Avec le Maroc, Montpellier bâtit des ponts durables

Porte de la ville de Fès, jumelée avec Montpellier – Image libre de droit

Discours prononcé à l’occasion de la 26ème fête du trône marocaine – 30 juillet 2025

Madame la Consule Générale, très chère Soumia, merci pour les mots qui ont été prononcés et pour l’action qui a été réalisée, j’y reviendrai. Merci également de me donner la parole.

Qu’il me soit permis de saluer Monsieur le Préfet du Gard, qui nous renvoie à la circonscription du Consulat Général.

Je suis très heureux de vous saluer et également de saluer la présence ce soir de très nombreux élus ici : Monsieur le Sénateur, Madame la Députée Européenne, Monsieur le Représentant de Lunel Agglomération, Madame Bouida, qui représente le Département, Monsieur Benabdillah, évidemment, qui représente la Région en sa qualité de vice-président, Madame la Maire de Castries, Monsieur le Maire de Castelnau.

Je voudrais également saluer François Commeinhes, qui a tant œuvré pour les liens, ainsi que Mustapha Laoukiri et Clare Hart, vice-présidente des relations internationales. Je salue aussi Jacques Touchon, qui a été élu aux relations internationales auparavant.

Je salue Monsieur le Consul de Pologne, toujours présent, ainsi que les représentants des différentes autorités, forces de gendarmerie, pompiers et de la police.

Vos invités sont également de nombreux acteurs qui font tant pour la relation entre le Maroc et la France, et je voudrais les saluer.

C’est d’abord pour nous, ici, en répondant à votre invitation à cette fête du trône, l’occasion de saluer l’action du Roi Mohammed VI et le peuple marocain, que nous aimons et avec qui les liens sont, chaque jour, plus intenses.

C’est très important pour nous. Vous avez évoqué, et je vais réagir, chère Soumia, quelques actions que nous avons dû mener, non des moindres.

D’abord, nous avons dû régler la question du consulat à Montpellier, tant attendu par beaucoup de nos concitoyens franco-marocains, pour de nombreux étudiants marocains et pour des Marocains présents ici, qui n’avaient pas des conditions d’accueil satisfaisantes, ni des conditions de travail dignes de tout l’engagement du Maroc sur cette grande circonscription.

Ce dossier a pu être réglé par un bâtiment magnifique, dans un endroit très adapté, où l’artisanat marocain a signé un accueil exceptionnel.

Lorsque je suis venu pour l’inauguration, je me suis dit avec beaucoup de malice : « Mais c’est quand même dommage que l’adresse postale ne soit pas la rue Mohamed V ». Et bien nous avons réglé ça et je crois qu’il n’y a pas beaucoup de consulats généraux du Maroc domiciliés dans une rue nommée au nom d’un souverain qui a profondément marqué le Royaume, Sa Majesté Mohamed V, que j’ai eu l’occasion de mettre à l’honneur lors de la journée du 16 juillet à la mémoire des Justes de France, car le Maroc était alors sous l’emprise de l’État français, régime dit de Vichy, et le Roi Mohamed V a su protéger ses sujets juifs, alors que les lois de Vichy devaient s’appliquer.

Le garder dans la mémoire de notre ville est un honneur, évidemment en lien avec le consulat, mais il me fallait aussi énoncer lors d’une cérémonie officielle l’action remarquable qui a été la sienne et qui doit éclairer chacun d’entre nous.

Chère Soumia, grâce à vous et vos équipes, nous avons pu honorer la relation entre Montpellier et le Royaume du Maroc et notre jumelage avec la ville de Fès, qui possède la plus ancienne bibliothèque au monde encore en activité.

Son université et son conservateur nous ont montré des manuscrits : voir des ouvrages écrits en arabe sur la médecine du XIᵉ siècle, ou encore l’Éthique à Nicomaque, texte majeur d’Aristote traduit en arabe et commenté par Averroès.

Ces trésors culturels donnent envie de nouer des liens avec la plus ancienne faculté de médecine hippocratique encore en activité.

Ce déplacement nous a permis de construire et de renforcer les liens, mais aussi, avec beaucoup d’humilité, de mesurer toute la dynamique en cours au Royaume du Maroc.

Nous prenons des TGV, voyons des parcs arrosés par la réutilisation des eaux usées, observons des universités soucieuses de former de nombreux ingénieurs pour préparer l’avenir du pays.

Nous étions au salon de l’agriculture à Meknès, où de nombreux chercheurs français étaient présents, et nous avons pu constater combien le Royaume du Maroc s’inscrit incontestablement dans la modernité, y compris dans une relation qu’il nous faut profondément redéfinir.

C’est, je crois, l’esprit du dialogue qui existe entre le président de la République Française et Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Pas une relation d’un nord condescendant et d’un sud quémandant : une relation d’égal à égal, où chacun a beaucoup à apprendre de l’autre.

Je prends souvent l’exemple de la réutilisation des eaux usées. Nous savons que dans le sud de la France, la question de l’eau sera cruciale pour les prochaines décennies. Au Maroc, il existe des solutions et des ingénieurs qui les mettent en œuvre, et elles doivent nous inspirer.

De même, les deux ports - celui de Tanger Med et celui à venir en 2028 de Dakhla Atlantique - sont des gages de l’inscription du Maroc dans l’ère méditerranéenne, atlantique et plus largement dans la mondialisation.

Les représentants du port de Sète savent qu’ils peuvent construire des liens, notamment avec le port de Tanger, qui est aujourd’hui parmi les 20 ports les plus importants au monde. Ce déplacement a donc été extrêmement enrichissant. Il nous a également permis de mesurer qu’il y a une part du sud de la France au Maroc.

Combien de représentants d’universités et d’autorités nous ont accueilli avec un cœur en or, et ont témoigné de leurs liens avec Montpellier et avec notre université et de leur attachement à cette relation.

Beaucoup de Franco-Marocains se déplacent régulièrement et nombreux sont les Français qui vont au Maroc. C’est une chance extraordinaire, et nous souhaitons ardemment intensifier ces relations.

Nous avons pu constater votre dynamisme. J’ai été rassuré en voyant un pays en travaux, comme Montpellier : marteaux-piqueurs, routes barrées, mais un pays qui a plein de projets, qui construit des stades, aménage des allées et des espaces publics, repense l’esthétique lumineuse de la nuit. Incroyable.

Dans toutes les villes où nous avons pu aller, nous avons ressenti cette énergie. À l’occasion de ce déplacement, nous avons pu réaffirmer des choses et construire de nouveaux partenariats.

Sur le plan culturel, chère Soumia, qu’il me soit permis de saluer Abib Dechraoui qui, à l’occasion d’Arabesque - grand moment de partage autour de la culture - a permis, suite à notre rencontre avec le ministre des Investissements, de rendre possible la tenue d’un salon d’affaires économiques pour aider les entrepreneurs français et marocains à travailler ensemble, et c’est très concret.

Sur le plan sportif, Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, par votre entremise, m’a accordé, à moi et à Mme Hart, une audience.

Nous avons convenu d’être aux côtés de la ville de Fès pour l’aider à accueillir de grands événements sportifs. Gérer la sortie de 30 000 supporters n’est pas chose aisée, et notre expérience en France, après les Jeux Olympiques ou lors d’autres grands événements, doit être partagée, et nous le ferons naturellement et volontiers.

Nous nous engageons également dans les échanges autour des étudiants et de l’école d’ingénieurs Polytech de Montpellier, pour nouer un partenariat très important.

Accueillir des étudiants du Royaume du Maroc en France est essentiel, mais il faut aussi que les étudiants français aient une expérience au Maroc. C’est aussi cela, la relation d’égal à égal.

Enfin, ce déplacement a été l’occasion, et c’était très important pour moi, de réaffirmer le soutien de la France à la position marocaine sur son Sahara et à sa souveraineté.

Comme Maire de Montpellier, c’est une conviction que je porte depuis longtemps. J’ai énoncé ce soutien dans le sillage de celui du Président de la République lors de ma visite à Dakhla, devenant ainsi le premier maire français à le faire sur place. Dakhla est la capitale mondiale du kitesurf, comme Villeneuve-lès-Maguelone.

Nous avons eu des échanges avec le maire local et des entreprises montpelliéraines, notamment F-ONE et celles travaillant dans les énergies renouvelables, pour accompagner les projets d’hydrogène vert portés par Sa Majesté le Roi.

Une anecdote m’a profondément marqué, cher Habib, cher Mustapha. En marchant dans ce Sahara, nos compatriotes siégeant au conseil municipal et acteurs de la vie culturelle racontaient leur histoire : « Michaël, pour nous, être là, c’est très fort, car nos grands-pères ont marché dans le cadre de la marche verte dont nous fêterons bientôt le 50ᵉ anniversaire ».

J’ai eu l’impression d’entendre le récit de mon arrière-grand-père qui nous racontait son engagement pour récupérer l’Alsace et la Lorraine. C’était très fort.

C’est en reconnaissance de cet engagement que nous avons pris cette photo - qui fait que je suis désormais arrêté partout où je vais - où nous avons brandis le drapeau du Royaume du Maroc.

Le souvenir est très fort et je sais que cette année il y aura les 50 ans de la marche verte et je veux vous dire, cher Soumia, et vous le transmettrez à celle qui va vous remplace, qu’à Montpellier, nous serons très attentifs à raconter et partager cette histoire.

Pour terminer, à l’occasion de cette fête du trône, événement de joie, de partage et de convivialité, comme le Maroc sait en offrir à tous ses hôtes et amis, je veux affirmer que les hommes et femmes élus ont le souci d’incarner au plus près la relation d’amitié entre le Maroc et la France.

Nos chefs d’État se rencontrent régulièrement : le président de la République a été accueilli et, normalement, Sa Majesté Mohammed VI sera reçue en visite d’État en octobre.

Au-delà de ces visites, c’est à nous de faire vivre la relation au quotidien, avec les consulats, la diaspora et nos concitoyens. Je tiens à dire ici que l’ensemble des élus présents et ailleurs y contribue.

Cette relation entre la France et le Maroc est placée sous le signe de l’amitié. Comme nous l’a dit le Ministre des Affaires étrangères, elle doit être un modèle pour les pays de la Méditerranée : pas une relation exclusive, mais une relation qui pourrait exister entre d’autres pays.

C’est également l’esprit du discours d’hier de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui œuvre pour la paix et l’amitié avec ses voisins. Sous son impulsion, le Maroc joue un rôle essentiel dans le destin du continent africain.

Je voudrais terminer par quelques mots à votre égard, chers Soumia. Nous n’oublierons pas votre passage.

Vous avez été très présente auprès des associations, je me souviens du Nouvel An à la Mairie de Montpellier, des conférences, du dossier du consulat et de votre souci constant pour les ressortissants.

Je vous remercie très officiellement pour votre action précieuse. Vous partez pour Strasbourg, et ils ont beaucoup de chance. Je sais que vous poursuivrez votre engagement au Parlement européen et dans les institutions internationales, portant les positions du Royaume du Maroc qui jouent un rôle fondamental dans ce monde perturbé.

Merci, chère Soumia. Partez en étant assurée que l’amitié Maroc-France et France-Maroc est bien vivante. Je suis sûr que vous pourrez dire que ce qui se fait ici est un exemple pour ailleurs.

Excellente fête du trône. Je tiens à exprimer toute notre admiration pour ce Maroc qui écrit l’avenir de ce siècle bien engagé sous la conduite de Sa Majesté Mohammed VI, et nous serons attentifs à sa venue en France, car nous savons que nous recevons un pays ami.

Merci.

 

Illustration : Porte de la ville de Fès, jumelée avec Montpellier – Image libre de droit