Discours de Michaël Delafosse, maire de Montpellier et Président de Montpellier Méditerranée Métropole, prononcé le lundi 2 septembre 2024, lors de l’inauguration de l’école Pierre et Colette Soulages.
Mesdames et Messieurs, chers parents, chers enfants, quelle rentrée ! Pour certains, ce sera la première. Pour d’autres, c’est la suite, et tout à l’heure, nous vous inviterons à venir couper le ruban inaugural, ce qui laissera un souvenir mémorable de cette inauguration.
Je voudrais d’abord commencer par remercier les architectes, l’ensemble des techniciens, des employés, des ouvriers, tous ceux qui ont travaillé d’arrachepied pour livrer cette école en temps et en heure, parce qu’un chantier en retard, c’est dur ! Merci à vous !
C’est pour nous une grande joie d’ouvrir cette école. Elle est liée à l’histoire de la ville. Elle a eu plusieurs fonctions : elle a été un conservatoire et, maintenant, elle devient une école primaire, sans doute pour de très longues décennies…
Une école primaire, ici, en centre-ville – je veux le dire aux parents – parce que nous souhaitons que l’Écusson de Montpellier ne soit pas qu’un lieu de Airbnb. Nous souhaitons que ce soit un lieu où les familles peuvent vivre, où les anciens peuvent vivre de manière tranquille. Pour qu’on puisse y vivre, il faut qu’il y ait des écoles, il faut qu’il y ait des crèches, et c’est ce que nous avons voulu.
Madame la présidente du comité de quartier, que je veux saluer, cette rue a été ouverte. Auparavant, elle était fermée ! Elle crée un nouveau chemin et, sans doute, un espace de jeu pour les enfants. Pour cela, j’ai confiance dans leur créativité. Cette école est aussi un geste exceptionnel ! Le cadre d’enseignement et d’apprentissage qui va être offert aux enfants va nous causer beaucoup de problèmes, parce que tout le monde va nous dire : on veut pareil. On veut des écoles aussi belles.
Et au fond, c’est bien, parce qu’un mot revient quand on est à l’école, Monsieur le Directeur : c’est exigence. Et oui, nous devons le meilleur pour nos enfants. Nous devons le meilleur, avec des bâtiments magnifiques évidemment, et des équipes de très grande qualité. Madame la DASEN, je veux ici saluer tous les personnels de l’Éducation nationale – qu’on décrie parfois injustement, tant on connaît leur engagement. Les moyens alloués, par l’Éducation nationale et la municipalité, c’est une grande force que de choisir de placer, en résidence, des artistes qui vont travailler avec les élèves. C’est un vrai choix ! C’est un choix fort, comme tant d’autres qui ont été décrits, voulus, impulsés et soutenus, notamment par Madame Dombre-Coste.
Enfin, cette école porte un nom. Cette dénomination était, pour moi, je veux le dire, très importante. Quand on grandit dans une école, parfois, les enfants disent : mais pourquoi s’appelle-t-elle ainsi, l’école ? Ici, l’école Victor Hugo, là-bas l’école Jeanne Moreau, ici, Pierre et Colette Soulages. Et je voudrais donner aux parents, et à toutes et à tous ici, la réponse à cette question qui habitera des générations futures d’écoliers.
J’ai eu, en tant que maire, l’immense honneur de rencontrer Pierre Soulages dans sa demeure-atelier à Sète. Colette était aussi présente, et il y avait une telle complicité entre eux. Il y avait un mot si important, il y avait beaucoup d’amour. Pierre Soulages me raconte ses années d’études à l’école des BeauxArts de Montpellier, qui est l’actuelle maison des Relations internationales. Or, c’est pendant les années d’Occupation, durant la Seconde Guerre mondiale, qu’ils sont étudiants. Des années sombres, des années dures ! Je vous livre ici l’anecdote. J’ai beaucoup d’émotion à cet instant.
Colette faisait la navette en train entre Sète et Montpellier. Et un soir, une image épouvantable surgit aux yeux de Pierre Soulages, celle de la rencontre entre Pétain et Franco devant la préfecture. Il a ce geste ainsi – comme si on disait «beurk» – une forme de dégoût. Il ressent le besoin d’aller parler avec Colette Soulages. Ainsi, Pierre et Colette Soulages ne se sont plus quittés. De ce sentiment de révolte est aussi née une grande histoire d’amour, dans cet Écusson de Montpellier où ils ont étudié, vécu et où ils sont présents par les œuvres de Pierre Soulages dans le musée Fabre. Il nous semblait important de graver pour l’éternité le nom de ce couple qui est à la fois une histoire d’amour, une histoire de liberté ici, et, d’une certaine manière, à vous, les enfants, et chers parents, c’est une forme de bienveillance qui va présider aux destinées de l’éducation dans les salles de classe.
Alors pour conclure, je voudrais m’adresser aux enfants et vous souhaiter plein succès ! Cultivez vos rêves, faites-vous des copains et des copines, jouez à l’envie, cultivez votre curiosité, et mesurez, pour nous, la responsabilité des adultes et, pour moi, aujourd’hui, avec toutes les personnes présentes, l’immense fierté d’inaugurer une école. Construire une école, c’est sans doute l’un des gestes les plus beaux qui soit donné à un maire. Construire une école est une fidélité à un engagement. Et puisque j’ai nommé l’école Victor Hugo, je fais mienne cette phrase extraordinaire de lui : «Construire une école, c’est fermer une prison.»
L’éducation, c’est le plus beau choix. Et d’ailleurs, un président américain – et ce sera ma dernière citation – disait la chose suivante : «Si vous pensez que l’éducation coûte trop cher, essayez l’ignorance.» Nous, ici, nous faisons le choix du savoir, de la connaissance, de la culture, mais surtout de la joie des enfants. Très bonne rentrée à vous, Monsieur le Directeur. Excellente année scolaire avec les personnels de l’école Pierre et Colette Soulages. Je vous remercie.