
Discours prononcé le 18 juillet 2025 à l’occasion de la Garden Party Internationale organisée par Racine Sud et Montpellier Méditerranée Métropole
Monsieur le Président, d'abord félicitations. Très heureux de vous accueillir tous et toutes ici à la Maison des Relations Internationales. Clara Gimenez va nous rejoindre.
Je salue aussi Jérôme Moynier, au département, et, Caroline Dufoix, élue à mes côtés.
Évidemment, je salue les consuls, les consuls honoraires, qui nous font l'amitié de leur présence régulière et fidèle dans ce lieu.
Je salue également Emmanuelle Darras, qui porte le projet avec passion et conviction depuis longtemps et qui nous a permis de rendre hommage à André Vézinhet, qui fut le premier responsable politique du territoire à croire dans ce projet. À l'époque, c'était un autre contexte, mais il fallait absolument soutenir notre biculture dans l'export. C'était un enjeu, et il avait bien identifié, qu'il fallait prendre appui dans sa politique de relations internationales, que pouvait avoir à l'époque le département, sur ces réseaux formels et informels.
Je vous présente aussi Roderick Cox, le directeur musical de l’Opéra Orchestre national Montpellier.
Je voudrais dire plusieurs choses.
D'abord, nous sommes très contents de vous recevoir ici. La Maison des Relations Internationales (MRI) fête ses 25 ans à l’avenue Nelson Mandela. On travaille ardemment aux liens entre Montpellier et le reste du monde.
D'abord, parce qu'à Montpellier, il y a des binationaux, il y a des diasporas, il y a des gens qui viennent d'ailleurs et qui apportent leur énergie. Et elle est formidable pour notre ville. Elle aide à la développer. Et puis, parce qu'on s'intéresse beaucoup ici au sujet d'une autre diaspora, qui est la diaspora montpelliéraine à travers la planète. Et ça, c'est une force.
Je ne connais pas un Montpelliérain plus fier de sa ville qu'un Montpelliérain ou une Montpelliéraine expatriée. Je connais des Montpelliérains qui râlent sur les travaux. Je les croise souvent qui me dise que depuis 40 ans, la ville est toujours en travaux. Ce n’est pas faux. Depuis 48 ans, depuis l’élection de George Frêche, il en va de projet en projet. Et ça nous dit aussi de son dynamisme. Rassurez-vous, les travaux vont bientôt prendre fin.
Et donc, on a une diaspora des Montpelliérains expatriés, des Montpelliérains comme vous, qui ont fait des études dans des universités étrangères, en l'occurrence New York. Je veux ici saluer Madame la Doyenne. On accueille des étudiants de médecine, mais on a évidemment des médecins qui s'expatrient.
Il y a des Montpelliérains partout sur la planète.
D'ailleurs, moi, quand je vais dans un pays étranger, je croise toujours quelqu'un qui me reconnait. Et donc, qui connaît et qui s'intéresse à la vie de la ville. D'ailleurs, on l’a vu, dans le cadre de l'action internationale que nous conduisons, quand je me déplace, enfin, quand le maire se déplace, mais aussi quand je prends un temps pour rencontrer les Montpelliérains expatriés dans des lieux que sont les maisons de la région Occitanie.
Je veux remercier ici, chaleureusement, Carole Delga. On l'a fait au Maroc, à Fès. Il y avait une trentaine d'entrepreneurs, des personnes qui sont là depuis longtemps.
Les questions étaient à la fois, comment les aider dans leur projet, prendre des nouvelles de Montpellier, faire des connexions. Je l'ai fait à titre personnel dans un voyage privé à New York et à la maison de la Région aussi. On a très bien échangé, on est très attachés à accompagner cette mise en relation.
Et donc, moi, Monsieur le Président, nous allons rentrer dans un temps électoral. Nous n'avons plus le droit de donner de nouvelles impulsions. Or vous savez, c'est la règle qui fonde l'action. Il faut qu'on puisse commencer, en tout cas avec les équipes techniques, à avoir les liens pour renforcer cette internationalisation des Montpelliérains et des Montpelliéraines, pour s'entraider, se soutenir à l'expansion, à tout ce que Racine Sud fait, mais que nous accélérons.
Et puis, il faut qu'on le fasse parce qu'il faut aussi qu'on prenne conscience de notre force. Et le territoire de Montpellier construit bien plus son avenir que ce qu'on l'imagine. Et c'est souvent en se déplaçant à l'étranger qu'on en prend la mesure.
L'année dernière, au mois d'octobre, je me suis rendu à Chengdu, j'ai fait un long déplacement en Chine, dix jours, pour honorer le jumelage de la première ville française avec une ville chinoise, Chengdu. On a été accueillis formidablement bien et on a vu l'enseignement du français en Chine. Et ici, je veux rendre hommage à l'action de Franck Le Cars : à Montpellier, on ne le sait pas, mais c'est quand même la ville où le plus d'enfants en France apprennent le chinois.
À Montpellier, je vois, avec mon ami Roland Ickowicz et je salue la directrice formidable à la Maison de Heidelberg, dans nos écoles primaires, l’apprentissage de l'allemand. C’est pareil pour l'espagnol.
Il y a donc un travail considérable dès le primaire pour l'apprentissage des langues qui se poursuit dans nos collèges : le coréen, le chinois, l'italien, l'espagnol, le portugais. Grâce à l'action de Sophie Bejean, qui fut la rectrice auparavant, et poursuivie par Carole Godard, nous avons enfin à Montpellier le premier lycée international, ce qui est très important pour recevoir les expatriés : le lycée Jules Guesde. Et l'école Colette et Pierre Soulages fera cela dès la primaire. Nous y serons à la rentrée, pour voir cette dynamique. C'est une chance incroyable.
Ce sont des milliers d'enfants, d'élèves, grâce au volontarisme de l’Académie de Montpellier et sous l'aluette de Franck Le Cars, qui vont avoir une expérience déjà du monde. Et ça, c'est un investissement stratégique pour l'avenir, pour amplifier les liens. Tout comme, évidemment, nous devons encore davantage cultiver nos atouts.
Et Monsieur le Président, je vous inviterais à la nuit des étudiants du monde, que nous avons réinstallé, qui avait disparu et qui est un moment incroyable.
On voit la réalité de nos universités, Madame la Doyenne. On voit beaucoup de Chinois, d'Allemands, d'Espagnols, de Marocains… Mais nous voyons aussi des Indiens. Et ça, c'est un fait nouveau. La diplomatie française et l'amitié qui se noue actuellement avec l'Inde, donne un écho à un pays à un milliard d'habitants qui commence à envoyer ses étudiants dans nos universités.
Et ça, c'est aussi une chance, une grande tradition à Montpellier.
Je prends un peu de temps pour dire tout ça parce que, finalement, les liens, ce sont bien sûr les expatriés. C'est la diaspora montpelliéraine, qui est hors de Montpellier. Et puis, c'est ceux qui ont l'expérience de Montpellier et qui ont un lien avec Montpellier qui se préparent.
Je veux le dire ici avec force, on est très heureux et surtout très attentifs à tout ce qu'on pourra construire pour que, finalement, nous ayons à Montpellier notre place dans ce monde. Pour à la fois soutenir le développement économique et les opportunités d'échange, parce que si c'est vrai que la bataille tarifaire et douanière est là, il faut continuer à soutenir l'internationalisation du territoire. Il y a plein de secteurs qui en ont besoin.
J'étais au Maroc, où j’ai beaucoup appris sur les énergies renouvelables.
Sur le vin, naturellement, plus il y aura des projets communs avec nos amis allemands, on en a vu des preuves très concrètes, mieux ce sera.
Plus on aidera des gens à s'expatrier, mieux ce sera.
Parce qu'il faut qu'on porte une voix dans le Monde. À Montpellier, cette maison, c'est aussi une maison où on défend les droits de l'homme, où on défend les engagements climatiques. Nous, on pense qu'il y a une réalité au changement climatique et que chaque molécule de CO2 en moins dans l'atmosphère compte, c’est empêcher la catastrophe, on souhaite empêcher de laisser un héritage très grave pour les générations futures.
Il faut donc aussi qu'on porte ces voix. Montpellier, c'est une ville qui porte l'esprit de la coopération dans le respect. On est dans le dialogue, on s'écoute, on apprend les uns des autres, on s'enrichit.
L'expérience d'être expatrié, c'est souvent l'occasion de porter un regard sur la France et en même temps de rapporter quelque chose d'ailleurs ici.
Je terminerai là-dessus. Si aujourd'hui, à l'heure où les forces du dénigrement et du repli sur soi sont les vents forts à l'échelle mondiale, si nous ne tenons pas un discours en fidélité à ce que nous croyons - c'est-à-dire l'ouverture au monde et à cette phrase incroyable de Voltaire que les voyages forment la jeunesse parce qu'ils font naître tout ce qui en découle -et bien finalement ce sont ces vents mauvais qui vont gagner.
Nous, on veut ici, avec l'art, porter ce propos à vos côtés. Plus il y aura de Montpellierains qui découvriront le Monde et reviendront, mieux Montpellier se portera. Plus de gens d'ailleurs viendront à Montpellier, mieux Montpellier se portera.
Et plus nous arriverons à mettre tous ces gens en réseau les uns les autres, plus il y aura des opportunités économiques, d'amitié, de rencontres, de liens. En tout cas, c'est ce modèle-là de ville que nous défendons, que je défendrai ardemment, tant que j'en serai habitant, quelle que soit ma fonction. Parce que j'observe, hélas, qu'il y a tellement d'endroits où aujourd'hui on se laisse aller au repli, nous devons hisser haut le drapeau de l'ouverture.
Très belle soirée à Racine Sud.
Je sais votre engagement pour la ville, pour la culture, et maintenant pour la relation à Montpellier et au monde.
Merci
Illustration : Image libre de droit