
Discours prononcé à l'occasion de l'ouverture de la guinguette de la Mosson - 05 juillet 2025
Depuis 2020, nous mettons beaucoup d'énergie, tu l'as dit très justement cher Vincent, pour que la Paillade se transforme.
La Paillade, c'est un quartier populaire de Montpellier auquel tous, qu'on y habite ou pas, nous sommes attachés. On a tous une histoire avec la Paillade. On connaît tous quelqu'un qui est arrivé à Montpellier, qui est passé par la Paillade.
C'est les rapatriés d'Algérie, les gens d'IBM, c'est bien sûr une partie de franco-marocains, c'est bien sûr le symbole de cette ville cosmopolite. C'est un quartier qui est extrêmement attachant et dès qu'on discute avec les artistes de leur expérience de résidence, c'est ce qu'ils racontent.
Moi, j'ai cette phrase, « n'est pas Montpelliérain celui qui n'est pas Pailladin ».
Et la Paillade, il était temps qu'on en prenne grand soin. Alors prendre soin d'un quartier, c'est faire des démolitions, des reconstructions. Ça a été de détruire la tour du malheur qui était la tour d'Assas.
C'est de s'attaquer à ces gens sans scrupules que sont les marchands de sommeil qui abusent de la dignité humaine. Mais c'est aussi construire de l'espoir en faisant des nouvelles écoles comme celle qui va être ouverte à la rentrée. L'école Hypatie dont quand le gouvernement est venu pour le comité intermédiaire des villes, tout le monde disait mais c'est incroyable. Une école où on apprendra, le périscolaire sera entièrement en anglais, un enseignement dédié sera en anglais, l'éducation artistique sera omniprésente. En janvier de l'année prochaine, le bassin nautique Neptune entièrement rénové ré-ouvrira. La rénovation c'est ça, c'est beaucoup de moyens, beaucoup de travaux, c'est vrai. Mais c'est aussi un grand projet humain parce que social. Et on n'a pas voulu dire juste on détruit et on reconstruit. On a voulu finement, du mieux possible, essayer de créer des liens pour recoudre la Paillade à toute la ville.
Qu'on y vienne, qu'on y parte, qu'on y revienne, qu'on crée ce mouvement. Et les permis d'imaginer ont été cette intensité du départ. Chère Laurie, tu as habité au dernier étage de la tour d'Assas et tu as fait visiter, narrer, raconter ce qu'était l'histoire du quartier.
Parmi les résidences d'artistes, on a le témoignage de la famille du premier habitant de la Paillade. Mais c'est extraordinaire, c'est extraordinaire de nous donner ça. La fresque de Al Sticking, qui a changé avec justement cette valise de ceux qui arrivent et de ces femmes qui ont lutté contre ce village vertical qui était la tour du malheur. C'était puissant et on la voyait de partout.
Chère Laurie, on a fait la ZAT. Combien de gens m'ont dit : « mais Monsieur le Maire, la Paillade, c'est dangereux, etc. » Mais ce n'était pas dangereux, c'était la fête, c'était la joie, c'était le plaisir d'être ensemble. C'était ce que l'homme, les femmes peuvent donner de meilleur. Vibrer, rire, s'émerveiller, prendre des petites photos, se les partager, commenter les spectacles.
Et ce fut un très grand moment dans la vie du quartier. J'aperçois un ami aussi, Bara, qui est là. Il est là, il est au pied d'un arbre. Lui qui fait des agoras citoyennes, qui essaye de convoquer le dialogue, la réflexion, la sensibilité. Tous ces projets, on les soutient.
Je ne peux pas tout énumérer, je ne peux pas tout énumérer. Mais on s'est dit, après la ZAT, ça ne doit pas être comme le soufflet, ça retombe. Il faut que l'esprit de la ZAT, l'esprit de la culture, continue à souffler.
Et c'est pour ça que grâce à la Fondation Altemed, on peut accueillir les artistes en résidence. Vous savez, les artistes en résidence, c'est quoi ? C'est leur permettre de les aider un petit peu financièrement. Leur donner des moyens pour qu'ils puissent mettre leur créativité, leur liberté au service de nos propres réflexions.
Cher Julien, je serais très heureux, on est très heureux avec Agnès Robin que le 5 septembre, vous soyez à Saint-Ravy. On a hâte de découvrir les QR avec les histoires de Pailladin. En tout cas, le maire, je peux vous dire, il a très envie.
Le travail d'artisanat qui a été fait là-bas, avec les débris de la Tour d'Assas, pour recycler, réinterroger, en faisant référence au savoir-faire marocain qui nous sont si chers, si présents dans notre ville et c'est une chance. Eh bien, ces résidences, ça participe. Et là, on lance les guinguettes.
Alors, les guinguettes, c'est un super truc. Entre les enfants perchés sur les arbres, pour aller chercher les doudous. Les enfants qui se mettent dans les tentes pour lire des livres. Voilà, et d'ailleurs lire à leurs parents. Et puis, ce soir, des concerts au bord d'une rivière qui s'appelle la Mosson, qui habite ce lieu avec la nature, qui nous rafraîchit, avec la nouvelle fontaine qu'on a enfin rénovée.
Eh bien, ça, ça fait du bien. Et vous savez, dans ce monde où il y a tant de problèmes, où quand les uns et les autres, nous sommes personnellement confrontés à des problèmes, bien sûr, dans la ville de la médecine, il faut solliciter des fois les médecins et les médicaments. Mais ce qui fait du bien, c'est d'être ensemble. C'est de partager. C'est de se rencontrer. C'est de voir les enfants s'amuser. On s'émerveille. C'est de vivre ses expériences. Et l'action que j'ai l'honneur de conduire comme maire de Montpellier, elle est habitée par ce chemin.
Et quand on s'est dit, on va poursuivre l'esprit de la ZAT. Moi, j'ai demandé à Laurie, je lui ai dit, tu continues, toutes les équipes d'Altemed, voilà. Alors, soyez ambassadeurs de ça. On peut encore débattre des îlots de chaleur, mais ici, il y a de la fraîcheur et il y a un souffle. Il y a un souffle, c'est celui de la fraternité.
Il y a un souffle, c'est celui de l'idée qu'on est mieux ensemble qu'à se détester les uns les autres. Il y a un souffle qui nous montre qu'on a plus à apprendre les uns des autres, plutôt que de dire du mal de nos diversités qui, pourtant, sont une force.
Alors voilà, c'est ça l'esprit des guinguettes de la Mosson. C'est tous les samedis de juillet. C'est super, il faut qu'on soit ambassadeurs de ça. Alors, vous allez me dire, Monsieur le Maire, c'est difficile. Il se passe tellement de trucs dans cette ville. C'est vrai, mais en même temps, il vaut mieux avoir une énergie créatrice, sur le toit du Corum, demain, ce soir, avec Mourad Merzouki sur la comédie. Demain, à 21h, avec, Valérie Chevalier, l'Orchestre National de Montpellier qui ouvre le festival par un concert gratuit. Samedi prochain, revenir et puis en passant sur le Kiosque Bosc avec tous les artistes. Voilà une ville qui essaye de se faire du bien. Et quand nous nous faisons du bien, nous grandissons bien.
Alors, merci à tous ceux qui se sont engagés dans ce projet. Ils font du bien à Montpellier. Ils nous font du bien. Et moi, je vous donne rendez-vous tous les samedis aux guinguettes de la Mosson. Voilà, bravo.
Vive Montpellier !