
Discours à l'occasion de l'inauguration d'Oc'Consigne - 07 Juillet 2025
Je salue M. le Maire de Lattes – Cyril Meunier, je veux saluer évidemment Sylvie Pradelle Vice-Présidente du Département, Agnès Langevine, Vice-Présidente de la région, ça veut dire que là il y a 3 collectivités et l'état qui sont ensemble à vos côtés.
Je veux associer absolument à ma prise de parole René Revol, Vice-Président en charge de l'eau, ça j'y reviendrai bien déjà, il s’occupe aussi du sujet des déchets et qui fait un travail remarquable à l'échelle de la Métropole pour déployer la collecte de biodéchets pour qu'on trouve une solution pour éviter d'exporter nos déchets, chez toi, chère Agnès, dans des décharges à ciel ouvert et puis avec qui on sera ensemble pour la première pierre d'une ressourcerie prochainement et beaucoup d'autres choses et qui est un soutien très précieux des équipes d’Oc'consigne.
Et Mesdames, je veux vous saluer et je veux vous dire, des discours on en entend mais le vôtre il est habité plein de force et on sent toute l'énergie qui est la vôtre, tout le chemin qui est le vôtre déjà parcouru, les épreuves, les difficultés, les soutiens et tu as eu raison Agnès, il y a beaucoup d'élégance de citer les uns et les autres, tous ceux qui ont fait l'effort de vous tendre la main, d'avoir de l'attention.
Alors moi je vais vous raconter comment j'ai rencontré Oc'consigne, j'allais me nourrir intellectuellement dans une librairie, je venais d'être élu Maire et j'avais besoin de recharger ma bibliothèque et j'étais à Gibert, je faisais quelques emplettes de bouquins d'histoire etc. Et là on viens me voir à la caisse, on me dit, “Monsieur le Maire Monsieur le Maire, nous on a un super projet, c'est Oc'consigne, il faut nous trouver une solution”, je dis “c'est quoi Oc'consigne encore ?”, j'étais dans le tourbillon de ma prise de fonction et là “oui, on fait du réemploi sur du verre avec les viticulteurs et tout”, ça c'est pas mal ça parce que moi j'avais une image du verre, qu’on jette n’importe où n'importe comment. Et donc j'arrive, je me souviens c'était un samedi, donc lundi réunion avec les équipes et je dis bon il faut me prendre le dossier Oc'consigne, il y a l'air d'avoir un truc très bien.
Donc voilà comment c'est entré dans la maison, je dis ça pour tout le monde, vous me croisez chez Gibert vous n’hésitez pas. Oui, faut jamais hésiter à venir voir les élus avec des projets.
Je voudrais saluer plusieurs points, d'abord votre modèle qui est le modèle que moi j'appelle celui des Lucioles. Dans le tourbillon des problèmes auxquels notre monde est confronté, les difficultés immenses où parfois on se demande si on va y arriver, vous, vous avez choisi le modèle de l'économie sociale et solidaire. Et je veux saluer la région avec Alter'Incub qui accompagne les entreprises qui font le choix de ce modèle. L'économie sociale et solidaire est toujours porteur de valeur, une gouvernance démocratique, un chemin, une manière de faire et je veux vraiment saluer cela.
Et votre annonce aujourd'hui, Monsieur le Président, et bien c'est très fort et l'économie sociale et solidaire ne doit pas être négligée. Elle préfigure souvent des solutions, elle est un modèle indispensable et dans cette région du
Languedoc-Roussillon, elle a accompli beaucoup de choses. La viticulture le sait, le Maire de Montpellier le mesure avec la librairie La Cavale, avec la Cagette, avec plein d'exemples et ça y est j'ai pris le risque d'énumérer.
Donc je voudrais saluer cela, c'est important. Et je voudrais dire aux éco-organismes qui jouent un rôle, Monsieur le Préfet, très important dans les financements, il faut vraiment, vraiment, vraiment faire la place à ceux et celles qui innovent et en particulier qui choisissent ce modèle. Parfois les éco-organismes c'est les grands industriels qui eux-mêmes produisent beaucoup de déchets, qui veulent définir la règle de traitement de ces déchets.
Je pense qu'on a un modèle de financement des éco-organismes qui doit être très bienveillant avec ce type d'initiatives là, parce que c'est des gens qui prennent des risques et qui inventent.
Voilà, je le dis avec force. Et pourquoi ? Parce que nous passons, et merci mon cher René de m'avoir fait part de ta réflexion et de m'aider à faire le prof d’histoire. Nous sommes dans le troisième âge de la gestion des déchets. Le premier, Monsieur le Préfet, c'est votre illustre homologue, dont tout le monde connaît le nom, Eugène Poubelle, qui était le préfet de Paris et qui organise la collecte des déchets et qui invente ce que nous on appelle maintenant la poubelle grise. Et on mettait dans la poubelle nos déchets et on les envoyait du mieux qu'on pouvait, mais à l'époque c'était sanitaire, c'était l'hygiène publique et ça a fait progresser l'expérience de vie
Puis il y a un deuxième âge, celui du recyclage. Alors, à Montpellier, le jaune arrive en 1992. Comme me l'a dit mon ami René, Grenoble c'était en 1967. Mai 1992. Et aujourd'hui, nous entrons dans l'âge du réemploi.
Et si vous en doutez, vous allez visiter Oc'consigne, mais vous devez aller au MAS Réemploi à Montpellier-Sud, avec les collègues qui, dans le BTP, grâce à Altemed, et surtout grâce à ces gens très courageux.
Nous avons actuellement une entreprise qui s'implante sur le territoire, avec le soutien de la région Occitanie, qui s'occupe de ces objets-là, avec la bataille des matériaux rares, avec tous les problèmes que ça peut poser, Citeo, qui va créer 150 emplois, qui sont dans la logique du réemploi. Le développement des ressourceries que nous voulons mener, que nous nous efforçons de soutenir, comment ne pas avoir une pensée pour les travaux formidables de la gaminerie à la cité Gély, que la Métropole va déployer demain. Ce sont ça les modèles.
Le troisième âge des déchets est advenu, c'est le réemploi. Et ça nous devons le soutenir. Et j'ai pris ici quelques exemples pour vous dire, vous n'êtes pas seul. Vous avez pris la présidence nationale. Mais sur le territoire, il faut qu'on arrive aussi à structurer cette filière de réemploi. Et ça, René Revol sera très attentif à cela.
Parce que ces déchets, nous ne pouvons plus, c'est du luxe aujourd'hui d'aller dans les décharges, d'aller dans les incinérateurs. Il faut trouver des chemins de réemploi.
Nous ne pouvons plus du tout faire comme avant.
Alors, continuez à être à vos côtés. Nous le sommes, par ces locaux et c’est bien normal.
Et moi, je veux terminer par un point, qui est un point très important, qui est la dimension humaine de votre entreprise, qu'a évoquée ici Sylvie Pradelle. Monsieur le Préfet, tout y est. Quand on arrive à sortir des gens du chômage de longue durée, des allocataires du RSA, nous faisons du bien aux comptes sociaux de la Nation, du département. Et ici, partenariat avec Territoire Zéro Chômeur, partenariat avec France Travail. Et je me souviendrai toujours, l'année dernière, au marché du Lez, vous étiez là encore venu me voir pour parler d'une situation humaine, de quelqu'un qui était une figure de l'exil, qui avait son statut de réfugié et qu'il nous fallait accompagner et où nous avons pu travailler.
Et donc ici, il y a beaucoup de sens. Il y a les enjeux écologiques, il y a les enjeux de notre rapport à ce qui est, je ne vais pas utiliser Lavoisier comme citation, même si elle est excellente, mais celle de Paul Valéry, qui nous oblige à prendre conscience d'une chose. Il disait en 1924, “le temps du monde fini commence”. Si on en doute, il faut partir. On ne va pas y arriver. Si on y croit, il faut soutenir Oc'consigne et tous ceux qui structurent ces filières de réemploi.
Donc ne doutez pas de l'engagement de la métropole à vos côtés, de l'engagement de la région, du département, de Monsieur le Préfet qui va, quelques instants juste après moi, prendre la parole.
Bravo. Je sais que c'est dur. Je sais que c'est dur. Il faut aussi aller saisir les parlementaires sur le cadre réglementaire. Il faut que ça bouge. Sur ces sujets-là, beaucoup de gens très puissants sont plus influents pour faire la loi. Nous, en tout cas, en tant qu'élus locaux, mon ami Cyril, René, les équipes, on sera à vos côtés là- dessus. Monsieur le préfet, je vous sais, très disponible là-dessus.
On a un modèle. Il y a toujours un risque à inventer l'avenir. Mais au fond, c'est la meilleure des prises de risque.
Et ce qu'on doit souhaiter, vous êtes à un million de bouteilles, c'est qu'on continue à croître, qu'on continue à discuter et à vous accompagner aux côtés des éco-organismes, à structurer la filière. Je vois beaucoup de visages connus qui travaillent avec vous. On continue.
Moi, je n'ai qu'un désir, c'est de trouver d'autres locaux plus grands pour plus d'activités et plus d'emplois.
Bravo à vous