Inauguration du parvis Marc Bloch

UPV L5

Discours à l'occasion de l'inauguration du parvis Marc Bloch devant l'Université Paul Valéry à Montpellier

 

Monsieur le représentant de Madame la Rectrice Sophie Béjean, merci de votre présence, Madame la Députée de la troisième circonscription, merci chère Fanny Dombre-Coste, monsieur Jean-Louis Gely qui représente ici le département, chers collègues élus, madame la présidente de l'Université très chère Anne Fraisse, je suis très heureux à nouveau de me retrouver à vos côtés pour cette Université. Il y a à peu près un an, nous célébrions le portail Vasarely qui a été magnifié par tous les réaménagements, nous étions ensemble au Musée des Moulages, formidable lieu de culture scientifique qui mérite vraiment d'être découvert et puis à l'été dernier nous étions ensemble pour l'inauguration d'un Atrium qui est la bibliothèque de l'Université de Montpellier III. Bref, nous sommes ensemble souvent pour évoquer l'Université, ses projets, ses projets de réaménagement.

Je veux saluer vous, l'ensemble de la communauté universitaire, chercheurs, personnels administratifs et bien sûr l'ensemble des étudiants présents pour cette université et donc Madame la Présidente, nous y sommes. Et nous nous souvenons que théoriquement le tramway devait être en réalisation. Les choix ont été un petit peu différents, la bibliothèque Atrium est livrée et le tramway va arriver, je vais y revenir.

Mais au delà de la réalisation du tramway, l'engagement qui est le nôtre, c'est aussi à travers la réalisation du tramway, madame Frêche l'a très bien expliqué, c'est de transformer la ville et de transformer les espaces publics. Et c'est ici le parvis mais c'est également le réaménagement du trottoir Val de Montferrand, qui mène au théâtre de la Vignette, qui est maintenant accessible pour les PMR. C'est aussi la route de Monde.

Et aujourd'hui ce parvis qui était auparavant un parking délaissé, déclassé, eh bien devient un lieu d'hospitalité. D'hospitalité pour la nature, parce que nous avons désimperméabilisé des sols et planté. Et je veux saluer les équipes d'Antoine Garcia Diaz, les équipes de la TAM, remercier les commerçants pour leur patience et tous les étudiants, les membres de la communauté universitaire qui ont eu à subir les travaux.

Ce parvis est un espace public généreux, d'hospitalité à l'image des bancs qui y sont positionnés. Je me permets de citer Antoine Coppolani qui à un moment a dit "mais les bancs c'est la marque de fabrique de la municipalité". C'est vrai, de la place de la Comédie à ce parvis, nous mettons des bancs. Parce que le banc c'est quoi ? C'est le lieu de la rencontre, c'est le lieu de l'écoute, c'est le lieu où on se pose, c'est le lieu où on se retrouve.

Il y a tellement d'endroits où on retire les bancs, où on empêche les gens de se parler, de se comprendre, de partager. Donc ce parvis est un nouvel espace public pour l'Université, pour Montpellier. Vous l'avez dit madame la Présidente, vous accueillez des chercheurs et étudiants du monde entier, d'Israël comme de Palestine, et aussi les étudiants de Russie, d'Ukraine, les étudiants de toute la planète.

Ils doivent sentir qu'ils sont les bienvenus de l'hospitalité, et ce parvis permet d'accueillir convenablement. Il y a des mobilités qui accompagnent la transition écologique, le vélo, et dans quelques mois le tramway. Le tramway d'ailleurs, avec la ligne 5, parce que nous aurons un autre rendez-vous, c'est sa mise en service.

D'abord la zone de test, on aperçoit ici la figure de proue avec le design de Barthélémy Toguo, et entre mai et juin vous verrez arriver les premiers tests du tramway, et le 20 décembre 2025 à 11h, la rame inaugurale, donc vers peut-être 11h30, s'arrêtera ici pour la première fois et sera en service pour très longtemps. Transport en commun qui sont gratuits pour les habitants de la Métropole et qui pour les étudiants est une mesure aussi importante comme les personnels de l'université. Je voudrais terminer, Madame la Présidente, pour vous dire que nous allons continuer ensemble sur de nombreux projets, celui notamment d'une crèche entre l'université de Paul Valéry et la ville de Montpellier, pour accompagner les docteurs, les personnels de l'université, et bien dans l'accompagnement à la parentalité et la prise en charge.

C'est un très beau projet que nous livrons, et je ne veux pas me déjuger, son nom sera Colette Richard, du nom de cette artiste importante de notre ville, dont la maison était à cet endroit et qui joua aussi un rôle important pendant la résistance, puisqu'elle accueilla chez elle des artistes qui devaient être en situation d'exil. Ce parvis porte un nom, et vous avez évoqué cette mémoire et peut-être les controverses, mais il n'était pas concevable, à mes yeux, que la grande université de sciences humaines et sociales ne porte pas le nom d'une des grandes figures des sciences humaines et sociales de notre pays et au fond du monde. De la même manière qu'Alexandre Grothendieck a été honoré devant le nouveau parvis de la faculté des sciences, le très grand historien de l'école des annales, Marc Bloch, a tout à fait sa place ici.

Grand historien, auteur des rois Thomaturges, bien sûr historien médiéviste, connu sous l'ouvrage plus popularisé, parce que souvent mis en référence par les journalistes, sur l'étrange défaite et les causes de la défaite morale de la France en 1940, et bien il nous semblait juste au conseil municipal, dont je veux saluer la décision unanime, de lui donner ce nom. Marc Bloch, grand historien français. À Montpellier, il y a une école, Marc Bloch, mais devant une université, ça trouve aussi tout son sens.

C'est vrai que l'histoire entre Montpellier et Marc Bloch fut douloureuse. Elle fut toutefois heureuse pour ses étudiants au grand lycée de Montpellier en 1912, qui eurent la chance de bénéficier de son enseignement. Il se retrouve à l'université, qui n'était pas encore ici, mais vous l'avez rappelé, rue de l'Université, comme chargé de cours.

Et on lui prive d'accès, parce que juif, parce que citoyen français mais juif, l'accès à la bibliothèque et le doyen de l'époque lui refusent l'accès, se bat contre le fait qu'il puisse être enseignant au sein de l'Université. Mais il trouve aussi une communauté de chercheurs qui le soutiennent. Et c'est vrai que cette histoire est une histoire plus dure.

Mais au fond, la mémoire, elle doit aussi s'apaiser et se réconcilier. Et donc que Marc Bloch, qui eut des déboires devant l'université, porte le nom devant l'Atrium, je crois que c'est d'une certaine manière rendre justice. C'est aussi un message clair, et je veux rejoindre en tous points vos propos, d'un engagement résolu, dénommé c'est toujours un choix, et rappeler le combat qui doit être le nôtre contre le racisme, contre l'antisémitisme, contre l'intolérance, est important.

Et en cela, je veux saluer la décision du Président de la République, qui arrivera le moment venu, de faire entrer Marc Bloch au Panthéon. Peut-être lors de cet hommage de la nation à ce grand historien, on rappellera que Montpellier a su honorer à sa manière sa mémoire. Cet historien est lié à Montpellier en partie, mais qui est d'abord une grande figure des sciences humaines et sociales.

Sciences humaines et sociales qu'il nous faut défendre, car elles ont leur rôle dans nos sociétés. Je veux saluer aussi Monsieur le sénateur Bourgi, je montre les parlementaires parce qu'il y a la loi de finances, il faut aider nos universités aussi, comme les collectivités locales aussi, et soyez très attentifs tant les temps sont durs. Alors madame Frèche, dont je veux saluer l'action, parce que ce n'est pas facile de faire des travaux, de mener des transformations.

Mais aujourd'hui, on voit qu'après quatre années de mise en chantier très dure pour l'université, sous la belle lumière de notre ville, le parvis Marc Bloch se révèle pour accompagner notre université. Et comme vous l'avez dit madame la présidente, le tramway, il va changer la vie, mais d'ores et déjà, il transforme la ville. Et cette réalisation en est la preuve.

D'ailleurs, plus personne ne se souvient de ce à quoi ressemblait le parvis de l'université. Tout le monde se dit, ça a toujours été comme ça, parce que ses aménagements sont très réussis. Alors merci à tous, merci aux ouvriers, aux techniciens, aux équipes de TAM qui ont ardemment travaillé pour livrer ce chantier.

Merci à tous de votre patience. Et nous allons commencer à voir la transformation qu'opère la ligne 5 de tramway. Le prochain rendez-vous, c'est place Saint-Denis, place du 8 mai 1945.

C'est pour les quartiers populaires de la ville, en particulier la cité Paul-Valéry, le quartier d'Ovalie, des transformations majeures. En cela, nous avons envie de dire vivement le 20 décembre 2025. Il nous reste un peu plus de 380 jours avant d'y être, mais quand demain, il y aura l'arrêt université Paul-Valéry, Madame la Présidente, il n'y aura plus de confusion possible.

Et je crois que ça traduit l'engagement écologique qui est le vôtre pour l'Université et qui est le nôtre pour Montpellier. Merci à tous. Et quelle joie de voir le plan campus, lancé il y a plus de 15 ans, enfin se concrétiser.

Mais nous le savons aussi, nous avons d'autres projets. Merci.