
Se faire une autre idée de l’alimentation, solidaire et responsable, ça c’est novateur !
Je vais dire un petit mot, Merci Madame la Présidente qui représente 5 548 coopérateurs sous le contrôle de tous, je crois qu'elle a été fidèle au mandat de dimanche.
Il y a une étape que vous avez oublié, pour laquelle je veux vous remercier, c'est que vous avez essuyé les plâtres du chantier de la 5ème ligne de tramway. Ça veut bien dire que ce tramway était quand même nommé désir. Et voilà, donc 20 décembre à 11h, vous serez évidemment là pour l'inauguration du tram et sa mise en service. Et de la ligne 5 à la ligne 3, la correspondance sera facile, sur la place Saint-Denis, qui ne comporte quasiment plus de voitures, alors qu'avant, à cet endroit, il y avait 25 000 véhicules par jour qui passaient. Et donc, les choses ont changé et vous avez contribué au quartier, et demain, en vous installant à Gambetta aussi, et à la requalification commerciale de cet axe, qui est une des priorités de l'action de la municipalité.
Je voudrais aussi faire un peu d'histoire, parce que Montpellier et le Languedoc, c'est une terre de coopératives, des coopératives viticoles. Ce mouvement-là est un mouvement très important, qui a beaucoup compté au début du 20ème siècle, qui existe encore. Et on se souvient du discours de Jaurès à la cave coopérative de Maraussan, où il dit aux coopérateurs, ainsi, “vous apprenez la gestion selon des principes, la gouvernance démocratique, la non-lucrativité et le sentiment d'agir pour le commun”. Et donc, il ne s'agit pas de mythifier l'histoire, mais ce qui est formidable avec vous, et je veux vous le dire, j'ai eu l'occasion de le dire dans des discours, des prises de parole publiques, c'est que vous réinventez, vous êtes une nouvelle étape du mouvement coopératif. Et ça, c'est incroyable. Et à Montpellier, de se dire qu'on n'a pas affaire à des gens qui sont insupportables quand je les reçois, de M. Leclerc, Bompard etc mais à une autre idée de ce que doit être la distribution, le rapport à l'alimentation, chère Marie Massart, eh bien, ça, c'est innovateur, c'est de l'innovation, et quand l'innovation citoyenne est là, eh bien, elle nous fait du bien. Et à Montpellier, La Cagette est un très bel exemple.
La librairie La Cavale, extraordinaire aussi. Sauver une librairie en devenant coopérateur. Clêmencité, l'habitat participatif ici, comme MasCobado, et il y a plein de formes. Hier j'étais a Oc’Consigne qui est un très beau projet également, et tant mieux. Le mouvement coopératif que certains voudraient balayer, ignorer, eh bien, grâce à vous, il donne des signes de vitalité. Et donc, je voulais vous le dire très officiellement. En plus, vous vous installez à Gambetta où l'économie sociale et solidaire a toujours été très présente. Là je fais vraiment le Maire de Montpellier et le prof d'histoire puisque c'était les sièges de la mutualité et que les œuvres mutualistes étaient aussi la santé sans la lucrativité avec la gouvernance mutualiste. Et il y avait, les plus anciens s’en souviennent, le centre de soins dentaires optique. Voilà, il y avait une santé qui n'était pas animée et aujourd'hui, elle est menacée par des rachats de grands groupes, etc. Donc, on doit être très attentif.
Troisième point. Nous y sommes arrivés. Nous y sommes arrivés et vous y êtes arrivés. Vous y êtes arrivé par ténacité, opiniâtreté. Et puis, on a trouvé ces logos.
Alors moi, je vais vous raconter quand même. Au début, on a pris un grand trait et comme il y a 5 548 coopérateurs, j'ai dû être interpellé 2042 fois par des gens. Et donc, on a cherché dans plein d'endroits, mais c'est vrai que vous nous aviez tout de suite dit. Voilà, il faut qu'on reste dans notre secteur. Sinon, c'est compliqué, ça va bousculer. Voilà, l'approche on a pu l'entendre. Donc on avait ses locaux à Gambetta. On a travaillé, ils vont être réaménagés, ils doublent. Ça veut donc dire de 5000, vous allez passer à 10 000.
Vous savez, je mène un petit combat sur les épiceries de nuit. Je me suis opposé à l'implantation d'un petit supermarché au Beaux-Arts. Je pense qu'il faut faire attention à la manière dont s'exprime le commerce. Et donc, c'est aussi pour ça que je vous réitère Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les coopérateurs et coopératrices le souhait de voir d’autres projets de cagette se déployer. S’il y a des choses, si ça vous appartient, mais on sera à vos côtés.
Oui, la Métropole de Montpellier est très engagée sur les questions de l'alimentation parce que nous voulons la transition écologique c'est pas que la décarbonation des mobilités. C'est aussi notre approche avec les questions alimentaires, remettre le monde un peu à l'endroit parce que souvent, les produits venaient de loin pour retrouver les circuits courts, le bio, bien sûr, mais les circuits courts, les villes ont un rôle majeur pour protéger nos agriculteurs. Et ça, il faut que nous le disions peut-être plus fortement parce que ceux qui opposent le monde rural agricole aux villes sont dans l'erreur. Mais ça, on voit bien quelle force populiste le fait. Et il faut aussi questionner les pratiques alimentaires.
Et c'est vrai qu'avec territoire à vivre et démarche citoyenne à Celleneuve. Nous aurons rendez-vous ensemble au mois de janvier pour inaugurer le bâtiment que la Mairie a acheté et rénove. Pour penser ces questions et surtout porter ce projet de sécurité sociale de l'alimentation qui nous rappelle une chose, c'est que la sécurité sociale telle qu'elle existe, justement, elle est née parce qu'il y a des hommes et des femmes, beaucoup d'hommes à l'époque parce que c'était très genré tout ça. Ça a bien changé Madame la Présidente et tant mieux, mais c'est né justement des initiatives mutualistes. Et c'est parce qu'à un moment donné, les citoyens ont créé, se sont emparés de modèles, ont inventé, ont surmonté les difficultés et bien qu'on a inventé des choses.
Donc je voudrais vous remercier aussi pour ça parce que vous participez à l'identité de Montpellier dans ce qu'elle a de meilleur.
Et puis je voudrais terminer avec une image que je trouve très forte. En 2017, deux ans après votre création, je me retrouve à Béziers au chapiteau du livre. Et il y a une conférence d'un historien qui est, je crois, un des très grands historiens français qui est Patrick Boucheron.
Et on lui pose cette question, puisqu'on parle d'histoire : « qui sera la grande figure dans les manuels d'histoire au XXIIIe siècle? » Et il répond, accrochez-vous bien, il dit « ce sera Vladimir Poutine ». Alors oui, mais il dit « parce qu'il incarne la tentation autoritaire. » Et cette tentation, elle est là et il a raison, je crois, elle est puissante.
La tentation autoritaire, elle est aujourd'hui très attractive. Alors on est un peu tous, beaucoup de profs qui sont là, un peu désespérés. Mais il fait cette très belle réponse. Mais il dit “à la tentation autoritaire très puissante, il ne faut pas perdre espoir. Car le temps est aussi aux lucioles. Et un jour les lucioles se rassembleront, se connecteront et donneront un récit alternatif à la tentation autoritaire.”
Et bien permettez-moi de vous dire qu'à mes yeux, la cagette est une de ces lucioles qui permet de donner un autre chemin à ceux qui ont la tentation du profit, qui ne se posent pas la question du modèle agricole, qui ne se posent pas la question de la pratique citoyenne dans nos modes de vie et dans nos approches de la vie.
Donc bravo à vous pour cette énergie et nous on est ravis, la société d'économie mixte, qui est un autre modèle Altemed, de vous remettre les clés de ce nouvel emplacement qui double en surface, donc en coopérateur.
Et rendez-vous pour la prochaine étape d'une nouvelle cagette dans un quartier autre de Montpellier, puisque vous l'avez très bien dit, dans cette ville, c'est un peu un village mais on peut bouger et je ne doute pas qu'on peut aller semer.
En tout cas bravo et merci et très heureux d'avoir lu votre communiqué de presse et d'y répondre.