Discours de Michael Delafosse - Cérémonie hommage aux Déportés 28 Avril 2024
Monsieur le Préfet, madame la Rectrice, monsieur le Sénateur, messieurs les représentants des conseils départemental et régional, mesdames et messieurs les représentants des autorités civiles et militaires, vous avez bravé la pluie pour être ici, ce qui fait du bien à Montpellier.
Je souhaite exprimer, en notre nom à tous, nos remerciements aux porte-drapeaux, toujours présents lors de nos cérémonies. Je tiens aussi à saluer particulièrement le personnel de la ville de Montpellier et de la Métropole, mobilisé pour nous aider à accomplir notre devoir de mémoire, ainsi que les représentants des associations de mémoire et patriotiques.
Au début de cette cérémonie, nous avons entendu "Le Chant des Marais", qui m'a rappelé un souvenir, madame la Rectrice, monsieur le Proviseur. Ginette Colenca, invitée par Perla Danan et la communauté éducative du collège Arthur Rimbaud, avait chanté ce chant avec ses élèves, soulignant l'engagement des professeurs de lettres et d'histoire et des communautés éducatives dans la transmission de la mémoire, en collaboration avec les associations de mémoire. En ces temps où les opinions se résument en 280 caractères sur les réseaux sociaux et où l'on privilégie souvent des informations blessantes, il est crucial de persévérer dans notre devoir de mémoire, quelles que soient les circonstances ou les humeurs de notre démocratie.
Cette cérémonie, comme celle d'hier à la mémoire de l'abbé Parguel, figure catholique déportée et symbole de la résistance chrétienne, rappelle l'importance de transmettre le flambeau de la mémoire pour éclairer nos décisions présentes et futures. Cher William, monsieur le Président, merci de souligner que les travaux à Montpellier nous amènent à repenser nos lieux de mémoire. Je m'engage, en accord avec monsieur le Préfet, à ce que la journée de mémoire de la déportation se tienne dorénavant ici, et non plus au monument.
Nous commémorons cette année les 80 ans de la libération de Montpellier, une célébration teintée de joie mais aussi marquée par la douleur des vies perdues. Cher Claude, en lisant les noms des camps, nous partageons votre douleur. Nous devons, à l'occasion de cet anniversaire, continuer à travailler à cette mémoire avec l'équipe municipale et les associations du monde combattant, en hommage aux victimes et à ceux qui sont revenus.
Nous vous demandons, comme je l’ai dit hier et le dirai à plusieurs reprises, de nous aider à collecter toutes les archives et pièces pouvant mieux contextualiser les événements de cette sombre période. Ces matériaux seront destinés aux historiens, étudiants en histoire, associations et musées de la résistance et de la déportation. Je tiens ici à saluer la mémoire d’André Otto, qui a tant œuvré pour cette cause et nous a quittés cette année. C’est un moment crucial, car ces célébrations des 80 ans de la libération marquent probablement la dernière occasion de recueillir les témoignages des derniers survivants. C’est notre responsabilité.
Nous devons accomplir cette tâche, et cette année sera marquée par ce cycle mémoriel. Ces 80 ans doivent être transmis avec force à la génération suivante, pour qui le bruit des bottes est distant et l’oubli des victimes des camps semble lointain. Il est impératif de confier ces récits aux enseignants, afin qu’ils puissent éclairer les jeunes sur cette période et leur permettre de tirer les leçons nécessaires pour l’avenir.
Les associations de déportés nous rappellent l’exigence de cette transmission, car malheureusement, l’expérience de la déportation, de la guerre et de la violence génocidaire se manifeste encore au XXIe siècle, comme si les leçons du passé n’avaient pas été suffisamment entendues. Chacun ici mesure la responsabilité qui lui incombe, mais certaines absences deviennent insupportables.
Nous luttons tous pour une presse libre. J’espère que ces cérémonies bénéficieront d’une couverture médiatique accrue, afin de mieux partager ces moments de mémoire. Nous le devons aux associations, aux porte-drapeaux, et à vous, Mesdames et Messieurs, par votre présence. Soyez assurés de l’engagement de la municipalité de Montpellier pour honorer dignement les célébrations de cette année 2024, qui commémore la libération de 1944 et rappelle les souffrances de la période 1940-1944 pour la France et l’Europe. Je vous remercie.