Mesdames et messieurs, chers parents, chers enfants, quelle rentrée ! Pour certains, ce sera la première. Pour d’autres c’est la suite mais tout à l'heure, nous vous inviterons, Monsieur le Directeur nous sommes parfaitement d'accord, à venir couper le ruban inaugural qui laissera un souvenir mémorable de cette inauguration.
Je voudrais d'abord commencer par remercier les architectes, l'ensemble des techniciens, des employés, des ouvriers, de tous ceux qui ont travaillé d'arrache-pied pour livrer en temps et en heure cette école. Parce qu'un chantier en retard, c'est dur. Merci à vous. C'est pour nous une grande joie que d'ouvrir cette école. Cette école, elle est liée à l'histoire de la ville. Elle a eu plusieurs fonctions, elle a été aussi le conservatoire et maintenant elle devient une école primaire et sans doute pour de très longues décennies. Une école primaire ici en centre-ville, et je veux le dire aux parents, parce que nous souhaitons que l'Écusson de Montpellier, ce ne soit pas qu’un lieu de Airbnb, ce soit un lieu où les familles peuvent vivre, où les anciens peuvent vivre de manière tranquille. Et pour qu'on puisse y vivre, et bien il faut qu'il y ait des écoles, il faut qu'il y ait des crèches et c'est ce que nous avons voulu. A Madame la Présidente du comité de quartier que je veux saluer, cette rue a été ouverte, auparavant fermée, elle crée un nouveau chemin et sans doute un espace de jeu pour les enfants, mais ça, j'ai confiance dans leur créativité.
Cette école est aussi un geste exceptionnel. Le cadre d'enseignement et d'apprentissage qui va être donné aux enfants va nous causer beaucoup de problèmes parce que tout le monde va nous dire, on veut pareil. On veut des écoles aussi belles. Et au fond, c'est bien parce qu'un mot revient quand on est à l'école, Monsieur le Directeur, c'est exigence. Et oui, nous devons le meilleur pour nos enfants. Nous devons le meilleur, des bâtiments magnifiques évidemment, des équipes de très grande qualité. Madame la Dasen, je veux saluer ici tous les personnels de l'éducation nationale, qu'on décrit parfois injustement, tant qu'on connaît leur engagement. Des moyens alloués, par l’éducation nationale et la municipalité, c'est une grande force que de choisir de placer en résidence des artistes qui vont travailler avec les élèves. C'est un vrai choix, c'est un choix fort, comme tant d'autres qui ont été décrits, voulus, impulsés, soutenus notamment par Madame Dombre-Coste.
Enfin, cette école elle porte une dénomination. Cette dénomination était, pour moi je veux le dire, très importante. Quand on grandit dans une école, parfois, les enfants disent : mais pourquoi elle s'appelle ainsi l'école ? Ici, l’école Victor Hugo, là-bas l’école Jeanne Moreau, ici Pierre et Colette Soulages. Et je voudrais donner aux parents et à tous et à toutes ici, la réponse à cette question qui habitera des générations futures d'écoliers. J'ai eu comme maire l’immense honneur de rencontrer Pierre Soulages dans cette demeure atelier à Sète. Colette était aussi présente et il y avait une telle complicité entre eux. Il y avait un mot si important, il y avait beaucoup d'amour. Pierres Soulages me raconte ses années d'études à l'école des Beaux-Arts de Montpellier, qui est l'actuelle maison des relations internationales. Et c'est pendant les années d'occupation qu’ils sont étudiants. Des années sombres, des années dures. Je vous livre ici l'anecdote. Et pour moi, j'ai beaucoup d'émotion à cet instant.
Colette faisait la navette en train entre Sète et Montpellier. Et un soir, une image épouvantable surgit aux yeux de Pierre Soulages, celle de la rencontre entre Pétain et Franco devant la préfecture. Il a ce geste ainsi, comme si on disait nous "beurk”, une forme de dégoût et il ressent le besoin d'aller parler avec Colette Soulages. Ainsi, Pierre et Colette Soulages ne se sont plus quittés. De ce sentiment de révolte est aussi née une grande histoire d’amour dans cet écusson de Montpellier où ils ont étudié, vécu et où ils sont présents par les œuvres de Pierre Soulages dans le musée Fabre. Il nous semblait important, de mettre pour l'éternité le nom de ce couple qui est à la fois une histoire d'amour, une histoire de liberté ici et d'une certaine manière, à vous les enfants et chers parents, c'est une forme de bienveillance qui va présider aux destinées de l'éducation dans les salles de classe.
Alors pour conclure, je voudrais m'adresser aux enfants. Et vous dire plein succès ici. Cultiver vos rêves, faites-vous des copains et des copines, jouer à l'envie, cultivez votre curiosité et mesurez pour nous la responsabilité des adultes et pour moi aujourd'hui avec toutes les personnes présentes, l’immense fierté d'inaugurer une école. Construire une école, c'est sans doute l’un des gestes les plus beaux qui est donné à un maire. C'est une fidélité à un engagement. Et puisque j'ai nommé l'école Victor Hugo, je fais bien cette phrase extraordinaire de lui : “Construire une école pour fermer des prisons.”
L'éducation, c'est le plus beau choix. Et d'ailleurs un président américain, et ce sera ma dernière citation, disait la chose suivante : “Si vous pensez que l'éducation coûte trop cher, essayez l'ignorance.” Nous, ici, nous faisons le choix du savoir, de la connaissance, de la culture, mais surtout de la joie des enfants. Très bonne rentrée à vous Monsieur le Directeur. Excellente année scolaire avec les personnels dans l’école Pierre et Colette Soulages, je vous remercie.