Discours prononcé par Michaël Delafosse, maire de Montpellier, Président de Montpellier Méditerranée Métropole à l’occasion de l’inauguration de l'extension du pôle transformation du Marché gare de Montpellier.
Montpellier, Marché gare de Montpellier, le 5 novembre 2024
« Cher Monsieur le Secrétaire général qui représente Monsieur le Préfet, chère Mélanie, qui représente Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie, merci de tes mots et des moyens que la région a accordés. Je vous remercie et je vous dis à très vite parce qu'on va avoir besoin de vous pour continuer à développer le Marché gare. Marie l'a évoqué, j'en dirais quelques mots.
Je voudrais évidemment saluer toutes les personnes présentes, en grade, qualité et fonction, et plus particulièrement toutes les équipes qui travaillent sous ton autorité chère Marie et qui sont très impliquées sur ce Marché gare.
Passé, présent, futur.
Le passé de ce lieu, nous l'avons évoqué le 5 juillet lors d'une célébration à l'occasion des 80 ans de la libération : le Marché gare, dans la mémoire des Montpelliérains et des Montpelliéraines, ce fût un lieu du malheur. Les bombardements civils sur la ville qui ont causés plus de 80 victimes, et puis s'est développé autour des lignes de chemin de fer ce lieu, ce lieu assez improbable qui était à l'époque en périphérie de la ville.
Et aujourd'hui, présent, il est dans la ville, et c'est ici pour le territoire, je veux le dire, un atout maître, d'avoir cet ensemble urbain présent au sud de Montpellier, à proximité des infrastructures de transport. C'est un atout à la fois sur le plan économique, disons-le, mais aussi pour construire une politique cohérente autour de l'alimentation.
Et c'est ce que nous avons pu voir là, en l’espace d'une heure. Moi, j'aime bien entrer par l'anecdote, mais j'ai été très touché dans les différentes présentations : Alors là, c'est produit à Mauguio et ce sera mangé au collège Camille Claudel, ça, c'est les pommes, ici de Mauguio, et ça part pour le Crous. Et puis, et tac, et tac.
Et ça, c'est formidable, parce que ça remet le monde à l'endroit, parce que la question alimentaire était une question déréglée. D'ailleurs, je vous invite à aller vous promener dans un supermarché et regarder d'où viennent les produits, les fruits et les légumes. Ils ne viennent pas toujours d'ici, ils viennent souvent de très loin pour aller dans nos assiettes. Et ici, avec le soutien de la région, avec la volonté politique qui est la nôtre, avec le soutien de l'État, nous essayons de remettre les choses à l'endroit et reconnecter à la nature.
Moi, je crois que c'est une très bonne chose, quand on apprend la chanson sur les légumes, dans le cadre de la pédagogie participative, je chante, oui, c'est pas souvent.
Mais d'expliquer aux enfants que les produits qu'ils mangent à la cantine, les parents, le week-end, peuvent les amener dans la plaine de Mauguio et leur montrer que c'est là que c'est cultivé, et que ça fait une étape de transformation, ici, et c'est très important.
C'est un enjeu. C'est comme ça qu'on mène la transition. Et Marie, tu as eu des mots très justes : c'est pas « yakafokon ». C'est un cap, c'est une trajectoire, c'est des difficultés.
Mais ici, le pari commence à être réussi. Il n'est pas réussi, c’est le futur. On a beaucoup à faire, mais quand même, les grands donneurs d'ordres répondent présents par la commande publique, les producteurs trouvent ici un débouché, et ce pôle de transformation, et donc maîtrisent leurs coûts, et peuvent faire face à la concurrence. C'est difficile. Il faut se le dire, ils tiennent.
Donc économiquement, il y a de la viabilité. Il y a de la création de richesses. Il y a un modèle vertueux sur le plan alimentaire, et sur le plan social, c'est exemplaire : ici, le secours populaire, là, la banque alimentaire a été évoquée. Tous les acteurs que nous nous efforçons de soutenir.
Et puis, il y a de l'emploi, Il y a de l'emploi, et je veux le dire, je ne vais pas saluer tout le monde, et je m'en excuse, mais dans les ateliers, les gens qui sont issus des ESAT, qui ont des parcours d'insertion. Hier, aux Hauts de Massane, nous lancions ensemble « Territoire Zéro Chômeur », qui pose la question de l'alimentation. Il y a de l'emploi.
Et je veux le dire aussi, il y a des offres d'emploi disponibles et non-pourvues. Il y a du travail au Marché gare, il y a du travail chez nos producteurs. Aujourd'hui, on a rencontré des entrepreneurs qui disent « Mais moi, j'ai des postes à pourvoir. » Donc, à ceux qui sont en recherche d'emploi, ici, nous sommes en place de pouvoir créer des chemins de dignité pour donner du travail.
Le futur. Le futur c'est d'abord un travail que nous aurons l'occasion de vous présenter d'ici quelques mois, d'un schéma directeur qui doit écrire la feuille de route du Marché gare pour les décennies qui viennent, parce qu'il est dans le cœur du deal.
À l'image de la transformation de la politique alimentaire qui est portée par Isabelle, par Marie, que je dois à nouveau saluer, dans le quartier de celleneuve, le 23 novembre, nous vous donnons tous rendez-vous pour une très belle initiative que nous lançons, qui devrait préfigurer une sorte de sécurité sociale alimentaire avec cette expérience de territoire à vivre qui est une alliance très intelligente, je veux le dire, entre les citoyens, les puissances publiques, les acteurs économiques, pour essayer de faire en sorte que l'alimentation soit bien considérée comme ça doit être : un Droit. Un droit élémentaire, une alimentation de qualité, en bonne intelligence avec les producteurs.
Et je veux vous le dire, mes chers collègues de la région, il y a eu, au mois de janvier dernier, un mouvement social en France, qui a été le mouvement des agriculteurs et des viticulteurs. Et bien, une partie de la réponse à la crise agricole se joue ici.
C'est la stratégie que déploieront les métropoles qui aideront le monde agricole. Comment nous aidons le vin à l'international ? Comment nous aidons les producteurs à proximité de chez nous à pouvoir vivre correctement de leur travail ? Comment les 1 000 hectares qui sont actuellement non-occupés et qui pourraient être mis en culture, nous mobilisent ? C'est en réalisant ce type d'infrastructure que nous pouvons réimplanter des agriculteurs. C'est ça que nous essayons de faire de manière cohérente.
Ici, le futur Marché gare se dessine dans le quartier Montpellier-Sud, et finalement, quelles seront les valeurs de ce quartier ? Et bien, à la cité créative, les anciennes friches de l'État, casernes, deviennent un nouveau quartier autour des industries culturelles et créatives. Ici, c'est un quartier qui va se construire autour des enjeux de l'alimentation et de la convivialité qui en découle.
Je vois ici, et ça c’est un truc incroyable : la brasserie indépendante de Montpellier. Je savais qu’on était la capitale du vin, mais pas que l’on devenait la capitale de la bière, qui est juste implantée ici. Le brasseur qui est un grand lieu de convivialité.
Et, dans le futur quartier, il y aura des halles qui seront à l'interface entre ce Marché gare et les habitants du quartier, de ceux qui se lèvent très tôt le matin d'ici, car il y a le schéma de la logistique, cette France du travail, qui ira prendre son café, partager un moment de convivialité, qui croisera aussi les habitants de ce quartier.
C'est donc la transformation, et je termine là-dessus, qui se joue à toutes les échelles. Aujourd'hui, nous saluons ce pôle de transformation qui préfigure la métamorphose du Marché gare, qui lui-même va se transformer à travers le schéma directeur, qui lui-même opère au sud de Montpellier, dans le cadre d'un plan urbain dont je dévoile les grandes intentions, à travers le nouveau quartier Montpellier-Sud, qui nous permettra de connecter Saint-Martin et Tournezy, et de contribuer au développement de la métropole. C'est tout cela qui se joue à travers cette inauguration-là.
Merci aux équipes, merci aux financeurs, je veux le redire, si vous n'aviez pas été là, nous n'aurions pas pu mener ce projet. Et beaucoup des projets que nous menons actuellement à Montpellier, sur tant de sujets liés à la transition écologique et solidaire, notamment le tramway, la réalisation du réseau cyclable, les expérimentations sociales comme « Territoire Zéro Chômeur », à chaque fois, région, État, département dans ses compétences sont à nos côtés.
Et c'est parce que vous êtes à nos côtés que nous avons la capacité à mener ces projets-là. Et je veux le dire avec beaucoup de force parce que vous avez bien compris qu'on avait plein d'autres à venir, des projets, et donc évidemment, nous avons besoin de votre soutien financier à venir. Il est nécessaire, mais ici se jouent probablement les nouvelles pratiques de consommation alimentaire des prochaines décennies. Ici se joue la transformation d'un quartier au sud de Montpellier qui ne sera pas en déshérence comme aucun des quartiers de Montpellier. Et finalement se jouent aussi d'immenses enjeux en matière de développement économique et donc en matière d'accès à l'emploi pour beaucoup de nos concitoyens. Je vous remercie. »
Seul le prononcé fait foi.