Le 21 décembre 2023, Montpellier, métropole d’un demi-million d’habitants, est devenue le plus grand réseau de transports d’Europe à appliquer la gratuité des transports en commun pour ses habitants. Elle a ainsi rejoint le mouvement initié par de nombreux territoires comme Dunkerque ou Tallinn, la capitale de l’Estonie.

C’est une immense fierté, en même temps que l’affirmation d’une conviction : celle de défendre une mesure d’écologie populaire, capable de concilier une action résolue pour le climat et pour le pouvoir d’achat. Il nous faut faire preuve de courage et d’audace : la gratuité des transports publics est une des solutions. Elle est une chance immense pour les collectivités de concilier l’exigence environnementale et l’enjeu du pouvoir d’achat.

La crise de l’énergie et l’augmentation du prix de l’essence nous obligent à prendre nos responsabilités. Libérer la ville de la voiture, diminuer la pollution de l’air et redonner du pouvoir d’achat aux ménages, voilà les grands enjeux de la gratuité. En France, ce sont plus de 48 000 décès qui sont dus à la pollution de l’air. C’est inacceptable : aller vers la décarbonation de nos villes est un enjeu de santé publique.

Faire le choix de la gratuité des transports publics, c’est donner l’opportunité à chacune et chacun de participer à la transition écologique tout en renforçant son pouvoir d’achat, en incitant à se déplacer différemment. Les politiques de mobilités menées pour préserver notre planète impliquent des changements d’habitudes importants. Nous ne pouvons exiger des sacrifices sans transformer nous-mêmes l’offre de transports publics. Ainsi, avec la gratuité, nous entendons redonner le choix.

C’est une mesure concrète qui change véritablement la vie des gens, parce qu’elle permet d’économiser plusieurs centaines d’euros par an. Dans notre Métropole, 80% des plus de 65 ans vivent sous le taux de pauvreté et 40% des ayants droits ne recouraient pas à la tarification sociale.

Lorsque les transports en commun sont payants, les usagers financent trois fois leur mobilité : une 1ère fois à travers les tickets ou l’abonnement, une 2ème fois à travers leurs impôts locaux, une 3ème fois à travers le versement mobilité payé par son entreprise. Avec la gratuité des transports, nous créons un outil de redistribution sociale juste. Nous ne sacrifions pas d’autres services publics pour cela. Nous redéployons les finances de la Métropole et profitons de la croissance démographique de notre territoire pour dégager des marges financières.

De l'engagement à la concrétisation

Retour sur la fête de la gratuité le 21 décembre 2023

Mon discours en vidéo :

Le reportage de Brut sur la mise en place de la gratuité :