Inauguration Station Eau Valédeau 13 Juin 2024

Valédeau


Discours de Michaël Delafosse à l'occasion de l'inauguration de la station d'eau Valédeau

M. Jérôme Moynier, conseil Départemental
Mme. Faye, élue à la Ville de Montpellier à l'urbanisme,
M. Le Président de la Régie, M. le vice-Président en charge de l'eau et l'assainissement, et cher René Révol, merci de tes mots, merci de ton engagement.

Je m'associe évidemment à tes remerciements à l'ensemble des équipes de la Régie, des services de la Métropole et de l'ensemble des entreprises qui ont travaillé sur ce chantier, ô combien stratégique vous l'avez très bien indiqué. Et merci, parce qu'au final, c'est quand même une démonstration qu'on peut livrer en temps et en heure les travaux. Parce que j'étais venu, non pas anonymement, en promenade dans le coin, mais on avait fait une visite ici, et la transformation est spectaculaire.

Mais cher René, je vois que nous avons un nouveau point commun, c'est que moi aussi, en douce, je visite les travaux le week-end. C'est la hantise de M. Merliaud qui est présent ici, ceux du tramway, ceux que nous menons pour voir si les choses avancent bien, parce qu'effectivement, c'est faire œuvre d'intérêt général.

Je voudrais ici entrer par l'anecdote dans mon propos.

Quand j'ai eu l'immense honneur d'être élu Maire de Montpellier, je me suis présenté pour être Président de la Métropole, et je suis allé voir les Maires, échanger avec les Maires, mais c'est vrai que c'est d'abord vers chez toi que je me suis porté, cher René. Je rigolais tout à l'heure, mais nous nous connaissons depuis tellement longtemps, et je te dois beaucoup, parce que tu as transmis à la génération qui est la mienne un certain nombre de valeurs.

Ce qui se joue avec Valédeau, c'est la sécurité en approvisionnement de la Ville. Il y avait un risque, c'est que si le réseau d'eau avait un accident, un accident, c'est-à-dire quelque chose auquel on ne pense jamais, parce qu'on pense que tout coule de source.

il nous faut une usine de secours pour garantir l'approvisionnement en eau des services publics essentiels et de la population. Ce n'est pas rien de se doter d'un outil de secours pour faire face à une crise, parce qu'en fait, la crise, on ne la pense jamais.

On n'a jamais imaginé la crise Covid. On n'a jamais imaginé d'autres crises. C’est le sens de cette usine, c'est que tout le réseau distribué par la Régie et un petit peu au-delà est maintenant sécurisé.

Et d'une certaine manière, on espère qu'il n'y aura jamais d'incident, mais on travaille pour la génération future ou les élus futurs qui, si demain, il y a une crise, ne seront pas en situation de grande détresse parce qu'un problème d'approvisionnement en eau sera posé. Donc je veux le dire, le choix qui a été fait, qui a donné un chiffre de 24 millions d'euros, c'est un choix sérieux, de grande rigueur dans la gestion des affaires publiques, parce qu'on aurait pu différer encore cet investissement et se dire qu'il y a d'autres priorités et faire d'autres choses. Non, on a fait le choix de faire cette usine pour sécuriser.

Ca me fait penser à un autre dossier. Je voudrais le partager : En ce moment, c'est difficile pour les usagers du tramway avec la troisième vague d'investissement.

Eh oui, d'investissement sur le réseau du rail, mais j'aurais pu faire comme d'autres, différer le changement du rail, et puis, un jour, il y aurait une catastrophe sur le réseau de tramway, et les dirigeants politiques qui ont affronté Bretigny-sur-Orge s'en souviennent encore. Donc il ne faut pas différer ce qui est nécessaire à nos sécurités, à nos protections.

L'eau, le transport collectif et sur d'autres enjeux, parce que c'est souvent le grand défi de la Métropole de Montpellier. Elle est dynamique, les gens viennent s'y installer.

Et donc, il nous faut faire ces investissements-là. Et cette usine, c'est cela.

C'est cela dans une vision d'ensemble qui a été formidablement bien décrite par Monsieur le Président de la Régie, qui est aussi d'avoir assumé des travaux plus longs, et j'en salue la patience des administrés, dans beaucoup d'endroits, parce qu'à chaque fois, au lieu de poser les rails du tramway ou de réaménager un espace public, ici, le trottoir de la rue du Professeur Forgues, là, l'anneau cyclable de la rue Saint-Louis et dans tant d'autres endroits, nous avons fait le choix de faire durer ces travaux, pour changer les réseaux d'eau, pour lutter contre la perte en eau. Et c'est essentiel. Alors, je sais que ça crispe, que c'est irritant, agaçant, je le sais, mais le chiffre qui a été donné par monsieur le vice-Président sur la lutte contre le gaspillage, nous ne sommes qu'à 13 % maintenant de pertes, et sous cette action volontariste, courageuse, nous avons économisé 10 points.

Je voudrais vous donner un autre exemple. Je me suis rendu dans un village Pyrénées Orientales, il y a peu de temps, qui fut dirigé par quelqu'un dont je veux saluer la mémoire, Christian Bourquin, dans la commune de Millas, dans les Pyrénées-Orientales. Et j'ai échangé avec le Maire, j'étais pour un mariage, j'ai échangé avec le Maire, et je lui disais, mais où en est votre réseau ? Dans les Pyrénées-Orientales.

Ceux où ils en sont réduits, certains ont prêché une procession pour retrouver l'eau. À Millas, ils perdent 40 % d'eau. Ils perdent 40 % de l'eau.

Nous, nous avons réussi à avoir ce chiffre de 13 %. Et c'est toute la volonté, je reprends tes termes, cher René, de la planification, de penser l'avenir et de ne pas avoir une gestion à la petite semaine. Dans quelques jours, nous serons avec madame la Présidente de l'Université pour inaugurer Atrium. Et madame la Présidente de l'Université me dit souvent, monsieur le Maire, que c'est dur, ce chantier.

Eh oui, mais on a fait bassin de rétention, on a fait la modernisation de la station Arago. Je prends du temps aussi aux côtés du Président Revol pour expliquer tout cela, parce que ça coule de source dans la tête des gens. Mais ces choix-là, il y a ceux qui les diffèrent et qui mettent les problèmes sous le tapis, ou ceux qui affrontent les problèmes, qui font les investissements, qui font les choix difficiles pour qu'à la fin, ça fonctionne.

En tout cas, ça fonctionne mieux. Puis-je permettre de continuer ma comparaison ? Monsieur le Maire de Grabels, nous allons engager les travaux de protection de votre population à Grabels. Les inondations de 2014.

Ils ont commencé. Je le sais, mais il faut qu'on aille faire une première pierre.

Mais nous avons terminé ceux de Juvignac. Mais regardez dans le Nord nos compatriotes, ceux qu'ils ont vécu avec les débordements dans la baie de Somme. On a tous été en empathie face à cette détresse humaine.

Mais si vous regardez bien le dossier, c'est que là-bas, les élus n'ont pas fait les choix de protection face aux inondations. Ils n'ont pas utilisé la compétence, pardonnez-nous l'acronyme, GEMAPI, comme nous le faisons avec notre collègue Véronique Négret. Et qu'à un moment donné, à trop différer les choix, vous vous retrouvez rattrapés par les crises.

Et là, ça nourrit le désespoir. De la même manière, monsieur le Maire Du Crès, nous nous attaquerons évidemment à l'ARM113 sur les vulnérabilités hydrauliques. C'est donc le rôle des élus qui, aujourd'hui, s'exprime.

C'est bien sûr faire des grands projets qui se voient, qui transforment notre territoire. Ici, les lignes de tramway, là, les vélo-lignes, les espaces publics qui permettent aux gens de vivre ensemble et de partager dans la commune de Montpellier, dans les communes, d'avoir une action volontariste sur le plan culturel, sur le plan sportif, tout ce qui fait la grande qualité de vie de notre territoire, les écoles, etc., etc. Mais pour que tout ça, nous puissions le savourer, le partager, il nous faut aussi cette action protectrice, prospective, face aux vulnérabilités, face aux risques, face aux crises.

C'est la noblesse de la politique que d'aller assumer ce qui n'apparaît pas évident et visible. Dans quelques instants, on va couper le ruban et dévoiler la plaque. C'est un geste très classique, beaucoup d'administrés, peut-être, par la presse, et que je veux saluer, qui nous fait l'honneur de sa présence, ne verront pas tout à fait le sens de pourquoi.

Parce qu'au fond, ce qui compte, c'est que l'eau coule en toutes circonstances pour faire en sorte qu'aucun papa ou maman ne manque d'eau pour le bébé du nourrisson, que nos hôpitaux et établissements de santé ne manquent jamais d'eau. Et au fond, c'est cela que nous faisons. Dans quelques semaines, je serai avec le Président du Département pour la 3e caserne des pompiers, là aussi, pour qu'il puisse toujours arriver en temps et en heure.

Ca me semble très important de resituer tout cela, parce que, et ce sera ma conclusion, avant de réappuyer les remerciements, quand les crises ne sont pas réglées, quand les élus n'ont pas assumé leurs responsabilités, il y a un mauvais humus qui s'installe. C'est celui du populisme, celui des yaqu’a-faucons. Ici, collectivement, les élus du conseil de Métropole, le conseil d'administration de la Régie, dont je salue les administrateurs, ils font des choix courageux, pas toujours visibles, mais dans la Métropole de Montpellier, nous avons une stratégie pour l'eau.

Il y a encore beaucoup de travail pour relever les défis, mais je constate, cher René, que beaucoup de territoires viennent nous voir pour s'inspirer de l'action qui est la nôtre, et si elle peut contribuer à éclairer, pour relever ce défi de l'eau qui se pose à la fois de manière criante sur le bassin méditerranéen, mais aussi dans d'autres territoires, où même quand la ressource est abondante, il faut s'en protéger. Cette fois-ci, face aux vulnérabilités, nous sommes à disposition.

Mesdames et messieurs, je veux à nouveau remercier tous ceux et celles qui ont fait ce travail, qui ont réalisé, voilà, parfois dans des conditions pas simples, climatiques, ce chantier, tous ceux qui ont permis aux élus de prendre la bonne décision, et je veux terminer par toi, cher René, voilà, saluer ton action qui allie conviction, sérieux respect des points de vue, et je le dis ici avec mon collègue et ami, Maire du Cres, et avec l'ensemble des Maires, te remercier aussi, parce que c'est une marque de confiance d'avoir accepté que ta délégation, puisque tu as, en plus du dossier de l'assainissement, pris le dossier redoutable des déchets dans notre Métropole, où l'imprévoyance et l'irresponsabilité politique nous conduisent à prendre de nouvelles décisions, et au final, cette inauguration me conforte dans le choix que ce dossier-là aussi est dans de très bonnes mains, c'est-à-dire préparer à la génération des élus de 2050 la capacité à pouvoir, non pas courir après les crises, mais continuer à écrire l'avenir.