Au nom de l’avenir, essayons d’œuvrer pour que la fraternité advienne

paix

Le 7 octobre dernier, les terroristes du Hamas ont assassiné hommes et femmes, enfants et vieillards. Ce massacre, innommable, fut un véritable pogrom, le plus important en nombre de victimes depuis la Shoah.

Certaines de nos concitoyennes, certains de nos concitoyens, y ont laissé la vie. Des familles françaises sont endeuillées, ont perdu des membres de leur famille, des proches, des amis.

Près de 250 civils sont actuellement retenus en otage par le Hamas. Ils doivent être libérés, sans conditions.

Les terroristes du Hamas haïssent la vie, prônent le culte de la mort. Ils ne représentent rien de bon pour le peuple palestinien. Ils incarnent la haine, recherchent la haine, attisent la haine. Ils doivent être vaincus.

Les civils palestiniens, les familles palestiniennes, les enfants palestiniens, ne peuvent ni ne doivent subir les conséquences de la haine meurtrière du Hamas. Depuis un mois, tant de morts et de souffrances se sont abattues sur eux. L’urgence et la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat s’imposent comme un impératif moral, afin que soient protégés tous les civils.

Notre espoir, le seul espoir, c’est celui de deux États. Notre espoir, c’est la paix d’Oslo enfin appliquée. C’est le seul chemin qui garantisse la sécurité d’Israël, c’est le seul chemin qui garantisse le droit des Palestiniens. Cette solution politique, conforme à l’idéal de raison, est le seul horizon d’espoir : cette solution, cet horizon, nous devons les défendre contre les extrémistes de tous bords.

Israël a su trouver le chemin de la paix avec beaucoup de ses voisins, et récemment encore avec le royaume du Maroc. Il faut désormais qu’un même chemin soit emprunté en direction de toutes les femmes et hommes de bonne volonté, en Palestine.

Israël est une démocratie, une grande démocratie. Formulons le souhait que le moment venu elle sanctionne Benjamin Netanyahou qui a souhaité remettre en cause les principes de droit et soutenu les extrémistes religieux. Il devra rendre des comptes, comme le demandent de nombreux israéliens de toutes sensibilités.

Le Proche-Orient peut paraître lointain aux yeux de certains. Pourtant, cette abominable tragédie doit nous préoccuper, doit nous mobiliser.

À notre place, à notre mesure, il nous faut agir dans l’esprit de tolérance qui est celui de la ville de Montpellier depuis ses origines. C’est cet esprit de dialogue qui préside aux relations de jumelage que nous avons avec Tibériade et Bethléem, aux coopérations menées avec Hébron et Tubas autour des enjeux de l’eau, et à la participation aux assises de la coopération décentralisée à Ramallah l'an dernier.

C’est dans cet esprit de dialogue que le festival Cinemed donne, en ouverture, la parole à des cinéastes israéliens et palestiniens. C’est dans cet esprit de dialogue et de concorde que se produit à Montpellier Danse la Batsheva, une compagnie dont les artistes militent inlassablement pour la paix. C’est encore dans cet esprit que Montpellier a été la seule ville de France à accueillir, au MOCO, le Musée national de la Palestine. Et c’est toujours ce même esprit qui réunira, tout au long de la Biennale des arts de la scène en Méditerranée, des artistes venus de toutes les rives de notre mer commune.

Chaque fois qu’il y a rencontre, chaque fois qu’il y a dialogue, il y a progrès.

Aujourd’hui, nous devons nous unir collectivement afin de protéger nos concitoyens français de confession juive qui subissent une forte recrudescence de l’antisémitisme. Les semeurs de haine instrumentalisent la tragédie que nous vivons depuis le 7 octobre pour légitimer leurs actes infâmes. Nul en France, dans notre République, ne doit être inquiété pour ce qu’il est, pour ce en quoi il croit. C’est notre devoir de défendre ce principe.

Parce qu’ils étaient juifs, des Français sont morts dans les chambres à gaz, dans les camps d’extermination, par la responsabilité d’autres Français qui les avaient livrés. Parce qu’ils étaient juifs, les Français qu’étaient Ilan Halimi, les victimes de l’école Ozar Hatorah, celles de l’Hyper casher, et Mireille Knoll ont été assassinés, victime du même esprit malfaisant : celui du terrorisme et de l’antisémitisme. Rappeler ici ces noms, ces terribles drames, convoquer ici ces mémoires, doit nous rappeler à notre devoir.

Sachons nous tenir, ensemble, à l’écart des jugements catégoriques, des emportements irraisonnés, de tout esprit partisan. Assurons la sécurité des personnes, et maintenons contre tous les vents mauvais notre espoir d’une humanité fraternelle. Essayons d’œuvrer, là où nous sommes, au quotidien, pour que cet idéal de fraternité advienne, au nom de l’avenir, et des générations qui viendront après nous.

 

Michaël Delafosse