les représentations et la peur changent de camp sur ce sujet.

Merci beaucoup