Discours de Michaël Delafosse lors du meeting de Raphaël Glucksmann à Montpellier.
"Chère Claire, merci de votre énergie, des mots si chaleureux à l'endroit de l'action que nous conduisons à Montpellier, qui nous dit que la politique, elle veut changer la vie des gens. Merci à vous qui êtes là sur la place du nombre d'or, référence aux Maths, mais aussi à une très belle aventure, celle de l'espace public. Merci cher Éric Andrieu d'avoir accepté que ce meeting se tienne ici, au fond, dans ce que porte Raphaël, c'est-à-dire l'identité européenne.
Les villes d'Europe, ce sont les villes des places, ce sont les villes de l'espace public, de la rencontre, de cette idée que sur un lieu, avec les terrasses, les bancs, on peut se serrer la main, ne pas avoir peur de l'autre, ce sont ces espaces qui sont des réponses à ceux qui veulent nous entraîner dans la querelle identitaire et sur lesquelles jamais nous devons céder.
Cher Raphaël, quelle joie de t'accueillir ici à Montpellier. Je te remercie d'avoir accepté d'aller saluer la comédie du livre, témoignage d'un engagement pour la culture, ce monde du savoir pour lequel les professeurs œuvrent pour élever l'esprit humain.
La campagne que tu conduis, elle parle à l'intelligence des gens, elle ne s'égare pas en polémique, en agressivité, elle ne se perd pas dans l’anathème ou dans l’outrance, nous n'avons point de temps à perdre, elle ne se cherche pas tous les matins sur Twitter, elle décline un projet de partage, de la richesse et de défense du projet européen.
La démocratie, ce n’est pas le punching ball permanent. C'est venir avec un projet, défendre des idées, argumenter avec conviction, et tu le fais avec force.
Nous avons ici un candidat qui parle à l'intelligence des gens et on sent bien que cette intelligence répond parce qu'on parle à la raison.
Cette campagne ne s’adresse pas aux bas instincts comme les populistes de gauche ou l'extrême droite cherchent à cultiver.
Oui, il existe dans cette campagne un corps de la raison qui porte l'héritage de l'Europe d’Erasme, l’Europe des lumières, celle de la Révolution française aux valeurs universelles, celle qui n'a aucun problème pour condamner le racisme, l'antisémitisme et qui ne tergiverse jamais sur ces sujets en fidélité à la gauche.
Cher Raphaël, nous avons tous en mémoire tes interventions pour parler de la menace de Poutine, ce nouvel impérialisme qui a fait revenir le spectre de la guerre sur notre continent. Merci d'avoir été aux côtés des peuples géorgiens et ukrainiens où j'exprime au nom de Montpellier notre solidarité. Merci d'être aux côtés de ces pays de l'Est, nos frères européens qui aujourd'hui ont peur.
Ils savent qu'ils peuvent compter sur ta voix parce qu'ils vont regarder la France. Ce peuple ukrainien qui se bat pour sa souveraineté, pour sa liberté a les regards tourné vers l’Europe, seul allié face au tyran Poutine. Ici à Montpellier, cher Raphaël, 2000 réfugiés ukrainiens ont été accueillis et les Montpelliérains, parce qu'ils sont européens, ont ouvert leurs bras, leurs appartements, la solidarité.
Nous devons, le 9 juin, envoyer un message à Kyiv, le vote Glucksmann, c'est le vote anti-Poutine. Cher Raphaël, ici, tu es place du nombre d'or. La politique peut changer les choses. À Antigone, Georges Frêche, mon illustre prédécesseur, disait, “nous avons bâti ce quartier parce que nous voulons défier les lois de la cité capitaliste”.
L'ensemble des logements qui nous entourent, qui sont à proximité du centre-ville, sont des logements sociaux, pour faire en sorte que les gens qui sont de conditions modestes ne soient pas éloignés de nos villes, mais soient pleinement participants. Moi, aujourd'hui, comme Maire, comme au nom des habitants de la cité, j'ai besoin de vous, députés européens, pour défendre le Pacte Vert et m'aider à financer la rénovation thermique des logements pour concilier écologie et pouvoir d'achat, car il n'y a pas d'autre équation possible. La solidarité et l'écologie, pas d'écologie sans solidarité, pas d'économie sociale sans écologie.
Ce modèle-là, à l'image de la gratuité des transports : C'est cela que nous devons porter. Et ce pacte vert est aujourd'hui menacé de toutes parts.
Il faudra donc une voix forte, de nombreux députés socialistes, places publiques, pour porter la parole de la France, quand Gabriel Attal s'est mis à tout céder sur la question de la santé environnementale. Je voudrais terminer en évoquant une chose.
Cher Raphaël, Ta campagne, elle est l'expression de la sincérité dans le débat démocratique. Mais elle est aussi la fidélité. L'Europe est une utopie qui vient de loin.
En 1849, Victor Hugo, au congrès de Vienne, disait qu'un jour, nous ferions les États-Unis d'Europe. Que les obus, les canons se verraient dans les musées. Il a fallu trois guerres pour que la génération qui avait connu le deuil dise « Nous devons unir les peuples d'Europe ». L'utopie devient réalité. Mais les utopies, Mesdames et Messieurs, elles sont fragiles et elles peuvent tomber si elles ne trouvent pas des hommes et des femmes qui se lèvent pour les défendre.
Et il faut aujourd'hui défendre le projet européen. C'est notre avenir. Il faut le défendre parce qu'il est attaqué de toutes parts.
À gauche, il y a des millions d'électeurs qui sont pro-européens et qui ont besoin de soutenir cette démarche-là. Il faut le dire, c'est la liste de Glucksmann qui porte cela. Aujourd'hui, l'extrême-droite est entre 30 et 35 % et elle n'a aucun projet européen.
Elle veut le repli des nations quand nous voulons l'hymne à la joie pour la fraternité universelle. Alors, ici, cher Raphaël, avant qu'Antigone ne soit construite, François Mitterrand était venu faire un de ses derniers meetings. François Mitterrand qui est celui qui a fait l'Euro, celui qui a tenu la main du chancelier Kohl sur le charnier de Verdun. François Mitterrand qui, avec Jacques Delors, ont lancé le programme Erasmus, Eureka pour la science. Et bien, comme la flamme olympique que nous avons recueillie le 13 mai dernier, notre responsabilité est de prendre la torche et la flamme de l'espoir européen.
En 1995, dans son dernier discours au Parlement européen, François Mitterrand s'adressait ainsi à toutes les nations rassemblées. L'Europe est notre présent, elle doit être notre avenir.
Ça dépend de chacun d’entre vous, ça dépend de la force que nous allons donner à Raphaël. Cher Raphaël, à toi de porter ce drapeau, cette idée et cet idéal."