Discours prononcé par Michaël Delafosse, maire de Montpellier, Président de Montpellier Méditerranée Métropole à l’occasion de la Commémoration du 106e anniversaire de l’Armistice de 1918.
Montpellier, Arc de Triomphe, le 11 novembre 2024
« Monsieur le Préfet,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires : Monsieur Jean-Pierre Grand, Monsieur Alloncle, Madame Oziol, Madame Dombre-Coste,
Monsieur le représentant du Département,
Messieurs les représentants des autorités militaires, des autorités civiles,
Madame la Consule Générale du Maroc qui nous fait l'honneur de sa présence, ainsi que Monsieur le Consul Général d'Allemagne, nous soit permis de soulever cette présence ô combien symbolique et importante.
Mesdames et Messieurs qui êtes ici très nombreux, dans un lieu peu commun pour les commémorations de l'armistice du 11 novembre. L'année prochaine, nous retrouverons le monument aux morts où sont inscrits le nom des 1 741 Montpelliérains morts pour la France.
Mais en accord avec Monsieur le Préfet, nous avons tenu à faire cette commémoration en cet endroit, sous l'Arc de Triomphe, qui n'est pas lié à la Grande Guerre mais qui est un lieu majestueux de notre Ville, mais dans une rue dont la dénomination nous rappelle la mémoire de la Grande Guerre, celle du Maréchal Foch qui assurera le commandement militaire conduisant la France à la victoire sous l'autorité de Clemenceau, qui, jusqu'au dernier quart d'heure, vivra le combat.
Cette cérémonie déploie nos couleurs sous la lumière de notre Ville, Montpellier. Depuis son début, et ce matin, en lisant le Midi-Libre, parmi les porte-drapeaux sont à l'honneur la jeunesse, prennent la parole des jeunes gens, se dégage l’espoir, de la part de la génération qui vient dans son engagement pour la paix.
C'est elle qui vient à notre rencontre pour arborer le Bleuet de France, qui permet de financer les tombes des soldats. Le 2 novembre, une cérémonie s'est tenue dans nos cimetières, à Montpellier, pour honorer, entretenir et qu'il me soit permis de saluer le souvenir français qui joue un rôle si important.
Merci à vous, jeunes gens, de vous engager, loin du bruit des canons, loin des ordres de mobilisation. Merci d'entretenir cette flamme, chère Lucie, de vous faire l'écho du monde combattant, nous appelant à la culture de la paix. C'est indispensable.
Ici, à Montpellier, il y a plus de 110 ans, une partie très importante de la jeunesse perdit la vie. J'en ai donné le chiffre tout à l'heure. Leurs noms sont inscrits sur le monument aux morts, mais qu'il me soit permis aussi d'évoquer un souvenir : nous sommes près de nos universités, faculté de Droit, dont je salue son Doyen ici présent, et faculté de Médecine. Montpellier n'était pas le front. Montpellier était l'arrière. Et si, au gré d'une déambulation dans un de nos cimetières, vous serez surpris de voir des drapeaux, des noms, originaires du monde entier, qui combattaient dans les tranchées et qui furent envoyés ici, à l'arrière, pour y être soignés. En effet, Montpellier, ville de la médecine, fût un des lieux du soin pour de très nombreux poilus qui avaient été blessés au front. Certains furent sauvés par les médecins, d'autres y laissèrent la vie et leurs mémoires est ici, sur notre terre. En ce 11 novembre, où nous nous souvenons de leurs sacrifices, je voulais évoquer leurs mémoires.
Cérémonie de la victoire et de la paix. Il est évident qu'aujourd'hui, tenir le 11 novembre, alors que le dernier poilu a rendu son âme en 2008, Lazare Ponticelli, qui porte le nom d'une rue dans le quartier de prés d’Arènes. Cette guerre pourrait nous apparaître très lointaine dans le temps.
Elle est pourtant encore présente dans la mémoire des familles, mais elle doit être présente dans la conscience de nos sociétés démocratiques, tant le bruit des bottes semble fort partout dans le monde : un conflit qui déchire au Proche-Orient, la situation en Ukraine, où une armée venue de très loin, de Corée du Nord, vient soutenir le projet de Vladimir Poutine. Autant d'éléments qui nous obligent à promouvoir la culture de la paix, à soutenir l'effort pour notre sécurité à travers nos soldats. Autant d'éléments qui doivent nous appeler à défendre l'existence du droit international, trop souvent bafoué, qui fut un des premiers projets avec la Société des Nations, ensuite des Nations unies. Ce sont des enjeux importants.
À l'image de cette flamme du souvenir, ce que nos aînés, nos aïeux ont conquis, parfois au prix de sang, jeunes gens, nous avons la responsabilité de le défendre. Ce 11 novembre est un moment important, car il ressuscite dans beaucoup de descendants de ceux qui, dans leur famille, ont connu l'expérience de la guerre, ou le rappel.
C'est un moment important dans un contexte très instable, qui nous oblige, à faire vivre le devoir de mémoire assurément, à nous mobiliser pour la culture de la paix résolument.
Mesdames et Messieurs, merci à tous et à toutes de votre présence, une adresse toute particulière aux associations patriotiques et de mémoire.
Vive Montpellier, vive la République, vive la France. »
Seul le prononcé fait foi.