La Paillade se transforme : un quartier qui avance, ensemble

Résidence Saturne la paillade

Discours dans le cadre de la démolition de la Résidence Saturne La Paillade

Public : Grand public et habitants de la Rue Oxford Lieu : Rue Oxford La Paillade 21 janvier 2025
 

Bonjour à tous et à toutes, je vais commencer par souhaiter un très bon anniversaire à Christelle, qui vit sa séquence émotion et c'est normal. 35 ans de vie, de souvenirs de ce quartier qui est La Paillade. La Paillade, fiers d'être pailladin, donc fiers d'être Montpelliérain. 

Ce quartier, c'est Montpellier et je veux le dire avec beaucoup de force, parce qu'il y en a qui habitent loin, des fois, ils font des commentaires sur La Paillade, ils n'y mettent jamais les pieds, ils véhiculent parfois des représentations très injustes, alors qu'ici, les gens, ils y sont gentils, hospitaliers. 

Il suffit d'ailleurs d'aller discuter avec les étudiants, parce que ça, pareil, ça n'intéresse pas grand monde, mais pourtant, c'est extraordinaire, les 80 étudiants qui sont en colocation dans le quartier. Allez boire un thé, un café avec eux, quelques beignets, et discutez et dites leur “alors, comment vous le trouvez, ce quartier ?” Ils disent, “c'est génial ! Nous, on est bien”. 

Il y a une jeune fille qui m'a dit, “moi, je fais des études de médecine, je veux devenir médecin”. C'est une réfugiée ukrainienne que nous avons accueillie. Nous avons plein de gens qui s'impliquent. Et aujourd'hui, nous, on vient souvent, très souvent, pour partager des moments, comme à la Maison Gisèle Halimi, où la dernière fois, on a fait une réunion sur les femmes seules avec enfants. C'était formidable, pour faire des points sur l'emploi des jeunes, avec la Mission Locale, pour venir voir un match et voir notre équipe de futsal, que je félicite, qui a gagné le week-end dernier, encore une équipe en Ligue 1. 

Et on vient aussi pour les chantiers, pour les travaux, pour les transformations qui sont en cours. Au mois de septembre, on était avec Monsieur Reynaud. Je salue Souad Sebbar, qui représente François-Xavier Lauch, qui n'a pas pu être là ce matin, à regret, pour commencer la démolition de la tour d'Assas, qui disparaît du paysage.

Nous serons bientôt pour inaugurer le commissariat mixte de police à Uranus, police municipale, police nationale, mais la très belle rénovation des logements sociaux. On a pu doter des balcons à cet endroit. Nous serons bientôt pour la visite de chantier du Centre Nautique Neptune, de l'inauguration de l'école Hypatie, pour laquelle je donnerai des informations importantes sur ce qu'elle est au Conseil municipal.

Sébastien Cote était avec les forces de sécurité pour lutter contre le marché illégal qui se déroule dans le quartier. Je veux le dire ici à nos agents, que nous serons à vos côtés, pour que les commerçants qui, eux, payent leur taxe, payent leur cotisation sociale, soient respectés face à ceux qui troublent l'ordre public et qui défient les lois communes, à vos côtés. Et de ce point de vue, l'action de la municipalité et de l'État est conjointe, elle est résolue à bon entendeur.

Ce marché, il fait du mal et il coûte cher aux contribuables. C'est 800 000 euros de nettoyage. C'est de l'exaspération pour les habitants du quartier. Et nous allons continuer de manière très résolue. Aujourd'hui, c'est une étape importante dans le projet. 

Je salue Humbert David, qui est l'urbaniste, qui a posé cela. C'est la définition de ce qu'on appelle les cours de la paillade pour essayer de la raccrocher à la ville. On voit Pierresvives, on voit ici. Et donc du cours paysager qui conduit à une double opération : une opération de démolition pour faire de l'espace public, pour faire du commun et puis pour rénover les logements sociaux et pour faire en sorte que les locataires voient leur pouvoir d'achat protégé face aux coûts de l'énergie, raccordé au réseau de chaleur urbain en février 2026 et l'isolation de leurs logements et la reprise des cages d'escalier ; et puis, parce qu'il y a un sinistre personnage qui, de l'autre côté de l'Atlantique, dans une vulgarité sans nom, a signé un décret sortant de l'accord de Paris, plus que jamais l'engagement écologique de notre territoire pour le décarboner et donc permettant ainsi de concilier pouvoir d'achat et climat.

Je veux ici saluer toutes les équipes d'architectes, les ouvriers, les techniciens, les bureaux d'études qui nous accompagnent dans cette transformation. Rénovation des logements sociaux, transformation par l'espace public pour que demain, on verra quand, ça devienne un lieu des possibles à cet endroit-là pour en faire un lieu de vie, un lieu de convivialité avec le réaménagement à venir du parc du Rieutort, sur lequel aussi nous reviendrons. 

Donc, démolition, c'est vrai que ça touche quand on a vécu. C'est vrai et on a eu ces témoignages et je veux remercier la presse de rendre compte de ça, d'être attentif parce que nous, ici, pourquoi on fait ça ? On le fait pour les habitants. Moi, je le fais pour ce quartier, je le fais pour Montpellier. La Paillade, c'est ce grand quartier populaire qui est dans l'imaginaire de tous les Montpelliérains et les Montpelliéraines. Je le dis souvent, n'est pas Montpelliérain celui qui n'est pas Pailladin. Ici, ce quartier, il a accueilli les pieds noirs, les premiers d'IBM, beaucoup de gens qui sont arrivés du Maroc. Cela reflète l'hospitalité qui est la nôtre. 

Mais pendant trop longtemps, on a délaissé et on a laissé la loi du plus fort s'instaurer, celle qui consistait à intimider. Et bien, on reprend en main. Je pense là aux marchands de sommeil, contre lesquels notre lutte, je le dis, sera implacable.

Nous l'avons démontré sur le dossier Font del Rey : acquisition et comparution devant la justice avec sanction en première instance, il y a droit d'appel. Nous allons continuer notre lutte contre les marchands de sommeil, ceux qui ont exploité la détresse humaine, qui ont fait beaucoup de mal.

La rénovation du Petit Bard a été importante. Des enseignements doivent être tirés. Comment nous en sommes arrivés là ? Et bien, à La Paillade, c'est ce que nous faisons. Je passe ici quelques messages. 

Nous allons aussi poursuivre, et je salue l'action d'Emmanuel Guillermo ici présent et de toutes les équipes, à la fois sur la transformation du bâtimentaire, mais sur la qualité des espaces publics. Les consignes sont claires. Les trottoirs, Mesdames et Messieurs, ils sont faits pour les piétons. Et quand les voitures obstruent, et bien nous allons verbaliser, et la fourrière interviendra. Nous allons reconquérir les parkings.

Et oui, Madame, parce que personne, aucun enfant n'a à aller sur la voie circuler pour pouvoir se déplacer. Aucune personne âgée, aucune personne en situation de handicap ne doit se voir entravée sur ces trottoirs. Respect de la règle, c'est ce que nous faisons sur les Gémeaux dans la perspective de l'école Hypatie.

Je remercie ACM qui opère progressivement, prolentement, mais résolument, Monsieur le Président, la reconquête des garages qui ont été trop délaissés pour permettre aux gens de pouvoir mettre leurs voitures. Tout comme nous accompagnerons, j'aurai l'occasion d'en parler, nos artisans, il y en a dans ce quartier, grâce à différentes implantations ici, de pouvoir stocker leurs véhicules. Ça, c'est une perspective de moyen terme.

Avant de passer aux travaux pratiques de démolition, je voudrais le dire, nous allons avoir encore d'autres rendez-vous, notamment un moment un peu compliqué, parce que vous m'avez interrogé dans les réunions. Pendant trois semaines maximum, la ligne 1 de Tramway sera interrompue pour la démolition de l'Arche de Mercure. Nous essaierons de faire cela pendant les grandes vacances. Mais la démolition de l'Arche de Mercure est un point très important de transformation du quartier. 

Deuxième démolition qui est attendue devant Saint-Paul, où, à cet endroit, va se préparer l'implantation des équipes d'Altémed. 400 emplois qui viendront se positionner dans le quartier. Donc, là aussi, un geste de démolition et de reconstruction. Voilà ce qui nous attend en 2025 du point de vue des démolitions. 

Et puis après, de Font del Rey, du Salagou, je parle sous votre contrôle Emmanuel, d'Hortus. Voilà le plein ciel qui a vocation à être détruit. Et parallèlement, des reconstructions comme Cité Jardins pour accompagner nos aînés et les jeunes actifs. 

Aujourd'hui, La Paillade, elle se transforme. Elle se transforme en fidélité à son histoire, à votre histoire. Quand vous nous dites, “moi, j'y ai vécu et j'y resterai”, c'est très fort. Et ça, ça nous oblige parce que ce quartier, il a une âme et on doit en prendre soin. 

Et donc, La Paillade, elle se transforme. Elle aura un grand rendez-vous culturel avec la ZAT, dont je suis très heureux de dire que c'est une femme qui en a la direction artistique, la formidable Laurie Quersonnier, qui avait fait le funambule sur la tour d'Assas, ce grand moment de joie et de poésie collective.

Donc, nous aurons ce rendez-vous culturel. Lors de la comédie du livre, j'aurai aussi l'occasion de faire des annonces, parce que je ne veux parler que quand les dossiers sont bien montés sur le devenir de la Médiathèque, à côté du gymnase Jean-Bouin, qui est fermé parce qu'il y a des gros problèmes de structure, de sécurité, et donc de dire comment nous allons poursuivre l'activité de lecture publique qui, en complément du Conseil départemental, doit être assuré par la Métropole. 

Et puis, nous travaillons ardemment et je veux les saluer avec Clémentville pour installer ici la clinique, à l'ouest de notre ville. Pourquoi la clinique ? D'abord parce qu'on a besoin d'établissements de santé. Et puis, dans les quartiers dits politiques de la ville, il y a aussi des déserts médicaux et des difficultés d'accès aux soins. Nous devons y être très attentifs et ce projet répond à des questions qui furent beaucoup formulées par de nombreux habitants, même s'il y a, et fort heureusement, des professionnels de santé tellement attachés aux quartiers qu'ils y restent, mais nous devons continuer.

Je veux enfin terminer par plusieurs chiffres. D'abord, indiquer la volonté de la Métropole ici, qui se situe avec l'État, avec l'Agence de rénovation urbaine, avec la Région Occitanie, que je veux remercier également, à hauteur d'un demi milliard d'euros d'investissement. Il y a des endroits où on ne s'occupe plus des quartiers populaires, on laisse les gens dans leur détresse et on ne fait rien. Nous, ici, nous faisons un choix très volontariste de la rénovation urbaine, du bâtimentaire, du lien social. 

Nous le faisons aussi avec difficulté, je le reconnais, aux Cévennes. Ce n'est pas simple. La puissance des marchands de sommeil nous mène la vie dure, mais nous allons y répondre au prochain Conseil de Métropole avec les permis de louer. Ici, c'est beaucoup d'argent public. C'est tous les acteurs qui sont mobilisés. Il n'y a pas d'inertie. On avance dans une même direction. Les chantiers, il y a des clauses d'insertion et les jeunes, ils peuvent aller à la MLI et ils sont accompagnés. Pas de passe droit, mais des droits, assurément.

Et donc, nous avançons. Tout ça prend du temps, je le sais. Tout ça prend du temps, beaucoup de temps. C'est difficile de transformer un espace. Mais nous avançons et je veux le dire ici aux habitants du quartier, nous le faisons pour vous, avec vous. La Maison du projet, c'est devenu une fourmilière citoyenne, l'image de fourmilière n'est pas la bonne, d'un cœur qui bat et qui irrigue des idées de comment on peut faire, qui est absolument incroyable. Et je veux en remercier la centaine d'agents publics mobilisés pour la réussite de ce projet. 

Alors, rendez-vous dans trois ans. On verra cet espace public totalement réaménagé, transformé. On se retrouvera, on se baladera ensemble. Je ne sais pas ce que je ferai moi dans trois ans, mais on se rappellera des souvenirs, cette inauguration, cette transformation qui fait du bien. Et puis, on verra les enfants du grand groupe scolaire qui se fait, nous verrons les étudiants du Crous qui vont s'implanter là. Et je veux remercier Mme la Rectrice et Mme la Directrice du Crous.

Et nous allons travailler à cette très belle idée de fraternité dans ce quartier, à l'image de ce que doit être Montpellier. 

Merci à tous !