Inauguration de l'espace jeunesse de la Maison pour tous de L'Escoutaïre

MPT L'escoutaire

Discours prononcé lors de l'inauguration de l'espace Jeunes de la Maison Pour Tous l'Escoutaïre du quartier Saint-Martin à Montpellier.

 

Monsieur le secrétaire général, cher Frédéric Poissot, merci de votre présence, l'État aux côtés de la municipalité. Monsieur le secrétaire de la CAF, merci pour le partenariat que nous menons ensemble. Je voudrais saluer l'ensemble des élus présents, l'équipe municipale, particulièrement Mme Houguet, déléguée aux maisons pour tous, Mme Marin-Khoury au quartier, Mme Gimenez à la politique de la ville.

Je veux saluer, j'ai aperçu, Annie Benezech, qui a beaucoup oeuvré dans le quartier, qui est très sensible à tout ce qui se passe, je me permets ce petit clin d'oeil. Je voudrais saluer le directeur, parce que la Maison pour tous, dans une ville de 300 000 habitants, c'est un repère, c'est un pilier, ça joue un rôle. Ici, l'équipe est extrêmement engagée et elle a soif de projets, donc nous, on suit et on accampagne.

Je voudrais vous remercier d'être très nombreux ce soir, ça fait vraiment plaisir. Je voudrais avoir un mot aussi pour Véronique Meneux, qui est coordonnatrice du territoire, qui est une de vos interlocutrices privilégiées. 

Vous êtes très nombreux ce soir et c'est très plaisant pour cette inauguration de ce nouvel espace pour lequel il y a une fresque, espace jeunes, l'Escoutaïre, Saint-Martin, qui a été réalisé par un street artist que je remercie. Ce qui est bien, c'est qu'à la fois, il y a les adultes et les jeunes.

Je vais pouvoir m'adresser à tout le monde. Je vais commencer par quelque chose de très difficile. Une anecdote, comme parfois la vie nous en réserve.

Il y a de cela un an, j'étais venu avec Monsieur le Préfet qui venait de prendre ses fonctions. Nous étions confrontés à quelque chose qui fait du mal dans ce quartier, comme dans notre société, le commerce de la drogue. Il s'agissait de mener des opérations pour faire en sorte que ceux qui s'enrichissent illégalement et détruisent la santé publique soient sanctionnés.

Et à ce moment-là, au milieu des habitants de cette cité populaire de Saint-Martin, si attachante, une mère est venue me voir. Elle avait les larmes aux yeux. Elle m'a pris ainsi et elle me dit, Monsieur le Maire, la drogue a pris mon fils.

À cet instant, ma réaction est celle de tout un chacun. J'ai imaginé le pire, la perte d'un enfant qu'on aime. Et cette dame m'a décrit : "Mon fils gagne beaucoup d'argent de la drogue et je n'arrive plus à lui parler comme à un enfant pour lequel j'espère tant."

Je veux vous dire que cette anecdote n'est pas une anecdote.

Elle m'habite comme Maire, comme Maire de la ville. Parce qu'une mère en détresse à l'égard de son fils, ça nous oblige nous tous. Est-elle responsable de cet échec ? Certainement pas.

Et donc nous, nous devons essayer de donner à ce qui est l'avenir de la ville de Montpellier, de notre grand et beau pays, la France, un avenir c'est sa jeunesse. Certains veulent la détourner et l'immense majorité a envie de réussir. Et nous sommes à ses côtés.

En effet, Monsieur le Directeur, comment ne pas saluer votre travail admirable d'avoir été le premier à engager les voyages pour les ados, pour leur permettre d'aller découvrir la mer, la rivière, la montagne, de quitter le quartier, d'avoir envoyé quelques jeunes, peut-être sont-ils là, voir une journée des Jeux Olympiques à Paris, on se souvient de cette journée mémorable.

Comment ne pas saluer l'action ici des partenaires de la mission locale des jeunes, du projet citoyen de cette formidable radio associative Clapas, l'engagement des professeurs du collège Gérard Philippe, évidemment de l'école Diderot dont je salue sa directrice émérite, évidemment d'Hérault Sport, d'APS 34, de Samia et de toute son équipe de Jasmin D'orient, du secours populaire et depuis peu de Line Up, du service public, de la lecture publique, de la médiathèque Garcia Lorca, de ces jardins d'aventure que nous avons réussi à installer grâce au CMEA sur le parc de Saint-Martin. Toutes ces énergies, nous les mobilisons parce que justement, à des jeunes qui n'accèdent pas aux vacances, à des jeunes qui sont en fragilité scolaire, à des jeunes qui cherchent un chemin d'emploi, nous répondons présent.

Nous répondons présent. Et aujourd'hui, en inaugurant ce nouveau lieu, nous leur donnons un lieu pour qu'ils continuent, notamment les ados, quand ils ont ces périodes pas simples, où ils peuvent, avec des éducateurs, construire, défier, expliquer, parler, prendre le temps. Bref, jeunes gens, ici, vous trouvez une très forte ambition pour vous et nous ne négotons pas sur les moyens qui sont nous.

Et je veux le dire, Monsieur le Secrétaire Général : Parfois, à Montpellier, je me dis, nous n'en faisons pas assez, assurément. Quand je me regarde, ça me préoccupe. Mais quand je me compare, je me rassure.

Parce que si toutes les villes de France faisaient comme Montpellier, ça irait beaucoup mieux dans ce pays. Et ici, le volontarisme, il est là. Parce que nous ne voulons pas que la jeunesse se retrouve en situation de difficulté.

Quelle joie que d'arriver dans la maison pour tous et de voir que grâce à un club, des 3-6 ans, commencent à pratiquer le sport, à construire leur rapport aux règles, le rapport à l'autre, le dépassement de soi. Et j'y vois déjà les futurs champions olympiques, peut-être pas de 2028, peut-être pas de 2032, mais de 2036. Et donc, c'est cela que nous cherchons à faire.

Donc cet espace jeunesse, il est fait pour la jeunesse du quartier, mais il y a aussi un message pour ce quartier. C'est que nous ne laisserons pas, et je crois, Monsieur le secrétaire général, que vous appuyez ce propos, les forces du désordre, celles qui veulent déscolariser notre jeunesse, pour la mettre en échec parce qu'elles cherchent à l'emmener dans des chemins qui sont des impasses. Et il faut le dire, la drogue et le commerce de la drogue est une impasse.

Pour l'aider à réussir et à trouver une place dans la société, pour qu'elle puisse contribuer au dynamisme de la ville, pour qu'elle ait les mêmes droits que tout un chacun. Donc aujourd'hui, cet espace-là que nous inaugurons, c'est ce message. Nous avons cité beaucoup d'associations et d'acteurs.

J'en ai sans doute oublié, qu'ils m'en excusent. Mais tous ces acteurs, ils disent que nous voulons faire bloc pour un projet, celui de faire cohésion, de laisser personne sur le chemin, et de permettre à tout un chacun d'avoir une vie paisible, une vie agréable. Que cette mère qui m'a raconté sa détresse puisse se dire que les responsables politiques entendent les messages.

Moi, qui me parle, trouve mon écoute. Et surtout, cherchons des solutions. Les défis que nous avons ne sont pas des défis simples.

Mais ici, ce qui est rassurant, c'est de voir la vitalité du tissu associatif, de voir que toutes les institutions travaillent ensemble, que le service public est plus que jamais présent. Et de vous voir si nombreux, c'est un message. Et je veux le dire, nous ne lâcherons pas les habitants de Saint-Martin.

Nous ne les lâcherons pas. Nous allons travailler pour requalifier le centre commercial. Et d'ailleurs, nous menons une politique active de préemption pour maîtriser les commerces.

Enfin, le parvis de l'école sera aménagé pour que toutes les écoles soient traitées de la même manière. Que nous accompagnerons Radio Clapas et ce projet formidable de médias de l'autre côté du tramway. Et puis, je voudrais vous le dire, jeunes gens, ne restez pas que dans ce quartier.

Il est bien sûr le vôtre. Mais Montpellier vous appartient. C'est votre ville.

Et si j'ai fait le choix, jeunes gens, de faire la gratuité des transports, d'abord pour les moins de 18 ans, c'est parce que je me disais secrètement que ça permettrait à tous les jeunes qui habitent à côté du tramway de pouvoir aller dans d'autres endroits de Montpellier pour découvrir leur ville, leur ville qui est magnifique, qui donne des opportunités extraordinaires dans le sport, dans la culture, dans les loisirs. Tout comme votre formidable directeur de maison pour tous est capable de vous emmener dans de grands voyages. Voilà ce que nous voulons faire.

Alors moi, je souhaite une longue vie à cet espace jeune de l'escouter. Et je fais une proposition à vous, monsieur le directeur, c'est que le moment venu, les jeunes qui sont là, ils fassent un petit rendez-vous avec le maire de Montpellier pour qu'on puisse parler des projets du quartier et essayer d'ensemble d'imaginer son avenir. Parce que ce quartier ne repose pas que sur les épaules de l'État ou du maire.

Il repose sur les épaules de tous les habitants. Saint-Martin sera ce que nous déciderons d'en faire ensemble. Et bien aujourd'hui, nous avons décidé de poser un acte important pour donner un lieu pour la jeunesse.

Et j'espère, et je n'en doute pas, que ça fera naître de très beaux projets qui permettront à la fois aux jeunes de réussir mais surtout à notre ville de grandir. Je vous remercie.