Inventer la ville par la culture : le pari de Montpellier-Sud

Line Up

Je tenais à être ici pour témoigner de plusieurs points. D'abord, la formidable dynamique de Line Up.

Ici, on est dans une zone d'aménagement concertée qui s'appelle Montpellier Sud. C'est un des principaux sites de réinvestissement urbain. C’est-à-dire que plutôt que d'aller consommer des terres agricoles, on refait la ville sur la ville. C'est la zone qui porte ce nom autour de la rue de l'industrie. Désormais, il n'y a plus d'industrie, mais des anciennes concessions automobiles, qui étaient une zone déqualifiée, sur laquelle la municipalité porte un projet d'aménagement.

Nous en avons fait bouger notre partie et la façon de faire. La première chose, c'est un travail de désimperméabilisation. Première phase : on inaugurera le 19 juillet le parc Nino Ferrer, qui est en cours de finalisation en ce moment même et qui a vocation à se poursuivre. Un parc où on désimperméabilise, on rafraîchit, et ça joue aussi un rôle dans la captation des inondations. C'est quelque chose qu'on fait très bien à Montpellier, comme par exemple dans le parc Georges Charpak, dans le quartier de Port-Marianne.

Nous menons également une stratégie d'acquisition foncière qui permettent de grandes transformations pour les logements.

Et puis, il y a des endroits comme celui-ci. De par la réglementation, ils doivent rester, dans l'emprise qui est la leur. Quand on a ce type d'objet, on peut se dire : « très bien, on va faire un bail 3, 6, 9, pour une activité économique qui pourrait trouver preneur sur la Métropole ». On devrait peut-être faire ça, mais nous, nous n’avons pas fait ce choix-là.

Le choix que nous faisons depuis maintenant 3 ans est de lancer ce qu'on appelle des permis d'imaginer. On demande aux forces vives du territoire de nous dire ce qu'ils ont envie de faire et d'accompagner leur projet.

Et LineUp a répondu, ici, et ça nous est apparu très juste comme proposition, parce que c'est une manière de commencer à activer culturellement le quartier.

Comme dit au début, il fallait trouver une modalité pour réussir le projet. C'est très simple, on a décidé que LineUp allait porter un investissement de 500 000 euros, et ils occupent les lieux sur un bail de 50 ans.

Il n'y a pas eu de cession foncière à proprement parler, mais on a dit, vous avez les clés, vous faites le projet que vous souhaitez. Nous avons complètement validé le projet : résidence pour les artistes, lieu d'exposition, activités de bar autour de la culture, salle de cours aussi pour les enfants...

C'est une façon nouvelle de faire la vie, qui est en rupture par rapport à ce qu'on a pu connaître. Il y a quelques temps, dans les anciens plans du quartier Restanque, il n'y avait pas de lieu à intensité culturelle. Il n'y avait pas ça. Il y avait des promoteurs qui récupéraient un bâtiment et faisaient des opérations immobilières dedans. D’autres qui faisaient des opérations d'activité économique.

Il faut en faire parce qu'il y a des besoins de logements. Mais là, dans un quartier qui est en gestation, on commence par avoir un acteur culturel majeur du territoire qui se positionne et qui va dialoguer avec le territoire.

Je viens au lien avec les écoles, avec l'école Cocteau, l'école Diderot, l'école Lucie Aubrac et  Samuel Paty, le collège Gérard-Philippe...

On donne une intensité culturelle. Je veux vous féliciter publiquement de ce permis d’imaginer, parce qu'il donne de la force au projet urbain.

On pourrait avoir Montpellier-Sud, un quartier de logement exclusivement résidentiel. Non, c'est un quartier maintenant d'intensité culturelle, grâce à vous, qui va dialoguer avec Saint-Martin et avec les nouveaux habitants.

Je voudrais, pour terminer, dire que nous n'en resterons pas là. Il y a aujourd'hui Line Up, mais l'idée c'est de continuer à travailler avec d'autres acteurs. Par exemple, Radio Clapas, qui est présente juste à l'entrée.

On sait que le MIN (marché d’intérêt national), sous l'impulsion de Marie Massard, connaît aussi des transformations et s'ouvre à la ville. On continue à essayer d'appuyer et de soutenir ces intensités, pour que nos quartiers présents, Saint-Martin, mais à venir Montpellier-Sud, se construisent autour de la culture, du lien social et tout ce que vous inventez.

Le quartier se dessine. Nous avons lancé les travaux pour réaliser les équipements sportifs. C'est vrai qu'à Montpellier, parfois, on fait les quartiers et on oublie le sport ou la culture. Ici, ce sera le stade Cholet. C'est un investissement porté par la municipalité à hauteur de 2,5 millions. Aussi, comme vous le savez, est à venir la cité de l'alimentation, qui elle aussi va sans doute travailler avec vous. Enfin, il va y avoir une nouvelle caserne des pompiers.

Donc, vous voyez, on intègre dans ce quartier, la culture avec Line Up, la bienveillance avec Clapas, la pratique du sport, la protection des habitants avec le SDIS, la construction de l'école Paty / Aubrac, qui monte en puissance… Aujourd'hui, l'école peut accueillir plus d'élèves, pour suivre le mouvement de l’arrivée de nouveaux habitants. La réalisation d'un parc en proximité est aussi en cours.

Autant d'éléments qui sont en train de transformer le quartier. Et la formule qu'on a prise, du permis d'imaginer, je vais le dire, va au-delà de nos espérances. Je veux vous dire merci parce que c’est tout ce qu'on attend de l'intensité culturelle : des artistes en résidence, des lieux d'expos, un projet de l'art...

On sent l'effervescence que donne la culture. On voit bien que c'est dans la coque, mais aussi que vous vous appropriez les espaces extérieurs.  Je suis très reconnaissant comme Maire, de tout ce que vous faites depuis très longtemps pour Montpellier, pour la promotion du street art, notamment, mais pas que. Cela va se diffuser dans le quartier.

Je crois que le terme d’un permis d'imaginer n'a jamais été aussi juste que de voir des gens qui sont souvent très pionniers, très imaginatifs dans leurs projets, dans leurs désirs, et surtout qui les rendent tangibles.

Je veux vous en remercier une nouvelle fois, et j'espère que vous avez bien compris la logique d'urbanisme, qui est clairement un nouveau paradigme par rapport à ce qu'on a pu connaître.

Merci. Et merci aux équipes d'Altemed.