Inauguration de l'espace Gisèle Halimi

GH

Discours à l'occasion de l'inauguration du batiment Gisèle Halimi à la Mosson

 

C'est un instant important, symbole de l'engagement que la municipalité de Montpellier, dont j'appelle Madame Gimenez qui est vice-présidente en charge de la rénovation urbaine et Monsieur Calvo à me rejoindre aux côtés de madame Brunet pour cette inauguration de l'espace Gisèle Halimi. Alors certains nous diront vous l'inaugurez souvent. On a fait un début pour dire qu'on avait acquis ce bâtiment qui, pour mémoire, est l'ancien bâtiment de l'URSSAF.

Nous avons fait des inaugurations, cher Philippe Trotabas, pour le dispositif de santé. Je veux saluer les représentants de la MLI, les représentants du CCAS qui, petit à petit, se sont installés ici. Je voudrais revenir sur pourquoi nous sommes là et vous raconter une forme d'anecdote.

Parce que, vous savez, maire, c'est pas quelque chose qu'on se bat pour l'être. Il y a une campagne électorale, mais ça, il y a un temps pour tout. Et puis, quand on est élu maire, on fait le point sur les projets.

Et puis, nous, avec mes collègues ici, on avait dit qu'on voulait rééquilibrer la ville à l'ouest, ne pas lâcher les quartiers populaires, a fortiori La Paillade, auquel tous les Montpellierains et Montpellieraines sont très attachés, habitant de la métropole, le quartier des Cévennes. Et donc, je deviens président de la Métropole le 16 juillet 2020. Et le 20 juillet, nous avons une réunion avec les équipes qui portent le projet en rue.

Et on fait un point, on me montre des cartes, on me dit, oui, on va faire ci, on va faire ça. Et j'avais le souvenir, quand j'étais élu à l'urbanisme, il y a longtemps, en 2012, où, vous m'aviez montré Font del rey. Depuis, entre 2012 et 2020, pas grand-chose n'avait avancé.

Et j'avais été très frappé de voir comment les équipes travaillaient. Souvent, elles étaient peu nombreuses, et on parlait des lieux sans les connaître. Et nous avons pris une décision de management de politique publique, je n'ai pas honte de ce mot, où nous avons dit que tous les gens qui travaillent sur la rénovation de la Mosson doivent être à la Mosson.

Parce qu'au fond, quand on s'occupe des gens, quand on veut essayer de lutter pour leur dignité, essayer de répondre à leur détresse, il n'y a rien de mieux que d'être en lien direct avec eux. Ça vaut aussi pour le maire, pour les élus. 

Et nous y avons consacré de l'argent public, 2 millions d'euros pour l'acheter, 7,5 pour le réaménager, et pour l'insérer pleinement dans le quartier. Réaménager, la mémoire est toujours courte, et c'est bien normal. Mais souvenez-vous, moi je le vois ici, il y avait plein de voitures, c'était complètement fermé, à l'abri de tout, comme si l'administration devait se cacher.

Eh bien, nous avons tombé les murs, et merci aux boulistes d'avoir accepté, merci aux équipes. Et avec Madame la Rectrice, Monsieur le Préfet, lors de la rentrée dernière, nous avons inauguré une des premières rues aux écoliers, et quelle joie de discourir alors que les enfants sont en train de jouer dans ce lieu d'urbanisme transitoire. Et donc maintenant, c'est plus de 130 agents publics qui travaillent ici, dans ces locaux.

130 agents publics, et permettez-moi d'avoir une pensée très affectueuse pour Karine Caner, qui est auprès de son compagnon, et qui est dans l'épreuve. Chère Karine, nous pensons tous très fort à toi. Ce lieu, c'est 130 agents, c'est emblématique du rééquilibrage de la ville que nous voulons.

130 agents publics qui sont là, dans le quartier de la Mosson. Demain, ce sera aussi, et je veux en remercier Max Ponseillé, la clinique Clémentville, qui s'implantera, sous la roulette du travail de Madame Gimenez, à l'entrée de la Mosson. C'est près de 1000 emplois et une offre en santé.

Ce sont les équipes d'Altemed, qui déjà, celles qui travaillent sur le projet, sont implantées là, et se mettront au centre commercial Saint-Paul, pour lequel nous étions ensemble, Monsieur le Préfet. Et je veux vous remercier des efforts, puisque j'ai eu des compliments, donc je vous les renvoie, des habitants sur la sécurité, après l'effet scandaleux des méfaits du narcotrafic, et la réponse d'ordre, que nous attendons de la part de l'État, a été au rendez-vous. Et donc, rééquilibrer la ville, en implantant de l'emploi public.

Ça, c'est l'esprit. Et ensuite, c'est l'énergie. Et je veux ici, saluer toutes les équipes.

Ici, vous pouvez venir manger. Et merci au Conseil départemental de soutenir cette initiative. Et merci à Shake Mama d'avoir installé et construit un parcours d'insertion sur la restauration.

Et je crois qu'on peut dire, Monsieur le Préfet, qu'on mange très bien. Nous avons été, lors de la visite du Congrès USH, très bien reçus, et donc c'est un lieu de restauration. Merci au Fab Lab, imprimante 3D.

Merci à nos conseillers numériques, qui sont installés. Merci aux équipes du BIC, Business Innovation Center, qui posent maintenant ses locaux ici, au bâtiment Gisèle Halimi. Oui, parce que l'accès à l'entrepreneuriat, ça ne se passe pas que dans les quartiers en plein développement.

Ça se passe aussi ici. Merci à vous, et je ne doute pas que nous allons voir de très nombreuses entreprises grandir ici, avec l'énergie du quartier. Je veux aussi saluer les services publics.

Je les ai nommés la MLI, le CCAS, et un certain nombre d'autres, notamment l'école de la seconde chance par le numérique. Bref, ici à Gisèle Halimi, j'ai oublié encore d'autres aspects. C'est un véritable lieu ressource qui s'ouvre pour l'ensemble des habitants du quartier de la Mosson.

Lieu ressource qui devient un cœur battant, en résonance avec les autres services publics qui sont présents ici sur le territoire. Maisons pour tous, Léo Lagrange, notre médiathèque qui est hélas fragilisée, et pour lequel je ferai des annonces d'ici quelques semaines. Je veux saluer, et je trouve très élégant que les collègues de la médiathèque départementale Pierres Vives soient là.

Et donc c'est la mobilisation de tous les services publics ici présents, aux côtés de ceux de l'État. Et nous aurons bientôt rendez-vous à nouveau ensemble, Monsieur le Préfet, pour livrer le bâtiment Uranus, et notamment pour accompagner en matière de sécurité les habitants avec le commissariat mixte, police municipale, police nationale, qui vient d'être livré. Bref, c'est la mobilisation de toute la ville pour ce quartier populaire qu'est le quartier de la Mosson, où nous menons un projet très ambitieux, et il est important de donner les chiffres, d'un demi-milliard d'argent public pour le transformer.

Et d'ailleurs ça se voit, les habitants me disent « il y a beaucoup de travaux, Monsieur le Maire », j'entends des Montpelliérains, et ils me disent « mais c'est bien, on sent qu'on n'est pas laissés abandonner ». Alors il y a tellement à faire. Ici les nouvelles écoles se construisent, la tour d'Assas, symbole du malheur, le village vertical qui commence maintenant à être à un tiers détruit, il nous reste deux tiers, et d'ici fin mars, au moins d'août, nous interromperons 15 jours, pas plus, la ligne 1 de Tramway, pour détruire l'arche Mercure, voilà, pour que les choses ici, elles changent. Et puis je veux le dire de manière très résolue et très ferme, parce que nous l'avons dit ensemble, Monsieur le Préfet, hier, lors de la signature d'un nom acronyme, encore, hors code, bon, laissez tomber, qui nous permet quand même d'avoir 80 millions d'euros de crédit.

Je veux le dire, et que ce soit répété, si vous pouvez nous aider, d'une lutte implacable, contre les marchands de sommeil, ces exploitants de misère, qui font vivre des gens dans des conditions détestables, portant atteinte à la dignité humaine. La municipalité que je conduis, aux côtés de l'État, sera intraitable. Moi, je ne comprends pas pourquoi, à Font Del Rey, il y a eu des cessions auprès d'un marchand de sommeil, pour qu'il puisse entretenir sa lucrativité.

Ce que nous avons fait, c'est une action en justice qui a permis la condamnation. Nous avons mobilisé des crédits pour racheter Font Del Rey, et à l'horizon 2027-2028, ce bâtiment, dans le cadre de la rénovation du Grand Mail, sera détruit. Cela est important, parce que nous devons aussi nous poser cette question, pas pour ressasser le passé, mais pour pouvoir comprendre, pour faire les meilleurs choix pour l'avenir, comment, hélas, ce quartier, auquel nous sommes tous attachés, a connu autant de difficultés.

Et parfois, la complaisance avec les marchands de sommeil, avec les commerces douteux, et je veux vous le dire, M. le Préfet, il va falloir que nous ne lâchons rien sur le marché illégal de la Mosson, parce que là, il y a des gens qui payent leurs cotisations sociales, leurs charges, et qui se désespèrent parfois de voir ces gens sans scrupules venir. Ils disent, on voit la police, c'est bien, mais continuez, continuez, continuez à agir. Parce qu'au fond, ce quartier, il n'a pas besoin qu'on laisse prospérer la loi du plus fort, celui qui pense qu'il peut abuser de la faiblesse des gens.

Ce quartier, il a besoin que, comme partout, on œuvre pour le droit, pour que la République soit au rendez-vous, pour garantir à chaque enfant le droit à l'éducation, chaque habitant le droit au logement digne, et le droit à la culture, comme nous le célébrerons avec la ZAT l'année prochaine, au printemps, dans le grand parc de la Mosson. Donc, mesdames et messieurs, oui, nous aurons d'autres rendez-vous dans le quartier, pour la nouvelle année pour le commissariat mixte, pour saluer la fin de la tour d'Assas, pour inaugurer le nouveau centre notif Neptune, pour inaugurer la nouvelle école Hypatie, parce que le quartier de la Mosson est celui qui mobilise toutes les énergies de l'équipe municipale, parce que nous ne voulons laisser aucun quartier de Montpellier sur le côté. Alors, quand je dis ça, vous allez me dire, mais vous en êtes où sur les Cévennes ? Là aussi, nous avançons.

Et enfin, le parvis aux écoliers, devant l'école, aussi à Saint-Martin.

Parfois, on jette l'opprobre sur les fonctionnaires. C'est une honte.

Ici, vous avez des hommes et des femmes qui travaillent d'arrache-pied pour les habitants de ce quartier, sous la houlette d'Emmanuel Guillermo, dont je veux saluer. Je veux vous dire mon infinie gratitude pour tout le travail qui, ici, est accompli. Quand les habitants me disent « ça change », les compliments, c'est à vous qu'ils les font.

Je n'oublierai jamais, quand dans notre pays, l'embrasement était là au moment des émeutes, votre implication personnelle, où vous n'avez pas compté vos heures pour essayer de protéger les lieux et les espaces publics. Merci à vous. Mais au fond, vous êtes à l'image des habitants de ce quartier, gentil, généreux, qui aspire à ce que Montpellier se porte bien.

Notre ville ne se construit pas dans des querelles identitaires ou des défiances de l'un contre l'autre. Notre ville cherche à faire fraternité, à vivre ensemble, à apprendre les uns des autres, pour nous élever. Ici, pour ce quartier, nous ne pensons pas petit, parce que quand nous visons petit, on finit tout petit.

Ici, pour la Mosson, nous pensons grand, parce que nous voulons ici faire les choses en grand, pour montrer que, dans nos quartiers populaires, nous ne laissons rien de côté. Nous essayons d'aller chercher le meilleur. Je sais que le chemin est long et difficile.

Je mesure tous les obstacles que nous avons à franchir. Ils sont encore nombreux. Mais avant de vous passer la main, M. le Préfet, je voudrais vous saluer.

Moi, vous savez, je suis très en querelle contre toutes les procédures qui parfois fragilisent l'action publique, ou des fois, il faut attendre des années, parce qu'ici, les habitants, ils ont du mal à comprendre. Et j'ai été très heureux quand nous avons signé l'avenant en rue, la cité éducative, nous étions ensemble. Parce que finalement, quel doit être le travail ? C'est l'intérêt général.

Et quand nous sommes les uns et les autres, mains dans la main, nous faisons des pas de géants, et nous ne faisons pas des petits pas. Vous voyez bien la référence. Parce que moi, je veux que ce quartier, on puisse en parler en bien, qu'on puisse montrer qu'on peut réussir une rénovation urbaine.

Et en tout cas, avec cette inauguration de Gisèle Halimi, les 130 agents qui sont présents, et de cette dame qui m'a dit : "mais ici, on prend soin de moi" .

C'est le plus beau cadeau que vous venez de nous faire.

Longue vie à Gisèle Halimi, en avant pour la rénovation de la paillade, car n'est pas Montpellierain celui qui n'est pas pailladin.

Je vous remercie.