
Discours prononcé à l’occasion de l’inauguration de la Ressourcerie du Crès le 15 juillet 2025.
On travaille sur tous les sujets, on a beaucoup de plaisir à venir ici. Je sais que la commune est très engagée en faveur de la culture : les festivals de jazz, tous ces moments font du bien. Evidemment vous savez Monsieur Fabre, je soutiens l'ADEME, on a besoin de l'ADEME. Il y a aujourd'hui des personnes qui font des rapports à l'Assemblée sur les agences : nous on a besoin des agences, pour l'expertise, pour les financements, sinon on ne peut pas faire. On ne peut pas faire.
Et vous avez été très présents sur beaucoup de sujets, le dernier en date : c'est le réseau de chaleur Nord avec la centrale Biomasse (qui va quand même permettre à 25 000 usagers, habitants notamment ceux de la Mosson, d'avoir un prix encadré de l'énergie à l'abri des variations et de réduire nos émissions de CO2). Je veux vous en remercier. On a besoin de vous sur ces sujets, on a besoin de vous sur le réseau de chaleur Sud qui arrivera avec la chaudière CSR. Je veux évidemment saluer la formidable équipe de l'Entreprise à But d’Emplois (EBE) Haut Val & Co, le comité de quartier des Hauts de Massane qui est venu : le Maire de Montpellier les connaît bien, le Maire de Grabels aussi.
Vous tous et toutes qui êtes très impliqués sur tous ces enjeux de recyclage : merci de cette très belle énergie. Mon propos sera le suivant : c'est d'abord le Maire de Montpellier qui va dire merci au Maire de Grabels. Merci de nous accompagner, Monsieur le Maire. Il y a un cas de déchargement, une déchèterie au bas de la Mosson et vous le savez, je porte avec beaucoup de volontarisme et de difficulté le projet de rénovation urbaine de ce quartier, la Paillade, qui en a besoin. Trop longtemps abandonné, trop longtemps délaissé. Avec le soutien de tous et de toutes, on est là pour la dignité des habitants, pour leur donner des conditions de vie meilleures, loin des réseaux de narcotrafic, des marchands de sommeil et de tous ceux qui abîment la cohésion sociale. Nous avons dans ce plan, la relocalisation de la déchèterie et je vous remercie d'avoir accepté que celle-ci se pense avec les 18 quais dans le cadre du plan de modernisation.
Je vous dis merci parce que ça, ça s'appelle la solidarité, la solidarité entre les communes. C'est pour nous extrêmement précieux et les liens qui existent entre Grabels et Montpellier. On travaille comme ça sur beaucoup de sujets ensemble. Je salue les équipes de la Métropole qui assurent l'accueil de tous les usagers qui ici viennent le week-end, le soir pour décharger. C'est très précieux. Demain avec 18 quais, ce seront nos artisans, ce seront les étudiants, ce seront les particuliers. C'est un outil qui sera très moderne pour éviter que ce soit le festival du frigidaire ou de la machine à laver sur l'espace public. C’est donner une deuxième vie à nos produits par le recyclage mais aussi par la ressourcerie.
Je vais y venir.
Merci, cher René Revol, vraiment merci, parce que les égoïsmes territoriaux fracturent notre pays. La solidarité entre les territoires permettent de relever ensemble les défis. Ensuite comme président de la Métropole, je veux le dire, c'est une première et pas la dernière.
D'abord, là maintenant, je veux saluer le vice-Président en charge de ce dossier. C'est simple, depuis qu'il a pris ses fonctions, tout avance. Les collecteurs biodéchets se déploient, on était ensemble dans le quartier des Aubes et ça y est, c'est plein.
Les habitudes se sont très vite prises parce que vous avez mis du paquet pour que l'on sensibilise. On était ensemble sur Oc’Consigne la semaine dernière, ça avance dans les communes de la Métropole. Notre feuille de route ressourcerie est maintenant déployée, c'est la première mais nous en avons trois autres en projet.
Et ce qui est bien, je le dis mais de manière totalement dépassionnée : on dit et on fait. On n'est pas dans l'idéologie. Il faut de l'idéologie, il faut des convictions, mais on les met en œuvre, on les illustre et il y a la pédagogie de l'action. Merci cher René Revol. Effectivement, demain, au Conseil de Métropole, on va quand même défendre un dossier.
On va arrêter de dire qu’on fait 4500 camions où on envoie nos déchets n'importe où, à des coûts prohibitifs, où à la fin, l'argent public plutôt que d'être mis dans la culture, plutôt que d'être mis dans le sport, dans le soutien aux associations, dans le soutien à la solidarité, il est mis pour payer de plus en plus cher les décharges à ciel ouvert ou des incinérateurs des années 1970. Avec le dossier du CSR, ce sont nos déchets ultimes que nous allons traiter pour produire de l'énergie.
Nous allons quand même garder le stade 2, recycler. On a mis des poubelles jaunes pour que le plastique puisse être trié. Et là-dessus aussi, j'ai vu le président de l'ADEME, il nous soutient. Il a dit que le projet de Montpellier était un excellent projet. Parce que, vous l'avez très bien dit, on ne doit pas opposer. Il nous faut l'ensemble du dispositif sur les déchets.
Et la Métropole de Montpellier, pendant très longtemps, cette référence au voyage de 2007, a été un très mauvais élève. Parce qu'elle n'a jamais assumé sérieusement ses responsabilités. Et bien aujourd'hui, nous les assumons.
Et nous les assumons sur tous les plans. Là, nous sommes en train peut-être de prendre enfin une longueur d'avance sur la question des déchets. Déchetterie, ressourcerie.
Je viens ici avec mon petit camion que j'aurais loué chez un opérateur. Parce que je suis père de famille et mon fils ou ma fille est étudiante. Il faut débarrasser. Il y a ce que je jette et ce que je peux mettre en situation de réemploi. Regardez, tout devient plus simple. C'est accessible et c'est ça que l'on va faire.
On va recycler ici et on va réemployer. On va réemployer de manière vertueuse pour l'environnement. Je pense ici au textile, très émetteur de CO2, qu'il nous faut réapprendre, à réemployer.
Et là, en France, on est à des années-lumière d'autres pays du monde. Vous allez aujourd'hui à New York, il y a des ressourceries partout. Sur le vêtement, sur le textile.
Vous allez en Allemagne, vous en avez partout. Nous, nous sommes très en retard. Pas à cause des initiatives associatives qui, elles, sauvent notre honneur. À cause des initiatives publiques, des collectivités, qui regardent, en se disant : « les assos le font, on ne fait rien ». Que les associations continuent à le faire et merci à elles.
On aura ici cette première ressourcerie qui sera à la fois un enjeu de réemploi, troisième âge de la gestion des déchets et un enjeu social créateur d'emplois. Et on le voit. On a soutenu une initiative sur les déchets du bâtiment, masse réemploi, une dizaine de salariés, économie sociale et solidaire.
On l'a vu la semaine dernière avec Oc’Consigne, sur le verre : une dizaine d'emplois grâce à l'économie sociale et solidaire. Et c'est vrai qu'ici, territoire zéro chômeur, c'est une très belle promesse qui peut se réaliser de pérennité d'emplois. Donc ici, c'est la première.
Je le dis, je l'ai souhaité, quand on a vu le schéma, j'ai dit, elle sera d'abord à Grabels. On commence par Grabels parce que vous l'aviez mis dans votre programme électoral en tant que tel et on doit être à vos côtés pour le respect de vos engagements, parce que vous portez la solidarité et qu'il faut donner une prime, je le dis, à ceux qui assument la solidarité. Je le dis avec beaucoup de force. C'est ainsi qu'elle se pense la Métropole.
Ensuite, nous allons aller à Prades, plein nord. Ici, ce sera l'ouest. Ensuite, au Crès, à l'est, et ensuite à Pignan, pour la zone sud. Pour pouvoir bien mailler la Métropole, il y aura nos 22 déchèteries et puis quatre ressourceries. Et puis enfin, on va continuer à appuyer le formidable élan associatif qui existe.
Tu as cité, cher René Revol, celle qui existe à Grabels. Il y en a à Montpellier, la Gaminerie à la Cité Gély, au cœur d'un QPV où les enjeux sont colossaux et les gens formidables pour qui je ne dirai jamais assez merci. Évidemment, Gammes dans le quartier Montpellier Sud qui joue un rôle très important.
Emmaüs qui est à Saint-Aunès, qui joue aussi un rôle très important par l'accueil inconditionnel de personnes qui sont sans domicile fixe et qui, sur ce modèle-là, travaillent. Et il y en a tant d'autres. On va donc continuer à accompagner cette démarche-là par les acteurs associatifs.
Mais je le dis avec beaucoup de force, sur cette question des déchets, il n'y a pas de fatalité. Et nous, avec René Revol, la fatalité ou la résignation n'appartient pas à notre registre des sentiments. Nous, on retrousse nos manches.
Sur les biodéchets, nous étions en échec, on déploie les bacs, on sensibilise et on tiendra les objectifs entre 15 et 20 000 tonnes, vous l'avez évoqué. On déploie ici les déchèteries et le réemploi. On tiendra nos objectifs.
Sur le verre, on doit continuer à s'améliorer, parce que seulement 50% du verre est trié. C'est pour ça que dans les marchés de collecte, ils ont été récemment notifiés. C'est une des clauses exceptionnelles.
Nous avons rendu responsables ceux qui collectent de les intéresser pour qu'ils collectent moins. Vous ne gagnez pas plus d'argent parce que vous ramassez plus de déchets. C'est l'inverse.
Et donc, nous avons fait ça. Et de la même manière, sur le lauréat du projet CSR, c'est cela. Ce qui fait que nous, Monsieur Fabre, nous devenons la Métropole de France la plus incitative à la sensibilisation aux tris par les opérateurs.
En cela aussi, nous rattrapons notre retard. Je voudrais le dire avec beaucoup de force et avec beaucoup de clarté. C'est très facile de faire du populisme sur les déchets. C'est très facile. D'ailleurs, tous les jours, on en a sur les réseaux sociaux, quand quelqu'un laisse traîner, on dit « c'est le Maire, il ne fait pas son travail ». Ça, il y en a. Mais l'immense majorité des gens, justement, sont très respectueux.
Il faut pouvoir les accompagner. Il y a ceux qui font du populisme qui disent : « il n'y a qu'à ; il faut qu'on ». J'ai lu récemment qu'il fallait réouvrir une décharge. Qu'on me dise où ? À Lattes, à Castries ? Qu'on me dise où ? Et Monsieur Fabre, vous serez le premier à nous pénaliser financièrement si nous faisons ce choix-là.
J'entends des gens dire « il faut un incinérateur ». Mais attendez, c'est un outrage. Ceux qui en ont, vont continuer avec, parce qu'ils n'ont pas d'autre solution. Nous, on est allés chercher une solution qui a fait ses preuves dans les pays d'Europe du Nord, qui a fait ses preuves à Laval, qui a fait ses preuves à Trifyl et qui va nous permettre de produire de l'énergie pour sortir de notre dépendance du gaz russe ou de l'or noir de pays qui ne sont pas très respectueux des droits de l'homme.
Et nous avons ici notre chaîne complète avec une pointe. C'est le soutien à l'innovation citoyenne. C'est pour nous essentiel. Ici, il y a beaucoup d'acteurs. Continuez. Répondez aux appels à projets qui sont lancés. Inventez. Souvent, c'est vous qui préfigurez. Ce qu'on a vu à Oc’Consigne la dernière fois, c'était incroyable. Quatre femmes, je le dis, quatre femmes qui ont l'opiniâtreté. Un million de bouteilles, qui ne partent pas dans le recyclage, mais qui prennent maintenant l'aiguillage du réemploi, c'est-à-dire le troisième âge des déchets. Et maintenant, on est très heureux quand on voit arriver ce type de projet.
Je me joins à tes remerciements pour les équipes des services de la Métropole. Moi, j'entends avec René Revol, que la Métropole soit un des territoires de référence. Ou en tout cas, inspirant sur l'économie circulaire, celle du réemploi. On voit plein d'initiatives qui se font jour.
Tout ça, ça crée une très saine émulation de notre écosystème. Et ce lieu, il en est emblématique. On recycle, on réemploie, du deuxième au troisième âge de la gestion des déchets.
Il y aura bientôt une première pierre. Il y aura en 2027, les nouveaux quais ici. Et, on espère qu'à l'horizon, fin 2027, début 2028 : on sera accueilli par les salariés, en particulier de l'Entreprise à But d’Emplois (EBE) Haut Val & Co, pour en faire un des hauts lieux du réemploi de la Métropole.
Ensuite, on va aller au Crès, on va aller à Pignan et on va aller à Prades. Je ne donne pas le tiercé dans l'ordre. On est en train d’en discuter.
Merci du soutien que l'ADEME pourra nous apporter. Merci au travail très précieux de l'agence. Tenons bons sur les questions écologiques, malgré les coups de boutoir populistes et démagogiques qu'on entend sur certains bancs de l'Assemblée Nationale.
Merci.
Illustration : Image libre de droit