
Madame la Présidente, Monsieur le Secrétaire Perpétuel, chère Michèle Verdelhan, cher Christian Nique, je suis très heureux d'associer à ma prise de parole Éric Penso, vice-Président chargé de la culture à la Métropole, qui est plus assidu que moi aux sessions de l'Académie, parce qu'auparavant je m'occupais de culture et je pouvais davantage être présent. Mais je tenais absolument à venir vous saluer, je veux saluer Madame la Rectrice déléguée, lui souhaiter la bienvenue, et d'emblée lui dire combien, ici, l'engagement de nos universités, Madame la Présidente et Monsieur le Président, Madame la Présidente Anne Fraïsse et Monsieur le Président Philippe Augé, est total en faveur de l'enseignement supérieur et le soutien de la Métropole, total aussi, donc l'occasion d'échanger sur le contrat de plan Etat-Région pour les enseignements supérieurs à la recherche. Vous le savez, dans la région Occitanie, il y a une Métropole qui est là, une autre qui viendra, on s'en parlera, mais merci beaucoup d'être présent.
Je veux saluer Monsieur Demoule, professeur au Collège de France, et lui dire combien le souvenir de notre rencontre à l'Agora des Savoirs fut pour moi un moment très marquant, bouleversant mes connaissances sur le Néolithique notamment, et ses ouvrages sur la figure ont été très inspirants. L'Agora des Savoirs, Mesdames et Messieurs, c'est un de ces moments de rencontre, justement, entre des grands chercheurs, des grands universitaires de notre monde contemporain, dans toutes les disciplines, qui dialoguent avec la Ville de Montpellier, et je crois qu'il y a quelques instants, vous étiez à Rabelais, et cette salle est un des grands moments de rencontre entre la science et la société, et nous allons continuer. Vous avez raison, Monsieur le Secrétaire Perpétuel, de saluer le dévouement des membres de l'Académie, et cela m'oblige à vous remercier.
Vous remerciez pour vos travaux, qui se tiennent les lundis à 17h, les colloques, les prix, et je pense à Monsieur le Sénateur, cher Hussein Bourgi, merci évidemment de ta présence fidèle, nous arrivons du même endroit, de vous remercier de votre engagement, je l'ai dit l'année dernière, mais je veux en reprendre, pour la vie intellectuelle de notre cité, de concourir à la diffusion des savoirs, au questionnement, à des approches, et ce sont des moments importants, et comme Maire de Montpellier, je peux le dire, je suis très fier de l'Académie des sciences et des lettres de Montpellier, sans offenser nos amis Nimois, qui nous font l'amitié de leur présence, mais le savoir est universel, et doit être universellement défendu. Donc merci, merci, moi je reçois à mon bureau ce précieux bulletin, épais, qui dit beaucoup de choses, de tout l'engagement qui est le vôtre, et je veux à nouveau vous en remercier. Je me dois de rejoindre vos propos, je l'ai dit l'an passé, mais je veux le réaffirmer à nouveau.
Les temps sont durs pour la science et pour la culture. Il ne faut pas se faire d'illusions, ce qui apparaissait acquis dans nos sociétés démocratiques est aujourd'hui très ébranlé. Nous pensions, il y a quelques années, que ceux qui défiaient la vaccination étaient sans doute ceux qui avaient le moins rencontré les professeurs, moins rencontré toutes les médiations scientifiques, et bien nous constatons que maintenant, dans une grande nation qui reste une nation amie, et bien cela peut être défié au sommet. Et ça dit toute la nécessité de l'engagement des élus que nous sommes, et c'est pour ça que la présence ce soir d'un Sénateur de la République a son importance.
Pour que nous puissions former coalition pour défendre une idée à laquelle moi je crois, qui est le progrès. Alors le progrès matériel peut être interrogé en raison de la crise écologique, mais le progrès humain, la controverse humaine elle, est indispensable. Et sans doute le très beau titre de son ouvrage de l'auteur, du Directeur du Monde des Livres, nous invitant au courage de la nuance, est une forme de plaidoyer pour la discussion académique, pour la discussion universitaire.
Et je veux dire ici, solennellement et fortement, l'engagement est peut-être un élément rassurant de notre ville en faveur de la culture, de la culture scientifique. Je voudrais ici vous inviter à peut-être questionner, regarder et constater. Montpellier, cette semaine vient de vernir quatre grandes expositions : Françoise Pétrovitch au Mo.Co, M. Appriou à la Panacée, JR, street artist qui s'est inspiré d'une histoire de Montpellier autour des drapiers et des graines a livré une œuvre remarquable au Carré Saint-Anne qui a rouvert ses portes. Et puis, vendredi dernier, au Musée Fabre sous la houlette de la nouvelle directrice, je salue évidemment Michel Hilaire, membre de l'Académie, mais qui assure le commissariat avec Maude Marron-Wojewodzki qui est partie à Rodez, le commissariat de l'Expo Soulages, un dialogue incroyable autour de la lumière et de ce très grand peintre. Il y a un Rembrandt, il y a une statue-menhir, M. Demoule, il ne sera pas insensible, pour bien montrer combien les influences de Pierre Soulages sont nombreuses et multiples. Et je dis rassuré, pas rassuré parce que nous, nous faisons le choix de soutenir ces expositions, mais par le nombre de personnes qui étaient présentes dans les vernissages et qui se sont quasi précipitées en commentant ici, là, les expositions.
Et de la même manière, au moment où je m'exprime, le festival de Montpellier Danse, qui accueille des créations contemporaines mondiales, bat son plein et dans quelques jours, le festival de Radio France et les rencontres de Pétrarque animeront notre vie culturelle et intellectuelle de notre magnifique ville de Montpellier. Tout cela, nous le portons, nous le défendons parce que, justement, nous faisons ce choix, chacun à notre place, de défendre cette exigence de la nécessité du savoir, de cette exigence d'essayer d'élever l'esprit humain, de continuer à porter pour notre société un projet de liberté, un projet émancipateur. Et je sais que je peux compter à la fois sur l'Académie comme Maire, mais aussi à travers chacun d'entre vous pour votre engagement dans la cité chaque fois que nécessaire.
Et je reviens encore à des remerciements, mais qui sont des remerciements d'espoir pour la suite de votre engagement. Alors, ici, nous sommes dans une ville qui s'efforce de tenir bon, voilà, du mieux possible, dans ces temps qui, c'est vrai, sont difficiles pour la connaissance. Merci, Madame la Présidente, de vos mots, mais au fond, quoi de plus normal que de donner à l'Académie des sciences et des lettres de Montpellier cet écrin extraordinaire qu'est la Maison des Relations Internationales pour son repas de fin de saison, j'oserais de repos annoncé et mérité que cette Maison des relations internationales, dont nous avons fêté avec Madame Hart les 25 ans, symbole de l'ouverture de notre ville sur le monde et qui accueille régulièrement des moments aussi intellectuels. Et récemment, nous tenions un colloque avec le professeur Dédéyan sur la question de la mémoire des génocides et de l'usage de ce terme, tout comme ce lieu qui est le lieu des relations internationales est aussi l'ancienne école des beaux-arts de Montpellier. Et donc, si vous êtes dans un écrin de verdure magnifique pour Montpellier, pas aussi beau, Monsieur le Président, que le jardin des plantes, mais, et j'aperçois Monsieur le Professeur Thierry Lavabre-Bertrand qui a tant fait et qui me soit permis de saluer la mémoire, excusez-moi, du professeur Jarry qui en fut le directeur. C'est ici aussi l'ancienne école des beaux-arts qui justement eut accueilli en son temps Colette et Pierre Soulages, mais aussi Germaine Richier et quelques noms illustres.
Alors, c'est une citation puisque, chère Michèle, Madame la Présidente, vous m'y renvoyez, que j'utilise souvent mais que quelqu'un m'a donné en présent, en cadeau, celle de Dostoyevski, qui dit « c'est par la beauté que l'on sauvera le monde ». Eh bien, il y a une beauté dans la controverse intellectuelle, dans l'échange académique, il y a la beauté de l'esprit humain et qu'il me soit permis de le saluer. Merci de votre engagement pour la vie intellectuelle de Montpellier. Je veux avoir une pensée pour les académiciens qui nous ont quittés.
Nombreux sont ceux qui ont tant fait pour Montpellier. Et puis, merci et passez une très belle soirée sur cette lumière du midi, ce jardin qui nous protège et ce lieu si inspirant pour l'avenir. Merci.