Montpellier, la plus importante diaspora brésilienne de France

Photo de l'inauguration

Je mesure ici la joie que ce projet soit enfin arrivé à terme. Je voudrais évidemment, Monsieur le Consul Général, cher Roberto Bandeira de Melo, vous adresser des remerciements très chaleureux pour le choix de Montpellier pour installer un Consulat honoraire.

Ce n’est jamais simple d'allouer des moyens, de donner des reconnaissances quand on est dans un pays ami, la France, et que l’on doit faire des choix. Je tiens à saluer la longue amitié entre la France et le Brésil, régulièrement renouvelée avec les chefs d'États successifs, que ce soit le Président Lula en ce moment et le Président Macron. Nous savons l'intensité des échanges qu'il existe entre nos deux nations : échanges économiques, échanges culturels, rivalité et convivialité sportive. Nous avons tous en tête ce fameux match de 1986, n’est-ce pas ? Mais nous avons surtout la joie de ce beach-volley sous la tour Eiffel où les champions et les championnes du Brésil ont enflammé le cœur des Parisiens et des Parisiennes, et celui de tous les Français. C'est un signe important pour nos deux pays. C'est un très beau cadeau, M. le Consul Général, que vous faites à la ville dont j'ai l'immense honneur d'être le Maire.

Ici, beaucoup de forces vives sont présentes. C'est un grand honneur à la fois d'avoir un Consulat honoraire et de savoir qu'il existe à Montpellier, la plus importante diaspora brésilienne de France. Et tout à l'heure, Roberto, que je salue, a mieux parlé de Montpellier que beaucoup de Montpelliérains eux-mêmes.

Il a dit que cette ville ne se définit pas par un plat, par une musique, par une danse ou par un élément. Elle se définit parce qu'elle est cosmopolite, ouverte vers le monde, tournée vers l'avenir, hospitalière, ouverte à la créativité. Et en le disant, il dit « ça fait mille ans que ça dure ». Et bien ici, nous renouvelons ce pacte séculaire entre ce lien d'une ville qui est là depuis mille ans et qui est toujours, toujours ouverte vers le monde. Et celui qui vient d'ailleurs ici est chez lui. Il apporte sa culture et il nous enrichit. Et nous, nous essayons de nous ouvrir et de partager vers son pays d'origine, en l'occurrence le Brésil.

Merci de tes mots, cher Roberto, que j'ai essayé de retranscrire fidèlement. Je ne vous parlerai pas des projets de carnaval que nous aurons, mais déjà les choses sont bien engagées. Monsieur le Consul Général, je voudrais vous dire que le Brésil est très présent à Montpellier, et que Montpellier est très présent au Brésil.

Je vous l'ai dit tout à l'heure, il existe dans la mémoire de notre ville un événement extraordinaire, où nous avons accueilli sur l'esplanade royale du Peyrou, là où il y a Louis XIV sur sa statue, sur son cheval, la statue équestre, l'ancien ministre de la Culture, l'immense artiste Gilberto Gil, et il y en a ici qui s'en rappellent. C'était un moment incroyable, incroyable. La musique est un langage universel et le métissage, une chance.

Et puis ici, nous avons fait le choix, par exemple, de dénommer un lieu au pied d'un bâtiment remarquable, Oscar Niemeyer, ce très grand architecte qui a fait la cité capitale de Brasilia, qui a construit partout dans le monde et qui a noué une amitié foisonnante avec le Corbusier, s'enrichissant mutuellement. Mais, ça je ne vous l'ai pas dit, Monsieur le Consul Général, et pardonnez mon impair, mais « ordo et progrès », ordre et progrès. Ici est natif Auguste Comte, philosophe du positivisme, qui a inspiré la devise du Brésil, qui figure devant moi, le drapeau qui flotte fièrement.

Et ça, c'est un des liens, et je le dis aux jeunes. Auguste Comte est peu enseigné en philosophie et en terminale, mais il a une école et une place importantes. Il était originaire de Montpellier. Et les liens entre les intellectuels et les penseurs français et la jeune nation brésilienne étaient extrêmement puissants.

Ils ont nourri les réflexions et ont aidé cette nation à se forger. Et il y a là aussi une influence profonde et des liens entre Montpellier et le Brésil. Alors aujourd'hui, il existe beaucoup d’autres liens.

Monsieur le vice-Président de l'université, Monsieur le Président d'Agropolis International, vous en êtes emblématique. Nous accueillons de nombreux étudiants venant du Brésil dans nos universités. Et tout à l'heure, vous allez visiter la Faculté de Médecine, la plus ancienne faculté de médecine hippocratique du monde en activité, où des étudiants originaires du Brésil apprennent la médecine, comme dans la Faculté de Droit, comme dans nos écoles d'ingénieurs.

Les équipes de recherche, cher François Pierrot, cher Patrick Caron, sont installées depuis très longtemps avec le CIRAD dans le domaine de l'agronomie. Et des coopérations très importantes existent sur le plan scientifique entre Montpellier et le Brésil. Qu'il me soit permis, dans ces tourments du monde que nous traversons, où la science est défiée partout, de dire qu'ici, nous devons la défendre.

La science et les chercheurs forment une grande communauté universelle. Leur laboratoire permet d'accompagner le progrès humain, de relever les défis écologiques, de gérer la grande forêt de l'Amazonie, que nous avons aussi en partage d'un petit bout, la Guyane, la moitié de la France quand même, avec cette frontière commune, qui fait aussi que nous avons des relations. Relations sur le plan scientifique, relations sur le plan économique.

L'entreprise, par exemple, Swile, qui est une des licornes d'Occitanie, Loïc Soubeyrand, travaille avec des entreprises brésiliennes. Et la liste est longue. Et inversement, des entreprises brésiliennes travaillent sur la métropole et, je l'espère, au-delà.

Et en tout cas, nous serons là pour accompagner à travers MedVallée. Je remercie Michael Chekroun de sa présence dans le domaine des Medtech, dans le domaine des énergies renouvelables, avec l'entreprise Qwant, qui sont des enjeux de l'avenir. La santé, la transition écologique et solidaire, les enjeux liés à l'alimentation, autant de défis que nous avons en commun.

La culture, bien sûr, cher Roberto. Et ici, je veux saluer toutes les associations qui permettent à chacun de découvrir la culture, qui est un langage, le plus grand langage universel. Les musiques, d'où qu'elles viennent et quand elles viennent du Brésil, elles réveillent en nous des sens qui font et qui nous distinguent de l'autre partie du vivant.

Notre humanité, nous vibrons, nous pleurons, nous rions, nous dansons. Et ici, je suis tellement heureux chaque fois que je vois les hommes et les femmes s'emparer d'une scène, s'emparer de l'espace. Vous avez eu, Monsieur le Consul Général, des mots très puissants pour notre ville.

Et ici, mon ami Vincent Cavaroc de Tropisme, donne des cours de capoeira sur le toit du Corum. Et bien, vous savez, moi, j'aime bien une France qui danse face à ceux qui veulent faire taire la France. Une France qui danse, c'est une France qui parle avec le monde, qui apprend et qui vit au rythme des influences qu'on nous donne.

Et bien, plus nous développerons tout ça, mieux nous nous porterons dans le domaine de la culture. Et puis, enfin, la liste est longue.

Ce moment se tient devant ceux qui incarnent l'avenir, l'avenir de notre monde, l'avenir de la relation entre la France et le Brésil, l'avenir de la relation entre Montpellier et le Brésil. Merci, Monsieur le Proviseur du lycée Jules Guesde. Merci, cher Franck Le Cars, au nom de Madame la rectrice, d'être présent.

Mais ici, il y a les jeunes qui apprennent le portugais, le monde lusophone. C'est très important et je veux m'adresser à vous. C'est une chance extraordinaire, extraordinaire d'apprendre les langues étrangères, d'apprendre la langue de pays, de nations qui nous aident à renforcer l'Europe, le Portugal et à construire des coopérations au-delà des océans.

Ce que vous vivez comme enseignement est une chance. Soyez-en les ambassadeurs auprès de vos proches. Non pas que je veux surcharger les classes, mais plus nous apprendrons des langues étrangères, plus nous ferons apprendre le portugais, plus l'intensité de ces échanges-là sera forte.

Et donc, c'est une chance et racontez-le, dites-le. Dites-le d'autant plus fort qu'en ce moment, Monsieur le Consul général, je vous l'ai dit un peu, dans notre pays, les forces du repli et du dénigrement sont à l'œuvre. Les forces de l'ouverture, c'est comprendre l'autre et c'est apprendre de l'autre.

Votre enseignement, de ce point de vue-là, il y contribue. Alors, il y a eu des Jeux olympiques à Rio. Il y en a eu à Paris. C'est cette image du relais de la flamme. Transmettez ce message. Partagez-le.

Allez voir les jeunes qui sont en troisième et dites-leur, nous, on est dans un lycée. On apprend le portugais. Peut-être que demain, ça vous préparera à aller étudier au Brésil, à Lisbonne, dans les nombreuses villes du Brésil, Rio, Curitiba, Sao Paulo, Brasilia et tant d'autres.

C'est tellement impressionnant. Mais dites-le parce que c'est vous qui allez faire vivre aussi les échanges. Parce que le Consul honoraire que nous avons, il va se faire gérer les papiers administratifs.

C'est très important, favoriser l'accueil. Mais il doit aussi contribuer à intensifier tous nos échanges pour un monde plus universel, pour une humanité plus forte qui se comprend. Alors, Monsieur le Consul général, vous avez eu des mots très doux, très généreux pour nous.

Ici, c'est la maison des relations internationales Nelson Mandela. Ici, c'est un lieu que nous mettons à disposition pour justement favoriser ces échanges. Il y a des moments protocolaires, des moments de formalités administratives.

Et je salue tous les Consuls, Monsieur le Consul de Pologne, le Consul d'Italie, notre ami Richard Jarry qui s'occupe de la quinzaine franco-allemande. Ce sont des moments où on accompagne les ressortissants pour que tout se passe bien. Donc, il y a des moments protocolaires, des moments administratifs. Et puis, c'est un lieu où on fait beaucoup la fête, dans ce très beau jardin. Voilà. Et où on partage des soirées et où toutes les associations peuvent donner vitalité au projet.

Ce n’est pas un lieu qui est hors de la ville, qui est au cœur de la ville. Parce que le cœur de Montpellier, il bat parce que, justement, il a cet esprit d'ouverture et de ville cosmopolite. Alors, moi, je formule un vœu.

Enfin, plusieurs. Un vœu, c'est que, demain, dans les relations entre nos deux pays amis, la France et le Brésil, nos chefs d'État respectifs, puissent évoquer ce qui se fait ici, au sud de la France, dans tous les domaines, qui sont la réalité des engagements très concrets pour les Brésiliens vivant en France et, inversement, la rencontre du Brésil et de la France.

Et puis je fais un second vœu. C'est qu'il y ait encore plus de ressortissants brésiliens qui ont envie de venir à Montpellier. Vous êtes les bienvenus.

Merci pour ce que vous apportez à notre ville.