Discours prononcé par Michaël Delafosse, maire de Montpellier, Président de Montpellier Méditerranée Métropole à l’occasion de la conférence de presse de lancement de la mutuelle communale.
Montpellier, Hall de l’Hôtel de Ville, le 14 octobre 2024
« Madame la Présidente de la Mutuelle Familiale chère Sylvie Ben Jaber, je voudrais d’abord vous remercier de votre présentation, parce que vous êtes la mutuelle lauréate, et la concurrence a été rude, mais, et les valeurs et les prix et le panier de soins que vous proposiez étaient le plus solidaire et répondaient parfaitement aux objectifs.
Je voudrais dire quelques mots avant d'entrer, à proprement parlé, sur la mutuelle communale, mais quand même juste rappeler que nous sommes en octobre 2024 et c'est notre dernier engagement que nous avions formulé autour du bouclier social lors des élections municipales à la ville de Montpellier. Je voudrais le rappeler : stabilité des taux d'imposition. La taxe foncière, si elle a augmenté, c'est à cause de la loi de finances. Chaque année, contrairement à de nombreuses villes, nous n'avons pas touché aux taux d'imposition sur la commune. La taxe foncière, c'était notre engagement.
Nous avions promis un tarif d'éco-responsabilité de l'eau, il est à l'oeuvre depuis le 1er janvier 2024. Plus vous consommez, plus vous payez, au-delà de 120 m3 et les 15 premiers m3 pour toutes les communes dans le cadre de la régie publique sont gratuits pour assurer les services essentiels.
L'encadrement des loyers, il est en place et il n'est pas contesté, il est salué par Madame la Ministre du Logement et de la Rénovation urbaine, Valérie Létard, avec qui j'ai eu un entretien lors du congrès de l'USH.
Nous avons mis en place, conformément à notre engagement, un tarif à 50 centimes à la cantine. Et alors que l'inflation alimentaire était très violente pour les ménages, nous avons baissé pour 67 % des familles le tarif de la cantine. C'est vrai, nous avons demandé au papa d'Adrien un petit effort supplémentaire sur son tarif de cantine, mais cela est justice.
Nous avons tenu ici notre autre engagement. Nous avons promu les épiceries sociales et solidaires qui se développent et bientôt nous serons à Solidarité Dom-Tom pour la rénovation de ce lieu remarquable, cher Michel.
Et puis, depuis le 21 décembre 2023, un demi-million d'habitants de notre territoire bénéficient de la gratuité des transports en commun.
J'aurai l'occasion d'y revenir, mais un rapport de l'OCDE a d'ailleurs félicité la métropole de Montpellier dans son engagement en faveur de l'écologie, parce que ça contribue à l'acceptation des populations sur cette cause majeure qui engage la planète entière.
Tenir ses promesses, c'est pas rien. Et donc nous sommes là au dernier engagement « Créer une mutuelle communale ». Mais tenir ses engagements, c'est la signature de l'équipe que j'ai l'honneur de conduire.
Et je veux rassurer tout le monde. Nous traversons les tempêtes, l'inflation, le choc énergétique - tout de suite, nous avons voté un plan de sobriété - Je veux rassurer tout le monde. Nous accueillons et nous nous battons pied à pied pour accueillir les entreprises pour la dynamique fiscale du territoire. Et j'aurai l'occasion d'ici quelques temps de faire plusieurs signatures de parapheurs pour annoncer des créations d'emplois sur le territoire qui vont contribuer fiscalement à la dynamique du territoire et donc financer nos politiques publiques.
Aujourd'hui, « Mutuelle communale ». Pourquoi ? Vous savez, dans notre pays, quand vous êtes dans une grande entreprise, vous avez la chance d'avoir des partenaires sociaux qui portent la parole et qui mettent dans l'agenda social de l'entreprise la couverture santé des travailleurs. Quand vous êtes dans la fonction publique, la continuité de l'emploi qui est tout à fait normale au nom du principe d'impartialité - c'est le statut de 1947 - vous avez une couverture complémentaire santé qui est accompagnée dans votre carrière.
Mais quand vous êtes un territoire comme Montpellier, où votre structure d'emploi, c'est beaucoup de TPE, PME, beaucoup parce qu'elles se développent, eh bien là, la question de la protection sociale est beaucoup moins posée, je pense ici à tous les employés du secteur du commerce, du secteur de la restauration.
Voila, la réalité du travail fait qu'on ne négocie pas forcément avec son employeur sa couverture santé. Quand vous avez beaucoup de salariés qui sont à temps partiel, 30 heures, 25 heures, la question de la couverture sociale est souvent posée. Quand vous êtes retraité avec petite pension et le CCS va jouer un rôle majeur dans le dispositif, parfois le coût de la mutuelle est très élevé sur votre pouvoir d'achat, est très lourd.
Et donc nous, on avait entendu beaucoup cette demande de couverture santé sur le territoire. Et donc le dispositif de mutuelle communale, il a été développé, ça a été évoqué par Michel dans un certain nombre de communes et on avait benchmarké, comme on dit en Occitan, pour aller voir comment ça se faisait. Et l'idée était très intéressante. Sans que la collectivité finance à proprement parlé, mais intensifie les dispositifs existants, je vais y revenir.
Eh bien on peut dire, on lance une consultation à travers un AMI (Appel à Manifestation d'Intérêt), nous l'avons fait il y a un an au conseil municipal, en disant voilà, nous on se propose à travers le CCAS, à travers le bus de prévention santé, à travers tous nos canaux de communication, à travers vous mesdames et messieurs les journalistes, de rejoindre le projet de mutuelle communale pour qu'il y ait un nombre conséquent d'adhérents qui permettent de créer une solidarité pour couvrir le risque.
Et donc en allant sur montpellier.fr/mutuelle-communale on peut adhérer, et le but c'est que le plus grand nombre de gens qui n'ont pas de couverture adhèrent, pour conforter la solidarité entre tous les mutualistes du territoire, et donc prendre en charge le risque quand un des mutualistes a des sujets de santé, ou deux, etc.
C'est ensemble, nous sommes plus forts. Ce sont les principes essentiels de la protection sociale complémentaire. Et donc c'est la mutuelle familiale que je veux saluer, qui a été lauréate de notre AMI, et qui propose, vous l'avez dans le dossier de presse, des prestations avec un premier engagement, c'est de ne pas toucher au tarif à l'aune de 2026, pour les deux prochaines années.
Après, nous on fait attention à Monsieur Barnier, parce que vous êtes obligés de refaire votre budget. J'aurai l'occasion d'en parler. 12 millions d'euros pour la métropole, 8 pour la ville. Je ferme la parenthèse mais là, ça va être difficile, Monsieur Barnier et Monsieur Attal. Je l'ai entendu ce matin à la radio, Monsieur Attal, « responsable de rien, tous les autres sont coupables ». Quand même passer de 4 points de déficit à 6 points. Il faut le faire. Bon, je ferme la parenthèse. J’y reviendrai.
Ça, ça va permettre à tous ceux qui n'ont pas une couverture complémentaire de se tourner vers la mutuelle communale. Nos seniors, nos actifs, et puis les jeunes. Ceux notamment qui quittent la formation et qui sont au début sur le marché du travail.
Et je veux leur dire, prenez une couverture santé, parce que le jour où vous avez un pépin, c'est difficile. Vous en aurez pour vos frais. Et donc les garanties ont été construites pour eux, avec des paniers de soins négociés, des tarifs très lisibles, la gratuité de la cotisation à partir du troisième enfant, et donc un accès de proximité avec une agence qui va s'ouvrir à Antigone, ainsi qu’une agence en ligne.
Et puis c’est là le + important, il y a un acronyme qui a été utilisé, qui s'appelle la C2S.
Je ne suis pas sûr que tout le monde sache ce qu'est la C2S. Moi, je parle le vieux français, la CMU. Vous savez ce qui a été voulu par Lionel Jospin, Premier ministre, qui a donné l'assurance et mis en œuvre par Martine Aubry, à l'époque Ministre des Affaires sociales, qui est de garantir l'accès universel à la santé.
Il a fallu attendre la fin du XXe siècle pour que nous puissions mettre en place ce dispositif. Et aujourd'hui, il y a plein de gens qui sont éligibles à la C2S, (ex-CMU), mais qui ne le savent pas. Et là, il va y avoir un travail très précieux entre la Mutuelle Familiale et la Caisse Primaire d'Assurance Maladie.
Et je vais en saluer son Directeur, Monsieur Trotabas, qui est très volontariste là-dessus, pour agir sur le non-recours au droit et garantir une couverture santé convenablement prise en charge. Ce n'est pas un petit sujet pour nous, à Montpellier. Ce n'est pas un petit sujet parce que quand vous n'avez pas de couverture complémentaire santé, il y a du renoncement aux soins.
C'est-à-dire qu'il y a des gens qui laissent leur état de santé se dégrader, puis un jour, ils sont dramatiquement rattrapés par la patrouille. Donc là, nous allons renforcer la protection sociale complémentaire. Ce n'est pas un petit sujet d'être la mutuelle familiale qui va aider le territoire à assurer la complémentaire santé, donc la garantie à 100 % de prise en charge des soins, dans une ville qui est quand même la ville de la médecine. Et donc, on ne peut pas avoir la médecine de pointe et ne pas être à la pointe pour assurer la solidarité en matière d'accès à la santé.
Avant d'aller vers ma conclusion, saluer aussi la Mutuelle Familiale parce qu'elle va aider chaque bénéficiaire du point de vue de sa prévention, mais aussi du parcours de soins. Et les réseaux de soins, je pense ici à la rue de la 32ème, aux opticiens mutualistes, etc., vont permettre d'accompagner pour éviter de se retrouver chez des médecins qui, parfois, pratiquent les dépassements d’honoraires et rendent les choses difficiles.
Dernier point. Moi, je veux saluer ma chère collègue de Sussargues, qui est là. La mutuelle communale concerne donc 305 000 habitants, les Montpelliérains, mais les communes de la métropole ont répondu présentes.
Sussargues, Clapiers, Saint-Géniès-des-Mourgues, Le Crès et Murviel-lès-Montpellier sont la grande zone de recrutement des futurs mutualistes pour leur protection sociale complémentaire; et donc par l'intermédiaire de nos CCAS respectifs et les campagnes de communication, nous allons pouvoir présenter ce dispositif en faveur de la couverture santé du territoire.
Donc moi, je veux saluer notre méthode. C'est une initiative partenariale entre les communes. La Mutuelle Familiale, la Caisse Primaire d'Assurance Maladie, où nous unissons nos forces pour pouvoir favoriser l'accès aux soins de tous.
Les moyens publics que la collectivité engage, quels sont-ils ? Nous, nous ne versons pas un euro à la mutuelle familiale. Pas un. Ce sont les mutualistes qui vont cotiser. Donc c'est pas de l'argent public. Par contre, nous mobilisons, et je veux les saluer, les travailleurs sociaux, les équipes des CCAS et toutes les équipes là-dessus pour que justement, quand elles se retrouvent devant des publics qui sont en complexité dans l'accès au Droit, qui sont en difficulté, eh bien on est en capacité de leur proposer une bonne solution. Et donc, dès ce soir, dans les clubs de l'âge d'or, les équipes des CCAS, à travers le bus, la Ma.P Santé, on va pouvoir présenter ce dispositif de solidarité nouveau.
Et donc c'est pas de moyens publics supplémentaire, mais par contre, c'est une efficience des moyens publics qui est mise au service de la protection sociale de tous. Voilà. Je le dis avec beaucoup de force. Cette initiative-là, elle existe sur d'autres territoires. Aujourd'hui, c'était un de nos engagements de campagne, il se met en œuvre. Nous tenons nos promesses. Nous tenons nos promesses, car c'est le fondement d'une démocratie de tenir ses engagements. Et il va permettre, encore une fois, de mieux protéger, de mieux couvrir les habitants de notre territoire pour qui, contrairement à ce que certains peuvent penser, la vie est difficile. La vie est difficile.
Mais avec les 2 ans d'inflation qu'on a pris, l'alimentation est plus chère. On nous annonce encore des tarifs qui vont augmenter sur l'électricité, alors nous, on est pleinement mobilisés sur ces sujets : développement des réseaux de chaleur, rénovation thermique des logements sociaux. On en fera au total près de 10 000, ce qui est un effort sans précédent dans le mandat, et on va continuer à produire du logement social, parce que c'est un vrai soutien au pouvoir d'achat des ménages. Mais là, la question de la santé, c'est aussi une question absolument essentielle. Et avec cette mutuelle communale, nous apportons une réponse.
Et je le dis, non pas en mettant des crédits supplémentaires, mais en unissant nos forces, en inventant, en innovant sur des dispositifs. Et je ne doute pas du succès que cela va rencontrer. C'est ma conclusion.
Je suis très passionné par ça, parce que je trouve que dans une vie passée, j'ai eu l'honneur de présider une mutuelle, d'être administrateur de la mutualité française. Et je sais tout ce que peut représenter le mouvement mutualiste, qui est le premier mouvement social français en termes d'innovation, de capacité à relever un certain nombre de défis.
Donc moi, je suis à la fois très honoré, parce qu'on tient notre promesse, mais un peu ému dans mon parcours militant, très varié, de me retrouver à côté de vous, Madame la Présidente. Et c'est la qualité de l'AMI qui a fait que la Mutuelle Familiale l'a remportée. Je veux être très clair. Mais demain, on parlera de la protection sociale des agents au Conseil municipal. C'est d'autres confrères à vous.
Mais bref, vive la mutualité, vive la Mutuelle Familiale pour prendre en charge les habitants de notre territoire. Merci à tous. »
Seul le prononcé fait foi.