Discours de Michaël Delafosse lors de l'inauguration de la première centrale de géothermie de la Métropole à Cambacérès
"Monsieur Jérome Moynier, Conseiller département
Madame Maryse Faye, Adjointe au Maire en charge de l’Urbanisme
Madame Emilie Cabello, Adjointe au Maire en charge de l’Accessibilité universelle
Madame Isabelle Touzard, Vice-Présidente de la Métropole en charge de la transition écologique
Je suis très heureux d'être là, aux côtés d’Isabelle Touzard, vice-présidente en charge de ce dossier dont je veux saluer l'engagement, l'action et à travers elle toutes les équipes de notre PCAET. Parce que planifier est une chose, mais réussir à mettre en œuvre la planification est une autre. Nous y allons tambour battant pour mener cette transition qui est une exigence et un impératif national
Avant d'entrer dans le vif du sujet, je voudrais vraiment saluer le cabinet d'architectes et à travers lui tous les hommes et les femmes qui ont travaillé sur ce projet, ils peuvent en être fiers, parce qu'ils contribuent à engager la Métropole de Montpellier vers un modèle plus vertueux. Je me réjouis naturellement que les artistes aient été convoqués, plus ils habitent notre métropole, mieux nous nous portons.
Nous le faisons d'ailleurs dans beaucoup de projets, c'est absolument essentiel. Alors une date a été donnée, 2015, et je me souviens, j'étais adjoint à l'urbanisme quand on a mis des copeaux de bois pour poser la première pierre de la centrale trigénération du projet Port Marianne. Et je me souviens du coupon d'inauguration, et on commençait à évoquer cette histoire de géothermie, de potentiel identifié.
Et à l'époque, la géothermie n'était pas identifiée comme un des atouts maîtres de la stratégie de transition, il a fallu toute l'opiniâtreté pour faire entendre raison, avec conviction, que c'était un des chemins pour mener la transition
Et aujourd'hui, vous êtes mesdames et messieurs dans un des sites les plus importants du pays en termes de géothermie.
Voilà, ça vient dans notre panoplie, centrale trigénération bois, je parlais de celle de Port-Marianne, celle de la cité créative qui pour la première fois se connecte aux vieilles copropriétés, celle des années 50-60 de Lemasson et donc contribue à la décarbonation, mais à la protection du pouvoir d'achat des locataires. On en a une aux grissettes, qu'on va inaugurer, dans le quartier Beausoleil.
Concernant le réseau de chaleur nord, nous avons en ce moment un concours d'architectes et il y a déjà les travaux qui sont sur le rond-point Pablo Neruda, et qui vont arriver sur l'avenue Charles-Flau, et travaux parce qu'on n'a pas la main qui tremble, parce qu'il faut qu'on avance sur ces sujets. Pourquoi ? D'abord parce que la Métropole de Montpellier veut être au rendez-vous de l'accord de Paris, des différents accords des COP et il ne suffit pas juste de signer un accord pour dire on va le faire. Il faut des hommes et des femmes, des ingénieurs, des techniciens, des ouvriers, des élus qui disent, on relève les gants et on y va contre vents et marées. Parce que faire c'est dur, commenter c'est facile, faire c'est dur.
Ici, nous faisons, ici, nous décarbonons, nous décarbonons tambour battant. Les mobilités, je ne vous fais pas un dessin, la gratuité des transports, et j'observe qu'à Lyon, on fait la gratuité des transports partielle pour diminuer l’impact de la voiture. Je vois bien que l'idée montpelliéraine est en train d'avancer.
Décarboner en donnant une place au vélo, décarboner en connectant enfin la gare Sud de France à un réseau de tramways, décarboner en développant la cinquième ligne de tramways, décarboner les mobilités avec le bus tram, décarboner en rendant marchables nos villes et villages de Murviel à Montpellier, décarboner les mobilités.
Décarboner nos logements avec la grande mobilisation aussi sur la sobriété où nous accompagnons les copropriétés pour consommer moins d'énergie avec une aide qui a été doublée : 2350 euros à 2600 euros, où on peut aller à l'ALEC pour aider chaque propriétaire à faire des rénovations de logements tout comme le million de mètres carrés que possèdent la métropole et la ville de Montpellier fait l'objet d'un plan pluriannuel d'investissement pour rénover son bâti, gagner en économie d'énergie.
Le réseau de chaleur nord reliera la paillade qui est en pleine rénovation et permettra d'avoir une énergie décarbonée à prix encadré, le bailleur social grâce à énergie du sud. Ici, nous aménageons un quartier, la SERM, j'en salue les équipes, et qui va connecter tous les bureaux qui vont être construits à la centrale de géothermie. Donc nous affichons de la planification et nous nous donnons les moyens de mettre en œuvre.
Vous me direz au fond tout ça est normal. Oui mais enfin en France quand même ce n’est pas un petit chemin qu'on est en train d'accomplir. Et je vous invite quelquefois quand on se plaint à se comparer.
Nous avons pour objectif de tripler en une décennie la connexion au réseau de chaleur. Mais c'est considérable, il faut en passer des tuyaux, il faut en passer des stratégies. Et donc moi je veux saluer le très grand professionnalisme de toutes les équipes qui sont mobilisées autour de cette ambition politique, qui est une ambition extrêmement volontariste.
Et ce volontarisme pourquoi ? Pour décarboner, être au rendez-vous de la transition écologique, assurément. Mais au fond posons-nous cette question, s'il n'y avait pas eu la centrale de géothermie à Cambacérès, comment ça se serait passé ? Eh bien on aurait appelé M. Poutine, pour récupérer son gaz, son énergie fossile. Et puis on se serait mis en situation comme nos amis allemands, j'en parle beaucoup avec mon ami le maire de Heidelberg, qui cherche une stratégie pour ne pas dépendre du gaz russe, pas dépendre de la géopolitique du monde, de puissances impériales, la Russie ou des puissances autres pour lesquelles nous sommes obligés de faire des circonvolutions, alors qu'ils bafouent les droits de l'homme.
L'Azerbaïdjan fait beaucoup de mal à nos amis arméniens et pour lesquels, comme il nous faut du gaz, il faut se dépatouiller. Et je pourrais faire la longue liste.
Et donc ici, je veux le dire, merci à l'ADEME, nous contribuons à la souveraineté énergétique de la France. Ne pas être dépendant des autres sur notre énergie. Et si tous les territoires s'engagent, petit à petit, notre indépendance nationale, et pour moi ce n’est pas un gros mot, et bien sera renforcée.
Elle peut être européenne, elle doit l'être. C'est la force de l'Europe. Mais c'est important. Donc nous contribuons à la souveraineté énergétique. A Dubaï, un accord très important a été signé. Il faut sortir des énergies fossiles.
Bah ici, nous sortons des énergies fossiles. Et nous allons continuer. Nous allons continuer avec Maera qui va, sur la récupération des eaux usées, alimenter 9000 foyers.
C'est vrai que notre projet de CSR va nous permettre d'éviter l'exportation de nos déchets et on va pouvoir les utiliser pour produire de l'énergie. Nous allons continuer. Et on y va.
Géothermie partout. L'ADEME nous dit venez, nous on vient. Nous on vient.
Et plus on pourra le faire dans la ville, c'est le futur réseau de chaleur sud sur le quartier de la Restanque, les habitants de Tournezy pour qui chaque euro compte. C'est un QPV sur lequel nous devons ardemment travailler pour œuvrer à la dignité des hommes et des femmes qui vivent là-bas aussi. Et donc pouvoir d'achat.
Je le dis à toutes les entreprises qui veulent s'implanter ou à toutes celles qui sont déjà là, dites-le ! Parce que ce prix, il est fixe. Et donc les entreprises, il faut les protéger de l'incertitude. Et nous, puissance publique, via Altémed, via la stratégie très volontariste du PCAET, eh bien nous garantissons un produit, un prix de l'énergie.
Et donc c'est très important pour le futur quartier Cambacérès, tourné vers l'implantation des entreprises du numérique, peut-être des industries de bioproduction, nous aurons l'occasion d'en reparler. Et c'est essentiel. tout comme l'entreprise Sanofi, elle est aujourd'hui ravie de savoir qu'il va y avoir le réseau de chaleur Nord, parce que d'un seul coup, elle a pris de plein fouet le prix de l'énergie.
Dans le quartier Beau-soleil, on utilise les eaux usées. Qu'est-ce qu'a fait CDC Habitat, qui a implanté son siège France à Montpellier ? Il y avait 200 emplois, il y en a 500 maintenant. Et ils ne veulent surtout pas partir, les gens, ils sont ravis. Et ils vont continuer à se développer parce que le territoire donne une stratégie pour accompagner les entreprises. Et puis, d'une certaine manière, dire à leurs collaborateurs, quand vous travaillez à Montpellier, dans la métropole de Montpellier, vous avez une rémunération, c'est important, mais vous êtes aussi dans un territoire qui a du sens, où on peut venir en vélo, où les transports en commun sont gratuits, où il y a une stratégie sur la trame noire, sur la trame verte, sur la biodiversité, où l'énergie qui est produite ne vient pas de n'importe où et n'abîme pas notre planète.
Donc je veux à nouveau, en conclusion, remercier tous ceux qui ont porté, je m'excuse de ne pas pouvoir citer tout le monde, je prendrais le risque d'en oublier, donc voilà, tous ceux et celles qui ont rendu ça possible. C'est un édifice majeur qui est aujourd'hui livré dans la stratégie de la transition écologique et solidaire d'un territoire qui est résolument tourné vers la capacité à innover, à écrire la modernité. Je veux à nouveau remercier l'ADEME d'être partenaire de nos projets.
Et puis j'espère qu'il y en aura d'autres qui viendront nous aider là-dedans, parce que dans tout ça, parce que quand même, d'une certaine manière, j'ai pris un peu de temps pour vous le décrire. On parle beaucoup, mais il faut aussi beaucoup faire. Et à Montpellier, nous faisons beaucoup."